Coquelicots : la bal des faux-culs – on nous prend pour des billes
Nous nous étions demandé dans « Les coquelicots de Nicolino : le demon est ouf ! » si ce qui est devenu une pétition réclamait l'interdiction de tous les pesticides, ou seulement des pesticides de synthèse.
Puisque le service après- avant-vente a fait grand cas du numéro « spécial » de Charlie Hebdo , voici comment cela se présente en page 4 :
« Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides* en France. Pas demain. Maintenant. Assez de discours, des actes.
* De synthèse »
Formidablement astucieux, l'astérisque ! Ça s'appelle une arnaque !
Une arnaque que l'on trouve évidemment aussi sur le site de Générations Futures.
Rappelons que M. Fabrice Nicolino, journaliste de Charlie Hebdo, et M. François Veillerette, présentement directeur et porte-parole de Générations Futures, ont été les concepteurs et organisateurs de cette opération. Le premier a donné le coup d'envoi médiatique – en faisant vibrer la corde sensible de rescapé de l'attentat de janvier 2015 ; le second en assurera un soutien régulier avec sa petite entreprise au service du biobusiness. Au moins la petite note est-elle produite dans le même corps et la même taille que le texte principal sur le site de GF.
Les fins stratèges ont également ouvert un site web dédié. « Nous voulons des Coquelicots », avec en sous-titre : « Appel à la résistance pour l'interdiction de tous les pesticides ». Pas d'astérisque, pas de précision quant à l'origine – « naturelle » ou « de synthèse » – de ce que l'on veut faire interdire.
L'astérisque et le renvoi apparaît dans le titre de la pétition. Mais combien de signataires y prêteront attention ? Combien réaliserons que le véritable but poursuivi – au-delà de la gesticulation anti-pesticides (de synthèse...) et de l'altermondialisme – est de promouvoir le biobusiness ? Oh, un peu l'agriculture biologique et ceux qui la pratiquent, et beaucoup, énormément, ceux qui en profitent dans l'industrie agroalimentaire (qui préside Générations Futures et quelle est son activité ?) et les circuits commerciaux spécialisés (qui sont les « partenaires » de Générations Futures?).
Y a-t-il une raison particulière pour une astérisque et une petite note – autrement dit pour ne pas écrire : « Appel des 100 pour l’interdiction de tous les pesticides de synthèse » ? Il n'y en a pas. C'est une arnaque.
On nous prend pour des benêts.
L'activisme déplace les montagnes :
« Qui sommes-nous ?
Un groupe de bénévoles sans argent, composé d’une quinzaine de personnes, parmi lesquelles une directrice de crèche (retraitée), des décorateurs, une étudiante, une céramiste, deux paysans, une enseignante, une psychanalyste, des membres d’ONG, deux journalistes. Nous avons créé dans l’urgence une association, Nous voulons des coquelicots, dont le président est Fabrice Nicolino.
Ainsi donc un « groupe de bénévoles sans argent, composé d’une quinzaine de personnes » a pu concevoir un blitz médiatique avec un appel miraculeusement signé par :
« Une centaine de personnalités – scientifiques, artistes, militants, même l’Eglise catholique » (version le Monde de M. Stéphane Foucart) ou
« cent personnes qui ne sont pas particulièrement connues ou médiatiques, mais qui sont le reflet de la société française » (version Fabrice Nicolino).
Il a pu faire réaliser un site web par une entreprise spécialisée (avec des clients prestigieux...), ainsi qu'un dossier de presse constitué dans les règles de l'art (les règles générales des communiqués honnêtes et celles qui vont si bien à l'activisme). Admettons que rameuter le ban et l'arrière-ban de la médiasphère activiste n'a pas dû poser trop de problèmes à des Nicolino et Veillerette qui disposent de solides réseaux...
Et puis, vous savez quoi ? Ce groupe a « créé dans l’urgence une association ».
On ne peut qu'être ébahi par tant de dextérité et de savoir faire !
On nous prend pour des blaireaux.
Un gazouilleur a eu un bon réflexe :
Y a-t-il encore d'aucuns qui croient encore que cette association est le fruit d'une génération spontanée ? Qu'il s'agit d'une démarche de quidams soudainement pris par le besoin urgent de militer pour l'interdiction des pesticides... de synthèse ?
Et, bien sûr aussi, le « livre manifeste de Fabrice Nicolino et de François Veillerette » qui est l'un des « outils accompagn[ant] l’opération » a été rédigé soit dans l'urgence, soit avec prescience, soit après une visite de l'ange comme dans l'Annonciation. Au fait M. l'Évêque de Troyes, signataire de l'appel, n'êtes-vous pas partie prenante à une belle série de péchés contre le neuvième commandement ?
Et combien de journalistes et « journalistes » qui ont assuré l'avant- et l'après-service ont-ils été conscients de l'empapaoutage ?
On nous prend pour des nouilles.
Ce groupe de pauvres hères désargentés a aussi pu obtenir – tout aussi miraculeusement ou presque – le soutien d'une cinquantaine de « personnalités ». Vous les découvrirez sur le site, et nous ne nous aventurerons pas dans des commentaires... il y a des adeptes de la menace de poursuites... Mais on peut quand même reproduire un gazouillis...
Dans le lot, il y a... « Nicolino Fabrice, Journaliste » et « Veillerette François, enseignant, écologiste expertise agricole ».
Les concepteurs, organisateurs et promoteurs de la manœuvre se sont donc inscrits sous « L’Appel est soutenu par des personnalités de divers horizons ». Quel talent de transformiste !
Mais une question se pose : M. Fabrice Nicolino n'est-il pas le président de l'association Nous voulons des coquelicots ? Ne constitue-t-il pas, à lui seul, l'équipe de rédaction ?
Mais une autre question se pose : M. Veillerette François n'est-il pas directeur et porte-parole de Générations Futures ?
On nous prend pour des bobets.
Rappel : c'est un « groupe de bénévoles sans argent, composé d’une quinzaine de personnes »...
Mais on lit dans le dossier de presse :
« Bien sûr, l’Appel va vivre grâce à chacun de nous mais aussi grâce à la participation et au soutien des associations »
Si nous avons bien compté, elles sont 48, dont certaines aux poches profondes...
On nous prend pour des billes !