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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Protections hygiéniques : du glyphosate dans ma culotte ? » Et quoi dans le ciboulot ?

27 Mars 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information

« Protections hygiéniques : du glyphosate dans ma culotte ? » Et quoi dans le ciboulot ?

 

Glané sur la toile 326

 

 

« Protections hygiéniques : du glyphosate dans ma culotte ? », c'est un article de FranceTVInfo qui fait suite à une séquence d'Allô docteurs (France 5) sur la composition des protections féminines.

 

 

On ne sort pas de la gesticulation ; du discours anxiogène déconnecté des réalités, mais vendeur dans une France hypocondriaque ; et de la recherche du sensationnel donnant la priorité à l'audimat.

 

Les sous-titre de l'article :

 

  • « Le tampon pointé du doigt », alors que, si on veut susciter la panique, d'autres produits seraient tout aussi contestables ;

     

  • « Le risque du choc toxique », avec l'histoire incontournable de Mme Lauren Wasser et de la pétition de Mme Mélanie Doerflinger, alors que les animateurs de l'émission devraient savoir que cet accident n'est pas lié à la composition du produit ;

     

  • « Pourquoi est-il si difficile de connaître la composition des tampons ? », alors que certains fabricants se font transparents (dans les limites de l'exercice) sur Internet (à défaut de pouvoir l'être matériellement sur les paquets) ;

     

  • « Quid de la composition des protections hygiéniques ? », alors que pour certaines substances (dont le glyphosate), il s'agit de substances présentes à des doses infimes, souvent de manière fortuite, en fonction des arrivages de matières premières ;

     

  • « L'Anses se veut rassurante... et pourtant » ;

     

  • « Le coton biologique, une vraie alternative ? » ;

     

  • « Présence de perturbateurs endocriniens » ;

     

  • « Quelles sont les solutions ? »

 

Il y a bien des choses qui sont choquantes dans cet article, à commencer par le titre, putaclic. « ...du glyphosate dans ma culotte ? » Si les résidus de glyphosate dans les protections intimes devaient constituer un problème de santé publique, ce serait certainement le moindre... Mais dites « glyphosate »...

 

Même les tampons « bio » sont frappés de suspicion !

 

« Les consommatrices achètent des tampons bio en pensant que ceux-ci sont plus sains. Mais dans les analyses de "60 millions de consommateurs", les marques de tampons bio sont aussi mises en cause car elles contiennent des résidus de glyphosate. »

 

Au fait, où sont « les analyses de "60 millions de consommateurs" » ? Enfin, autre chose que des affirmations sans valeurs chiffrées ?

 

Il y a aussi l'orchestration du doute et de la suspicion sur les travaux de l'ANSES (c'est nous qui graissons) :

 

« Si les analyses de "60 millions de consommateurs" sont assez inquiétantes, le rapport de l'ANSES se veut, lui, plutôt rassurant. Existe-t-il des risques sanitaires et des conséquences sur la santé ? C'est toute la question et il est très difficile d'y répondre. Aujourd'hui, on ne sait pas quelles peuvent être les conséquences sur la santé. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de risques. »

 

C'est l'ensemble du paragraphe qui frise l'indécence. D'aucuns considéreront même que les bornes sont franchies.

 

Il en est de même pour les perturbateurs endocriniens :

 

« Dans son rapport, l'ANSES ne prend pas en compte les perturbateurs endocriniens, des composés capables d'interagir avec le système hormonal. Mais "60 millions de consommateurs" a identifié des perturbateurs endocriniens dans ses analyses. Il y a des perturbateurs endocriniens dans ce qu'on mange, ce qu'on boit, ce qu'on respire, dans nos produits cosmétiques et ménagers... Bref, on retrouve partout ou presque et on peut redouter un effet cocktail, sans en connaître les conséquences à long terme sur la santé.

 

Parmi les perturbateurs endocriniens, il y a des phtalates retrouvés dans les analyses de "60 millions de consommateurs". Ces substances auraient un impact sur la fertilité. Pour les cups, pour l'instant, on ne sait rien. Aucune étude n'a été réalisée sur leur composition. Cela ne signifie pas qu'elles ne contiennent pas de substances toxiques.

 

Dans le match ANSES c. 60 Millions de Consommateurs – complètement surréaliste – c'est 0 – 1 ! Sauf que...

