UE : Le retour du concombre ?

UE : Le retour du concombre ?

Albert Amgar*

On a tous en mémoire cet épisode de 2011 où le concombre espagnol avait été accusé à tort par l’Allemagne d’être responsable de nombreux cas de contamination à E. coli O104:H4…

Bien sûr, nous sommes aussi très loin de cette épidémie à Salmonella qui a concerné les Etats-Unis en 2016 (907 personnes et 6 décès) en raison de la contamination de concombres importés du Mexique*.

Et pourtant l’ECDC fait part le 26 juillet 2018 d’une épidémie à Salmonella agona dans cinq pays européens…

Une épidémie dans plusieurs pays de l'Union européenne (UE), à Salmonella enterica sous-espèce enterica serovar Agona (S. Agona) fait l'objet d'une investigation dans l’UE, avec des cas rétrospectivement identifiés en 2014.

Au total, 147 cas liés à l’épidémie ont été signalés par cinq pays de l'UE : 122 cas depuis le 1er janvier 2017 et 25 cas historiques entre 2014 et 2016. Le Royaume-Uni a signalé la plupart des cas (129), la Finlande (15), le Danemark, l'Allemagne et l'Irlande (un cas chacun) rapportant les autres cas.

La plupart des personnes infectées par Salmonella développent de la diarrhée, de la fièvre et des crampes abdominales 12 à 36 heures après l'infection. La maladie dure habituellement de 4 à 7 jours. Bien que la plupart des gens guérissent sans traitement, des infections graves peuvent survenir. Les nourrissons, les personnes âgées, les personnes immunodéprimées sont plus susceptibles que les autres de développer une maladie grave.

Sur la base des informations disponibles, les preuves microbiologiques suggèrent que les produits prêts à être consommés en l’état contenant des concombres sont un vecteur possible de l'infection, mais jusqu'à présent, il n'a pas été possible d'identifier le point spécifique de la chaîne de production. Des investigations complémentaires le long de la chaîne alimentaire sont donc nécessaires pour identifier la source de la contamination.

Jusqu'à ce que la source de l'infection et le point de contamination spécifique de la chaîne de production alimentaire aient été identifiés et maîtrisés, de nouveaux cas liés à l’épidémie peuvent survenir, avec une forte probabilité de réapparition des souches épidémique au début de 2019, comme cela a été observé dans l’occurrence saisonnière des cas dans les années précédentes.

Une évaluation conjointe rapide de l’épidémie réalisée par le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), a été publiée le 26 juillet 2018 et elle fournit des informations supplémentaires sur l'épidémie.

Attention, il faut aussi bien rappeler :

À l'heure actuelle, les informations épidémiologiques disponibles sur la consommation de produits contaminés par l'homme sont insuffisantes pour étayer les preuves microbiologiques fournies par l'isolement de la souche épidémique dans les aliments. Les enquêtes épidémiologiques dans les autres pays touchés n'ont pas généré d'hypothèse forte concernant le véhicule ou la source de l'infection.

Même si les concombres utilisés dans tous les produits finis contaminés provenaient d'Espagne lors d’une période limitée (de novembre 2017 à avril 2018), aucun lien n'a été identifié entre les chaînes d'approvisionnement : les producteurs primaires de concombres étaient différents (producteurs A et B) et les concombres de différentes ont été livrés aux différentes entreprises de transformation par l'intermédiaire de différents distributeurs au Royaume-Uni. Les résultats de laboratoire pour Salmonella dans tous les échantillons de concombres, pris soit au niveau de la production primaire en Espagne ou lors de la distribution au Royaume-Uni, ont été négatifs.

À suivre…

NB : Photo représentant une partie de la une du journal Libération du 3 juin 2011.

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* Albert Amgar a été pendant 21 ans le dirigeant d'une entreprise de services aux entreprises alimentaires ; il n'exerce plus aujourd'hui, car retraité. Au travers de son blog il nous a livré des informations dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité des aliments. Désormais, je l'accueille avec plaisir.