Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Peut-on vraiment sortir des pesticides ? » de M. Pascal Perri

19 Juin 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Pesticides, #critique de l'information, #Politique

« Peut-on vraiment sortir des pesticides ? » de M. Pascal Perri

 

Glané sur la toile 255

 

 

 

 

 

 

« Peut-on vraiment sortir des pesticides ? » est la réaction de M. Pascal Perri à la tribune d'un collectif de chercheurs menés par Mme Paule Bénit, ingénieure de recherches IR2 à l’INSERM, « Une révolution urgente semble nécessaire dans l’usage des antifongiques » publiée dans Libération le 15 avril 2018.

 

Nous avons analysé cette tribune dans « Fongicides SDHI : une alerte sans fondement sérieux mais activiste, à la Philippulus ». Sur son site, Stop Intox – Le Correcteur d'Infos, M. Perri aborde la question des pesticides sur un plan plus général.

 

Il s'en prend plus particulièrement à la politique gouvernementale :

 

« On observe un glissement dans la sémantique du gouvernement, qui passe d’éliminer les substances "les plus dangereuses" à la sortie des pesticides tout court. Même envisagée à long terme, cette position n’est pas réaliste car l’agriculture ne peut se passer durablement des produits de protection des cultures. Un tel discours correspond à une approche technocratique et politique du retrait des substances phytosanitaires, qui ne tient pas compte des enjeux techniques de protection des cultures et de production. Sur ce point, les autorités n’accordent pas l’importance nécessaire à l’expertise des agences officielles d’évaluation française (ANSES) et européennes (EFSA, ECHA). »

 

C'est là un message d'alerte qui devrait interpeller les professions agricoles et agroalimentaires.

 

On s'en sera douté : M. Perri expose une position qui rejoint la nôtre quant au fond. Mais nous mettrons une nuance.

 

M. Perri écrit :

 

« La guerre aux pesticides a le mérite de soulever des réflexions sur notre modèle agricole et sur le fonctionnement de notre production, ayant des conséquences directes sur notre consommation quotidienne. Quelle agriculture souhaitons-nous ? Une agriculture française haut de gamme, souvent plus chère, ou une agriculture de moindre qualité, à base de produits importés de pays qui – eux – utilisent des produits phytosanitaires ? Ce choix n’est ni satisfaisant ni optimal pour le consommateur. »

 

Et qu'y a-t-il parmi les "alternatives" ? Des pesticides, mais agribiologiquement corrects...

 

L'« agriculture française haut de gamme » ne sera pas forcément au rendez-vous, ou ne le sera que de manière résiduelle. L'expérience montre déjà que les impasses techniques issues d'une politique restrictive en matière d'homologation de produits de protection des plantes – et d'une rationalité économique qui conduit les producteurs de PPP à se détourner des usages mineurs – se traduisent par l'abandon de certaines cultures.

 

Les tics sémantiques et les préjugés ont aussi la vie dure. Une agriculture sans pesticides (de synthèse...) est considérée comme haut de gamme – et l'est sur le plan des défis techniques et des prix à la consommation. Une agriculture, française ou étrangère, qui en utilise à bon escient et selon les préconisations n'est pas de « moindre qualité ». La formulation choc était nécessaire pour faire passer le message, mais il y a une autre réalité derrière celui-ci.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article