 

La première affirmation est fausse. Voici un extrait du communiqué de presse de l'ANSES :

 

« L’Anses recommande donc aux fabricants d’améliorer la qualité des matières premières et de réviser certains procédés de fabrication afin d’éliminer ou, à défaut, de réduire autant que possible, la présence de ces substances, en particulier celles présentant des effets "cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques" (CMR), perturbateurs endocriniens ou sensibilisants cutanés. »

 

Voici aussi du rapport, par exemple de la section « Identification des dangers » (rappel : risque = danger x exposition) :

 

« Au vu de la proximité de ces produits avec les organes génitaux, les classifications ou les bases de données permettant d’identifier un potentiel effet perturbateur endocrinien (PE) ont également été consultées. »

 

Le délire anxiogène est tel que, pour résumer, il ne faut surtout pas sortir de son lit... quoique... le lit et le pyjama doivent aussi être bourrés de perturbateurs endocriniens (et de glyphosate).

 

La conclusion :

 

« Savoir qu'on a du glyphosate et d'autres substances chimiques et potentiellement toxiques dans sa culotte ou dans son vagin n'est pas rassurant. Heureusement, les choses commencent un peu à bouger grâce à la société civile et aux consommatrices.

 

On peut harceler les services consommateurs des marques pour réclamer plus de transparence sur la composition. On peut aussi espérer que les pouvoirs publics se mobiliseront et qu'il y ait des études, des recherches d'envergure, sur la composition des protections hygiéniques. »

 

Voilà donc une émission qui se veut d'information et de vulgarisation mais qui succombe au post-modernisme crasse. C'est pour des prunes que l'ANSES a écrit dans son communiqué de presse (c'est nous qui graissons) :

 

« L’Anses publie ce jour son évaluation des risques sanitaires relative à la sécurité des protections intimes. Des substances chimiques ont été identifiées dans ces produits en très faible concentration et sans dépassement des seuils sanitaires. L’expertise ne met pas en évidence de risque lié à ces substances. L’Agence recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques. »

 

Non, savoir qu'il y a des « substances chimiques » qui ne sont pas toxiques mais « potentiellement toxiques »... « n'est pas rassurant ». C'est le triomphe de l'émotion sur la raison.

 

Un triomphe tellement triomphal, que la « solution » réside davantage dans le harcèlement des fabricants que dans la réalisation d'études, etc. pour lesquels les auteurs de l'émission se contentent d'espérer une mobilisation des pouvoirs publics.

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J
résidu de glyphosate : ça fait bien. Ils cachent tous que l'AMPA résidu des lessives au phophonate considéré comme amélioratricent pour l'environnement est la même molécule que l'AMPA résidu du glyphosate.a quand l'interdiction du phosphonate ?<br /> il y a beaucoups de matières autrement plus dangereuses que le glyphosates et certaines font même l'objet de campagne pour rendre libre leur consommation telle que les drogues
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M
"Aujourd'hui, on ne sait pas quelles peuvent être les conséquences sur la santé.". "Bref, on retrouve partout ou presque et on peut redouter un effet cocktail, sans en connaître les conséquences à long terme sur la santé."<br /> Quand les militants écolos sont à bout d'arguments, ils finissent toujours par sortir soit "mais on ne connaît pas les effets, donc principe de précaution" ou le fameux effet cocktail qui ne marche bien sur que pour les produits de synthèse (pas les gentils produits naturelles qui une fois sur deux ne sont magiquement pas chimique), même si la concentration est ridiculement faible. Et comme ils n'ont jamais réussie à produire quoi que ce soit de crédible pour cet effet cocktail, ils terminent par ont ne connais pas les effets à long terme. Mais grâce à ses "arguments" ont peut faire tout un sujet anxiogène sans aucun vrai contenue. Dommage que quand une assos les utilises, les médias les relais avec complaisance, du moins quand ils ne les utilisent pas eux même.
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M
C'est la meilleur critique dont vos êtes capable ? En plus d'êtres hors sujet avec mon com elle tape complétement à coté (parce qu'en faite j'ai 30 ans). On dirait que t'a 10 ans et que tous ce qui plus de 25 ans est déjà à la retraite. Revient quand t'arrivera à écrire de vrai critique (et lire les articles au passage et les com aussi, ça peut servir quand on veut contredire quelqu'un).
N
Pas mal de propagande en ce moment, ça vous occupe les vieux, ça change des dominos !
O
Ben moi ce qui m'interroge ce n'est pas qu'on trouve du glypho dans des tampax, c'est comment un type peut avoir l'idée d'en chercher là dedans!!!
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