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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

La police de la pensée (verte) progresse, sanctionnons l'écolo-blasphème !

21 Mai 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #Activisme

La police de la pensée (verte) progresse, sanctionnons l'écolo-blasphème !

 

 

 

 

Le 6 mai 2019, la chaîne d'« information » continue CNews (anciennement I-Télé) s'est payé une formidable tranche de publicité : dans l'Heure des Pros, une altercation a opposé Mme Claire Nouvian, fondatrice (et présidente) de l'ONG Bloom qui milite pour la protection des écosystèmes marins, co-fondatrice de Place Publique et candidate en 78e position sur le liste « Envie d'Europe Écologique et Sociale », à l'animateur de l'émission Pascal Praud et Mme Élisabeth Lévy, éditorialiste et directrice de la rédaction du magazine Causeur.

 

Provoquer un clash... et l'instrumentaliser

 

Mme Nouvian a exploité cette séquence, dans une vidéo de trois minutes et demie montée, avec un art consommé de la communication, en prenant la pose de la pauvre victime d'un « guet-apens climatosceptique ».

 

 

Et il y a une autre vidéo dont on dit qu'elle est sans montage biaisé…

 

 

Quelques médias, comme Marianne avec avec une analyse très détaillée, « Pascal Praud vs. Claire Nouvian : le montage vidéo qu'on ne vous a pas montré », ont éprouvé le besoin de rétablir les faits.

 

Ils ne sont pas réjouissants.

 

Mais ce qui est plus inquiétant encore, c'est la réaction de Mme Claire Nouvian, une tribune dans Libération du 9 mai 2019, « #JeSuisFolleDeRage : CSA, protégez notre avenir ! ». Il y a la tribune... et il y a le fait qu'un journal ait accepté de la publier... et de relayer une pétition absurde.

 

 

 

Pour un CSA « Ministère de la Vérité »

 

Opinant que :

 

« Des propos climatosceptiques comme ceux qui ont été tenus dans l'Heure des pros sur la chaîne CNEWS le 6 mai […] contribuent à créer un climat de suspicion envers la science et à fabriquer du doute, au moment même où l’action collective et individuelle doit être radicale pour sauver la vie sur Terre [...] »

 

et que :

 

« Le relativisme scientifique, consistant à traiter avec une égale importance des faits scientifiquement établis et des opinions personnelles, ouvre la voie au négationnisme scientifique [...] »,

 

Mme Claire Nouvian a lancé une pétition sous un intitulé ubuesque – « #JeSuisFolleDeRage » – adressée au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ; elle lui demande :

 

« d’appliquer son mandat de "protection de l’environnement et de la santé humaine" tel qu’énoncé à l’article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication ».

 

Selon ce curieux article,

 

« Le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille à ce que le développement du secteur de la communication audiovisuelle s’accompagne d’un niveau élevé de protection de l’environnement et de la santé de la population. »

 

C'est le sixième alinéa d'un article qui en compte huit et qui impartit aussi au CSA les missions suivantes : garantir l'exercice de la liberté de communication audiovisuelle ; assurer l'égalité de traitement ; garantir l'indépendance et l'impartialité du secteur public de la communication audiovisuelle, etc. ; garantir l'honnêteté, l'indépendance et le pluralisme de l'information et des programmes ; contribuer aux actions en faveur de la cohésion sociale et à la lutte contre les discriminations ; assurer le respect des droits des femmes.

 

 

 

 

Bâillonner les voix « dissidentes »

 

Qu'est-il exigé d'une manière générale par la pétition ?

 

« Au-delà de ce cas particulier, le CSA doit rappeler les chaînes à leurs responsabilités : si le débat scientifique est légitime, les médias audiovisuels ne doivent pas servir de tribune à la négation du réchauffement climatique qui est un fait avéré. »

 

Il est ainsi intimé au CSA de museler toutes les voix « dissidentes » au sujet du changement climatique, ainsi que du thème subitement devenu à la mode de la disparition des espèces.

 

L'environnement étant un vaste sujet, cela s'applique bien sûr aussi à tout sujet dont les thuriféraires de l'écologisme intransigeant estiment qu'il s'agit d'un « fait avéré ». Le glyphosate est cancérigène... c'est le CIRC – euh non ! Tant qu'à faire l'OMS – qui le dit. Greta Thunberg voit les molécules de CO2 de ses yeux... Les produits de l'agriculture biologique sont meilleurs pour la snté... Le sulfate de cuivre n'est pas un pesticide...

 

Au diable les droits fondamentaux !

