Je suis fière que nous utilisions des OGM de ce côté de la grande mare
Amanda Zaluckyj*
L'auteure étant états-unienne, « de ce côté », c'est pour nous Européens « de l'autre côté »...
J'ai eu l'occasion de passer les deux premières semaines de mai à explorer Londres, en Angleterre, et Edimbourg, en Écosse. Je me suis spécialisée en histoire pour mon diplôme de premier cycle et j'ai un vif intérêt pour l'histoire britannique. Pour moi, le point culminant du voyage était de visiter des châteaux et de m'émerveiller devant les cathédrales. C'était absolument incroyable de voir et de toucher les endroits où tant de mes héros historiques avaient vécu et respiré.
Oh, et les accents !
Naturellement, en tant que fille d'agriculteur, j'ai également été intéressée par l'expérience de la cuisine des deux pays et par la culture alimentaire. En tant que blogueuse, on m'avait dit tellement de fois que les Européens sont meilleurs dans l'agriculture, meilleurs pour l'environnement et meilleurs pour la nourriture. Aux États-Unis, tant de gens attribuent nos maux de société, tels que l'obésité, à nos modes d'alimentation et de production. De toute évidence, ils doivent le faire mieux de l'autre côté de la mare, n'est-ce pas ?
Le recyclage est obligatoire en vertu de la loi. Les toilettes ont des chasses d'eau à faible débit. Les sacs en plastique coûtent 5 pence chacun. Les pailles en papier sont la norme. Les espaces verts ne sont pas toujours tondus. Les restaurants se vantent d'être neutres en carbone. Il est vrai que le Royaume-Uni prend au sérieux la gestion de l'environnement.
Au moins, ils pensent qu'ils le font.
Ils ont certainement adopté de nombreuses pratiques qui semblent vertes. Cependant, ils ont également adopté l'agriculture biologique et rejeté les aliments génétiquement modifiés. Ces deux positions vont à l'encontre de l'objectif de réduire l'impact environnemental de la société civilisée.
Les plantes génétiquement modifiées, qui ont été largement adoptées aux États-Unis, présentent en fait des avantages environnementaux. Ils réduisent l'utilisation de pesticides. Ils réduisent la quantité de combustibles fossiles nécessaires pour produire une récolte, tout en permettant aux agriculteurs d'adopter plus facilement des pratiques qui séquestrent le carbone. Certains OGM, comme la pomme Arctic, favorisent la réduction du gaspillage alimentaire.
En revanche, l'agriculture biologique n'est pas toujours la meilleure option. Elle peut entraîner une baisse des rendements, nécessitant la mise en culture d'hectares supplémentaires pour répondre à la demande. Elle peut recourir aux pesticides « naturels », parfois plus rudes que les versions de synthèse. Elle peut nécessiter beaucoup plus de passages, entraînant l'utilisation de davantage de combustibles fossiles. Malgré tous ces inconvénients, elle ne produit pas d'aliments plus nutritifs.
Parfois, ce paradoxe était un peu frustrant pour moi. Je n'ai pas pu avoir un sac en plastique pour transporter les articles que j'avais achetés dans un magasin (quelqu'un avait oublié d'emballer certains vêtements pour l'excursion en Écosse), mais on me servait du café bio chaque matin. Les toilettes publiques étaient souvent bouchées à cause des faibles débits d'eau, mais les restaurants prétendaient que les plats qu'ils cuisinaient étaient « entièrement naturels ».
Il était très frustrant de voir que les mesures prises pour la gestion de l'environnement étaient contrecarrées par la désinformation. Si les ONG et les soi-disant groupes environnementaux n'avaient pas menti au public européen sur les plantes génétiquement modifiées, peut-être le public les auraient-il adopté. Si des célébrités et certains membres de la famille royale, comme le prince Charles, n'étaient pas attachés à l'agriculture biologique, le Royaume-Uni ne croirait peut-être pas que le bio, c'est mieux. Au lieu de cela, ils auraient pu adopter des méthodes de production agricole modernes et réellement vertes. Ils ne se contrediraient pas à chaque fois qu'ils prendraient une gorgée de soda produit avec des betteraves à sucre non GM en l'aspirant avec une paille en papier.
Bien que de nombreuses parties du monde accusent les Américains d'être de gros pollueurs, je suis vraiment fière que nos agriculteurs aient adopté les OGM et l'agriculture conventionnelle. Nous faisons une différence en faveur de l'environnement, et pas seulement en paroles. Il y a certainement des activistes qui œuvrent pour changer la perception du public et, en fin de compte, dicter des choix à la ferme, mais jusqu'à présent, leurs efforts ont été pour l'essentiel infructueux.
Je me demande si, à l'avenir, l'Europe ne sera pas finalement obligée de passer à une production à plus haut rendement pour répondre aux demandes et éviter la famine massive alors que la population de la Terre explose. Ou si des scientifiques intelligents ne créeront pas un OGM qui a des avantages environnementaux tellement indéniables que même l'opposition la plus farouche ne sera pas en mesure de le nier. Peut-être verrons-nous alors un changement dans l'opinion publique qui résoudra cette grande contradiction.
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* Amanda Zaluckyj blogue sous le nom The Farmer's Daughter USA. Son objectif est de promouvoir les agriculteurs et de lutter contre la désinformation autour de l'industrie alimentaire américaine.
Source : https://www.agdaily.com/insights/farmers-daughter-im-proud-we-use-gmos-on-this-side-of-the-pond/