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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Plus bio que bio... un exemple des États-Unis d'Amérique

14 Juillet 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agriculture biologique

Plus bio que bio... un exemple des États-Unis d'Amérique

 

Real Organic Project a été constitué pour rétablir les racines de la production biologique – et nous offre encore un autre label

 

Du sel oui, mais du sel "bio"

 

Le marché du « bio » se développe... certes grâce en partie à un marketing agressif qui utilise les ressorts des peurs alimentaires et le dénigrement des produits de l'agriculture « conventionnelle » ; grâce aussi, en partie, à l'appui des pouvoirs politiques qui préfèrent abdique leurs pouvoirs et leurs responsabilités pour flatter une opinion dite « publique », manipulée.

 

Mais ce développement incite certains idéologues et certains acteurs du biobusiness à préconiser ou mettre en place, selon le cas, une nouvelle segmentation du secteur du bio.

 

Ainsi, en France, il en est qui tentent d'établir une distinction entre « le bio » et « la bio » (ou « la Bio », n'est-ce pas M. Claude Gruffat...), celle-ci se construisant en partie sur... le dénigrement de celui-là.

 

Voici un exemple de développement similaire aux États-Unis d'Amérique.

 

 

Beaucoup d'agriculteurs et de défenseurs de l'agriculture critiquent souvent le fait que l'étiquetage des produits alimentaires déforme la vérité de manière excessive – par exemple par la promotion de fraises non OGM alors qu'il n'y a pas de fraises OGM sur le marché ou l'utilisation du logo Non-GMO Project-verified sur le sel de roche rose de l'Himalaya (le sel, n'étant pas vivant, ne peut pas être génétiquement modifié). Maintenant, un groupe d'agriculteurs biologiques estime que les normes du National Organic Program (NOP) sont édulcorées ; ils ont donc constitué le Real Organic Project.

 

Le nouveau groupe n'a pas nécessairement tort sur le NOP. De nombreux consommateurs n'ont aucune idée de ce que l'étiquetage actuel signifie, de ce qu'il représente, et de l'impact que cela pourrait avoir sur l'agriculture et l'agroalimentaire s'il était trop assoupli. Le Real Organic Project, une organisation à but non lucratif qui veut promouvoir les pratiques de l'agriculture biologique traditionnelle, critique le NOP sur des points tels que la certification de la culture hydroponique et les ateliers d'engraissement comme biologiques. Dans la foulée des annonces d'un autre groupe créant un Regenerative Organic Label, le Real Organic Project a annoncé qu'il créait lui aussi son propre label.

 

Oui, c'est beaucoup de labels et de nuances à suivre à l'avenir.

 

Le souci des agriculteurs et des distributeurs, bien sûr, est que si les gens ne comprennent pas encore bien ce que signifie l'étiquetage du Programme Biologique National, que faut-il penser d'une division de cette philosophie de production en deux ou trois niches différentes ?

 

Le Real Organic Project affirme que son espoir est de restaurer la transparence lors de l'identification des produits biologiques pour les agriculteurs et les consommateurs.

 

« L'agriculture biologique doit être fondée sur un sol sain, avec des plantes et des animaux en tant que partie intégrante de cet écosystème du sol », a déclaré Dave Chapman, directeur exécutif du Real Organic Project. « La seule chose radicale à propos de nos nouvelles normes est qu'elles ont été rejetées par l'USDA. Elles sont un retour aux croyances fondamentales de l'agriculture biologique. »

 

Voici ce que le Real Organic Project veut améliorer et ce qu'il critique dans les normes actuelles :

 

  1. Origine du bétail. Dans les règles actuelles du NOP, les producteurs peuvent continuellement faire passer des animaux laitiers vers l'agriculture biologique au fil du temps. La nouvelle norme ROP met fin à cela.

 

  1. Exigences de pâturage. Il y a des preuves solides que les exigences actuelles de pâturage du NOP ne sont pas respectées. La nouvelle norme ROP renforce la norme actuelle, et elle sera contrôlée.

 

  1. Lien avec le sol. Les décisions actuelles du NOP permettent une production hydroponique à 100 pour cent, sans lien entre le sol et les plantes. La nouvelle norme ROP reflète la norme européenne récemment adoptée qui exige que les plantes soient cultivées dans le sol, en contact avec le sous-sol, en contact avec le substrat rocheux.

 

  1. Gestion des sols. Le langage actuel du NOP exige que les fermes certifiées maintiennent et améliorent la fertilité du sol, mais ces normes ne sont souvent pas respectées. La nouvelle norme ROP ne fait que renforcer le langage et l'intention de l'OFPA et du langage du NOP.

 

  1. Production en serre. Les normes du NOP relatives à la production en serre n'ont jamais été fixées. La nouvelle norme ROP interdit l'utilisation d'un éclairage artificiel à 100 % et exige des preuves de progrès constants dans la réduction de l'empreinte carbone pour la centrale de production d'énergie.

 

  1. Bien-être animal. À la suite du rejet récent de la recommandation sur la production de bétail et de volaille biologiques faite pour améliorer le bien-être des animaux, la production de volaille CAFO [dans de grandes unités] a été acceptée dans la certification du NOP. La nouvelle norme du ROP exige un véritable accès extérieur pour tous les animaux.

 

  1. Exploitations mixtes. La nouvelle norme du ROP limite les circonstances dans lesquelles une ferme biologique peut produire des cultures non certifiées.

 

Le Real Organic Project gérera un programme pilote cette année pour certifier un nombre limité de fermes. Ce programme pilote testera le processus de certification en vue de la publication du label en 2019.

 

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Source : https://www.agdaily.com/crops/real-organic-project-forms-to-redefine-the-movement/

 

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