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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Opinion : Greenpeace et « la terrible réalité de l'activisme anti-science »

9 Septembre 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Activisme, #Greenpeace

Opinion : Greenpeace et « la terrible réalité de l'activisme anti-science »

 

Bill Wirtz*

 

 

Un activiste de Greenpeace lors d'une manifestation en 2008 devant le siège de l'Union Européenne. Crédit image: REUTERS / Thierry Roge

 

Le portail de recherche autrichien « Addendum » a publié une vidéo qui fait l'effet d'une bombe sur les faits, les chiffres et les positions concernant les aliments GM. Dans ce rapport qui tentait d'expliquer la réalité de la technologie, des implications économiques et du discours public, le site s'est entretenu avec des militants actuels et anciens de Greenpeace, les amenant à révéler la terrible réalité de l'activisme anti-science.

 

Quiconque est dans l’illusion que des organisations comme Greenpeace sont de véritables environnementalistes qui cherchent à promouvoir l’amélioration de la santé humaine et de la biodiversité, subira un choc sévère en prenant connaissance des échanges rapportés dans la vidéo d'Addendum. Sebastian Theissing-Matei, porte-parole de Greenpeace en Autriche, a répondu à ces questions :

 

Interviewer : Dans les magasins bio, je peux acheter des produits fabriqués avec des radiations de produits chimiques (sic). Est-il judicieux d'autoriser une chose, tout en diabolisant les autres [les produits GM] ?

 

Theissing-Matei : Il y a en effet une certaine imprécision qui a une origine historique – nous devons être honnête à ce sujet.

 

Interviewer : Greenpeace ne devrait-il pas également lutter contre certains types de pommes vendus dans les magasins bio et produits par irradiation ?

 

Theissing-Matei : Comme je l'ai dit, ce sont des types qui existent historiquement depuis longtemps. Il y a un flou dans la loi, sans doute. Nous nous concentrons toujours sur les choses qui font actuellement l'objet de débats politiques.

 

Interviewer : Les arguments de Greenpeace ne devraient-ils pas être fondés sur la réalité, à savoir le danger ou l'absence de danger et l'utilité possible [du progrès technologique], et pas seulement sur ce qui fait l'objet de discussions dans les médias ?

 

Theissing-Matei : Nous sommes une organisation politique. Bien sûr, nous essayons d’agir dans le meilleur intérêt de l’environnement, mais momentanément, le débat politique consiste à déterminer si les nouvelles méthodes de modification génétique devraient ou non être placées sous la législation actuelle sur la modification génétique.

 

 

 

 

Greenpeace a plus ou moins systématiquement refusé d’accepter des subventions de la part des gouvernements (y compris de l’Union Européenne), ce qui ne met aucunement en péril son financement. Il convient de souligner que l’ONG multimillionnaire en dollars, en particulier en Europe, a bénéficié de l’appui financier de partis politiques verts, eux-mêmes entièrement financés par les gouvernements.

 

En ce qui concerne le débat politique dont parle le porte-parole autrichien de Greenpeace, il est intéressant d’entendre une telle chose de la part de cette organisation bien particulière. En 1996 déjà, Greenpeace protestait contre l’arrivée dans le port de Hambourg, en Allemagne, d'un cargo contenant « la première cargaison de soja génétiquement modifié en Allemagne ». La manifestation avait produit ses effets : le ministre allemand de la recherche de l'époque avait exigé que les producteurs étiquettent tous leurs aliments s'ils avaient été génétiquement modifiés. Donc, les gens parlent d'un problème que Greenpeace a soulevé, et maintenant c'est le seul sujet qu'il peut aborder. Greenpeace fait se réaliser, de belle manière, ses propres prophéties.

 

À tous égards, c'est une chose de s’opposer aux aliments génétiquement modifiés en 1996 et une autre de le faire 20 ans plus tard. La récente méta-analyse publiée par Nature sur le maïs génétiquement modifié portant sur des caractéristiques agronomiques, environnementales et toxicologiques montre clairement que les insectes qui ne se nourrissent pas de maïs ne sont pas affectés et que les concentrations de mycotoxines cancérigènes sont considérablement réduites. Mais pour Greenpeace, ce ne sont pas les preuves scientifiques qui comptent, mais la crainte qu’il peut transmettre en tant que modèle économique efficace. Cela est confirmé dans le même rapport autrichien, par l'ancien activiste de Greenpeace Ludger Wess, qui est maintenant un chroniqueur scientifique et a été l'un des premiers journalistes en Europe à couvrir les industries émergentes de la biotechnologie et de la haute technologie :

 

Greenpeace était en fait ouvert à l'idée des aliments génétiquement modifiés. Ils ont dit : « S'il est vrai que les plantes deviennent résistantes aux insectes, alors c'est bien parce que nous utiliserons moins d'insecticides. Alors on est pour. »

 

Après son retour d'une conférence scientifique sur le maïs génétiquement modifié en 1989, Wess est revenu à Greenpeace : 

 

« Je suis rentré, armé de toute une valise de papiers, et après avoir beaucoup discuté avec des scientifiques – ils ont tous pu désamorcer mes soucis – je n'étais plus convaincu que ce serait un danger pour la santé humaine. Je leur ai dit [à Greenpeace] : nous ne pouvons pas continuer à prétendre que les aliments génétiquement modifiés sont mauvais pour la santé humaine, ce n'est tout simplement pas vrai. On m'a dit que Greenpeace continuerait à prétendre cela parce que si les gens craignaient pour leur santé ou celle de leurs enfants, ils ouvriraient leur portefeuille pour faire des dons. Tout le reste, ont-ils dit, ne convient pas pour des campagnes. »

 

Greenpeace a toujours été intéressé par la publicité plutôt que par un débat constructif et des discussions éclairées. Que ce soit en bloquant avec violences les stations-service au Luxembourg, en perturbant de manière agressive le travail d'une plate-forme pétrolière, voire en peignant un grand rond-point en jaune à Berlin, avec des peintures polluantes pour l'eau et à la clé des dommages aux voitures et des milliers d'euros de frais de nettoyage : Greenpeace est un groupe d'activistes anti-sciences, cherchant à attirer l'attention, qui utilise l'environnement comme une excuse pour propager ses préjugés relevant de l'ignorance contre tout ce qui fait avancer la santé humaine et la nutrition.

 

Les donateurs actuels de cette organisation devraient se demander s'ils veulent soutenir cette organisation politique qui – ce qu'elle admet – ne respecte pas la vérité.

 

________________

 

Bill Wirtz est analyste des politiques pour le Consumer Choice Center à Washington, DC. Suivez-le sur Twitter @wirtzbill.

 

Source : https://geneticliteracyproject.org/2018/08/09/viewpoint-greenpeace-and-the-awful-reality-of-anti-science-activism/?mc_cid=8b01cdc910&mc_eid=afcdb5c221

 

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A
Dans la liste des méfaits de Greenpeace, on peut ajouter la détérioration du site de Nazca au Pérou :<br /> https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/quand-greenpeace-pietine-un-site-historique-sensible-a-nazca-au-perou_772571.html
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> C'est le plus emblématique de son absence de dignité et de moralité. Il y en a eu d'autres, comme répandre de la peinture sur la Place de l'Etoile à Paris, avec récidive récente à Berlin.