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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Curiosité, la saga du BPA continue !

14 Septembre 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Albert Amgar, #Santé publique

Curiosité, la saga du BPA continue !

 

Albert Amgar*

 

 

Le 4 septembre 2018, l’EFSA a publié un communiqué : « BPA : nouvelles études à l’examen ».

 

Ce communiqué est quelque peu surréaliste pour nous autres Français, qui avons (cocorico) banni, avant le monde entier, le BPA ou bisphénol A de nos produits en contact direct avec les aliments…

 

La DGCCRF, qui suit ce dossier pour la France, nous apprend :

 

La loi « bisphénol A », a suspendu, à compter du 1er janvier 2015, l'importation et la mise sur le marché, à titre gratuit ou onéreux, de tout conditionnement, contenant ou ustensile, comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec les denrées alimentaires. La première campagne de contrôles de la DGCCRF a montré que la loi était globalement bien appliquée par les professionnels.

 

On lira les détails de la mise en œuvre de cette loi ici et tout ce que vous êtes censé savoir ici : Questionnaire sur la substitution du bisphénol A, Conditions de mise sur le marché des matériaux et objets comportant du bisphénol A et Rapport du Gouvernement au Parlement relatif aux substituts au Bisphénol A.

 

Bref, la coupe et pleine… et pourtant, selon l’EFSA, ailleurs qu’en France, mais dans l’UE, ne cherchons pas à comprendre, il y a du nouveau pour l’évaluation du BPA :

 

Ce mois-ci, le nouveau groupe d'experts mis sur pied par l'EFSA entamera son évaluation des données toxicologiques rendues disponibles récemment sur le matériau en contact avec les aliments bisphénol A.

 

Le groupe scientifique de l'EFSA sur les matériaux en contact avec les aliments, les enzymes et les auxiliaires technologiques (panel CEP, Groupe scientifique sur les matériaux en contact avec les aliments, les enzymes et les auxiliaires technologiques) procèdera ensuite à la réévaluation des dangers potentiels du BPA dans les aliments et réexaminera le niveau de sécurité temporaire qui avait été établi dans l’évaluation complète des risques menée en 2015. Cette nouvelle évaluation devrait être prête d'ici 2020.

 

L'EFSA a évalué le BPA en tant que substance utilisée dans les matériaux en contact avec les aliments à plusieurs reprises. En 2015, les experts de l'EFSA s’étaient engagés à réévaluer la toxicité de cette substance lorsque les résultats de certaines études menées par le consortium américain Linking Academic and Regulatory Insights on BPA Toxicity (projet CLARITY-BPA) seraient publiés.

 

On s’en souvient,

 

Le groupe d'experts de l'EFSA sur les matériaux en contact avec les aliments, les enzymes, les arômes et les auxiliaires technologiques a étudié et approuvé le protocole lors d'une réunion à Parme le 30 novembre 2017, donnant ainsi le feu vert pour la phase préparatoire de l'évaluation.

 

Ce protocole a été élaboré par un groupe de travail international mis en place par l'EFSA sous la direction du groupe scientifique CEP. Des experts d’Allemagne, du Danemark, de France, de Norvège, des Pays-Bas, de Suède et de Suisse ont été nommés par leur gouvernement pour participer aux travaux sur le protocole, accompagnés par quatre scientifiques indépendants nommés par l'EFSA.

 

Un protocole est un plan détaillé qui définit de manière transparente la portée, la méthodologie et les informations requises avant le début d’une évaluation.

 

On apprend tout de même qu’il existe encore des experts de France sur le BPA…

 

Et qui sait si, à la clé, une réintroduction du BPA sera possible en France car en « 2018-2020, il y aura la réévaluation de la toxicité du BPA, une nouvelle évaluation des dangers associés au BPA »…

 

On en reparlera donc prochainement… et peut-être même en France…

 

______________

 

* Albert Amgar a été pendant 21 ans le dirigeant d'une entreprise de services aux entreprises alimentaires ; il n'exerce plus aujourd'hui, car retraité. Au travers de son blog il nous a livré des informations dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité des aliments. Désormais, je l'accueille avec plaisir.

 

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A
Le règlement (UE) 2018/213 de la Commission du 12 février 2018 relatif à l'utilisation du bisphénol A dans les vernis et les revêtements destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires et modifiant le règlement (UE) no 10/2011 en ce qui concerne l'utilisation de cette substance dans les matériaux en matière plastique entrant en contact avec des denrées alimentaires est applicable au 6 septembre 2018 (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32018R0213&from=FR)
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G
Effectivement, sur la partie emballage alimentaire, le transfert du BPA semble négligeable. Mais c'est aux tickets de caisse que je pensais, que les caissières manipulent toute la journée, et le risque n'est pas anodin.
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour ce commentaire.<br /> <br /> Je n'ai pas étudié cette question.
G
Voilà encore un exemple qui montre pourquoi la population se méfie des industries. Et aussi qui confirme que légiférer sous la pression de l'opinion n'est pas une solution. Les industriels ont remplacé le BPA dans leurs produits par des similaires, qui ont plus ou moins les mêmes propriétés, mais moins testés. Et se sont empressés de clamer que ces produits étaient "BPA-free". C'est de l'arnaque pure et simple ! https://www.scimex.org/newsfeed/bpa-replacements-show-similar-hormone-mimicking-issues
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je ne partage qu'en partie votre analyse.<br /> <br /> Le bisphénol A a été utilisé dans les boîtes de conserve pour une raison précise: santé publique.<br /> <br /> L'activisme a réussi à semer le doute dans les esprits, à la fois sur la sécurité du BPA et sur l'honnêteté des évaluations par les agences de sécurité sanitaire. Le populisme, la démagogie et le nombrilisme de certains politocard(e)s a fait le reste. La France, pionnière dans l'abdication devant une opinion dite publique" a interdit le BPA.<br /> <br /> Mais cela ne diminue en rien la nécessité de répondre à un besoin de santé publique. Le BPA a été remplacé par un autre BP aux propriétés moins bien étudiées ? Les politocards savaient très bien que c'était la conséquence logique de leur veulerie. Alors c'est trop facile d'accuser les industriels.<br /> <br />