 

Le CSA devra donc déroger à l'article premier de la loi précitée, selon lequel :

 

« La communication au public par voie électronique est libre.

 

L'exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise, d'une part, par le respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d'autrui, du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et d'opinion et, d'autre part, par la protection de l'enfance et de l'adolescence, par la sauvegarde de l'ordre public, par les besoins de la défense nationale, par les exigences de service public, par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication, ainsi que par la nécessité, pour les services audiovisuels, de développer la production audiovisuelle. »

 

Sortons aussi les grands textes. Car il faut déclencher un plan ORSEC de sauvegarde de la démocratie.

 

L'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme :

 

« Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »

 

L'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789

 

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

 

L'article 11 de la Constitution de 1958 :

 

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

 

L'inquiétante banalisation du totalitarisme

 

Que des fondamentalistes radicalisés de l'écologie (ou d'une autre idéologie) utilisent une disposition légale ancillaire pour tenter de restreindre un droit fondamental, soit, mais que dire des soutiens ?

 

Dans la Revue des Deux Mondes, « Vidéo clash, manip et réchauffement climatique : Claire Nouvian coule à pic », Mme Valérie Toranian écrit :

 

« Notre monde marche sur la tête. Être applaudi dans cette volonté de museler la contradiction par Martine Aubry, Anne Hidalgo et Najat Vallaud-Belkacem, en dit long sur la déliquescence de la liberté d’expression au pays de Voltaire. »

 

C'est plus grave que ça : c'est la déliquescence de nos valeurs fondamentales, de notre ordre démocratique.

 

En mars dernier, le Figaro avait publié un entretien avec Mme Élisabeth Lévy, « Élisabeth Lévy: "Pour la raison écologique, contre les climato-fanatiques!» à l'occasion du numéro du Causeur « Contre la religion du climat, pour la raison ». Elle disait :

 

« Certains aimeraient bien ajouter ce chef d'accusation [le climato-scepticisme] à la liste de nos crimes. Il est curieux que personne n'ait encore proposé une loi pénalisant toute mise en cause de l'urgence climatique ou réprimant la climatophobie cachée derrière le climato-scepticisme. »

 

Ce genre de chef d'accusation est sur l'établi !

 

Le 12 mai 2019, dans la Dépêche, le sénateur Pierre Médevielle avait fait une certaine publicité sur un rapport à venir de l'Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) en déclarant :

 

« Aucune étude scientifique ne prouve formellement sa cancerogénicité, ni en France, ni en Europe ni dans le monde [...]. Le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge qui ne sont pas interdites. »

 

Cela avait – évidemment – soulevé un tollé dans le Landerneau politiques et les médias « bien-pensants », ainsi que sur les réseaux dits sociaux. « Révisionnisme » (M. José Bové) et « négationnisme » (Mme Michèle Rivasi) ont été de la fête.

 

Dans le lot, il y avait aussi – sous la forme d'une suggestion, mais personne n'est dupe – l'évocation d'« une sanction contre les parlementaires adeptes du copier-coller des lobbys #Monsanto » (Mme Delphine Batho).

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O
Pour avoir regardé l'émission en entier, je confirme que le montage ne lui est pas fidèle.<br /> Presque au début, effectivement Elisabeth Levy commence à critiquer les "adeptes" du réchauffement de manière relativement agressive, mais Claire Nouvian accuse alors tout le plateau d'être climato-sceptique alors que selon elle, c'est interdit.<br /> Elle ne s'arrêtera que difficilement, malgré tous les autres intervenants exprimant des opinions plutôt en accord avec le changement climatique !
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je n'ai pas vu… et n'ai pas l'intention de voir.<br /> <br /> Ce qui me préoccupe, c'est "le Ministère de la Vérité".
B
Avant de commenter, il me faut mentionner que je vous lis régulièrement et généralement dans un sens de soutien à ce que vous exprimez.<br /> Mais là, je réagis parce que ce qui est présenté comme "facétieux" par Marianne parlant de l'animateur est plutôt de mauvais goût. Au service du "clash" qu'il aime provoquer, certes ! mais quasiment discourtois.<br /> Quant aux réactions plus ou moins hystériques, franchement, la "polémiste" Elizabeth Lévy n'est pas en reste.<br /> Que Claire Nouvian ait exploité ce clash voulu et fort désagréable, c'est certain et à la limite... de bonne guerre dans le contexte... électoral.
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Que j'aie cité Marianne ne signifie pas que je suis d'accord avec tous leurs propos.<br /> <br /> Pour le reste, nous sommes grandement du même avis. Mais je persiste à penser qu'il est intolérable de vouloir museler les opinions "dissidentes".