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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Monsanto et le Parisien : aux racines du soupçon, il y a le soupçon, la mauvaise foi et plus encore (2)

29 Avril 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information, #Glyphosate (Roundup), #Monsanto

Monsanto et le Parisien : aux racines du soupçon, il y a le soupçon, la mauvaise foi et plus encore (2)

 

à propos de « Monsanto et ses "trolls" : aux racines du soupçon »

 

 

Dans le billet précédent, nous avons vu que le système judiciaire dévoyé des États-Unis d'Amérique a permis à des cabinets d'avocats prédateurs – avides de faire les poches de Monsanto en exploitant des plaintes en responsabilité civile fondées sur une prétendue cancérogénicité (probable) du glyphosate – et à US Right to Know – une officine au service du biobusiness – de mettre en ligne des documents, les « Monsanto Papers ».

 

Des journalistes – complices, complaisants ou idiots utiles suivistes – et les réseaux sociaux ont ainsi pu diffuser une image particulièrement négative de Monsanto dans le but d'actionner le tribunal de l'opinion publique.

 

Le billet précédent s'est penché sur la fable d'un Monsanto qui a/aurait orchestré la dépublication par Food & Chemical Toxicology de l'infameuse étude de Séralini et al. sur les rats, le glyphosate et le maïs NK 603. Ce dossier n'est pas encore clos sur ce site.

 

Voici maintenant une analyse portant plus spécialement sur les allégations résumées dans le chapô de l'article du Parisien, « Monsanto et ses "trolls"» : aux racines du soupçon » :

 

« Des documents que nous révélons montrent à quel point la multinationale s’est impliquée dans des groupes de discussion en ligne réunissant chercheurs et lobbyistes pour répliquer aux détracteurs de ses produits. »

 

Notons que, même mis entre guillemets, le mot « trolls » a un caractère particulièrement dénigrant – qui n'échappe à la qualification de diffamation que parce qu'il ne se réfère pas à une ou des personnes identifiables en particulier.

 

 

Un « groupe de discussion privé Yahoo » aux USA... quel scandale !

 

Ce mot « trolls » a l'avantage de bien cadrer l'« angle » sous lequel la question traitée a été abordée. Même si l'explication qui suit est absurde. Car, en résumé, dans l'article examiné ici, on cherche bien des poux dans la tête de Monsanto et de ceux qui ne pensent pas comme une camarilla de journalistes.

 

 

 

 

Voici donc « AgBioChatter » :

 

« ...les Monsanto Papers montrent qu’une poignée de scientifiques se sont ligués à la firme dans le but de nuire au Français. Comment ? Avec un lieu de réunion virtuel : un groupe de discussion privé Yahoo, AgBioChatter, auquel participent des chercheurs mais aussi plusieurs représentants de Monsanto. Le principe est simple : on envoie un e-mail à une adresse commune et il est reçu par tous les membres. »

 

La première phrase laisse entendre que ce groupe a été créé dans un but spécifique. C'est formidable ! Et il y a des gens de Monsanto dans le groupe... c'est forcément louche... Surtout dans une atmosphère de haine envers Monsanto et, en France, de dédain, sinon plus, pour l'industrie.

 

En réalité, les documents obtenus par l'USRTK dans le cadre d'une demande FOIA – et que le Parisien a exploités avec une dose de vantardise journalistique – montrent, d'une part, que le groupe a été constitué bien avant et, d'autre part, que les échanges entre membres portaient sur des sujets divers.

 

 

(Reproduction partielle)

 

 

 

Cela est du reste reconnu dans l'article du Parisien. Merveilleuse technique ! On écrit : « A est blanc », puis plus loin « A est noir »... et on gagne à tous les coups. « A est blanc » est-il médiatiquement vendeur ? On l'exploitera ! Mais on vient vous dire que c'est faux ? Pas grave : « Voyez ! J'ai bien écrit qu'A était noir ! »

 

Et il suffit d'une déclaration anonyme pour favoriser la « bonne » thèse, et hop ! Quod erat demonstrandum...

 

« Quel était le but initial ? "Discuter des résultats controversés de monsieur Séralini", répond naturellement un membre. »

 

 

Pourquoi la discrétion ?

 

Le texte se poursuit :

 

« La plupart des communications se résument néanmoins à des échanges d’informations et d’opinions, qui doivent rester secrets. Un code de conduite rédigé par les modérateurs demande que les commentaires ne soient pas révélés "à la presse ou au public" et ne soient partagés "sous aucun prétexte". Si l’on en croit le document de Kershen, c’est moins par goût de la conspiration que par peur des procès en diffamation…

 

Le « document de Kershen » étant accessible, il suffit de vérifier... et de s'en tenir aux faits plutôt que d'énoncer des supputations, la « peur des procès en diffamation » insinuant que l'on se livrerait à des commentaires délictueux sur le forum :

 

« AgBioChatter est un forum privé pour les membres invités. Son objectif est de fournir un forum privé pour le brainstorming et l'échange d'informations, et de fournir un espace où les membres peuvent avoir des débats francs et ouverts sans craindre que leurs conversations ne deviennent publiques. Seuls les membres peuvent voir qui d'autre est membre et ce qui a été posté. »

 

 

 

 

Imaginons...

 

Imaginons qu'un groupe de personnes ayant des intérêts communs ou partagés constitue un forum privé, EELV par exemple... Imaginons maintenant qu'un journaliste écrive un article dans Que Choisir, dans le numéro de septembre 2016, « Traitements bio – Toxiques naturellement »... Imaginons que des membres de ce forum s'épanchent sur l'auteur et quelques autres personnes de manière peu amène, voire franchement injurieuse et diffamatoire... Imaginons que certains suggèrent de faire pression sur Que Choisir pour que ce journaliste soit privé de piges... Notons que, dans ce cas précis, il ne s'agit pas de recherche en principe scientifique mais de liberté de la presse, un sujet sur lequel les journalistes sont d'habitude fort chatouilleux...

 

Non, n'imaginons pas... Les faits sont réels, documentés... Et les journalistes sont sont mis pour leur très grande majorité aux abonnés absents...

 

Mais si le coup était venu de Monsanto

 

 

 

 

 

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