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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Bien plus toxique que le glyphosate : le sulfate de cuivre, utilisé par les agriculteurs biologiques et conventionnels, fait l'objet de campagnes de ré-autorisation européennes

6 Avril 2018 , Rédigé par Seppi Publié dans #Andrew Porterfield, #Pesticides

Bien plus toxique que le glyphosate : le sulfate de cuivre, utilisé par les agriculteurs biologiques et conventionnels, fait l'objet de campagnes de ré-autorisation européennes

 

Andrew Porterfield*

 

 

Agriculteurs espagnols appliquant un pesticide à base de sulfate de cuivre. Crédit photo : Robert Harding

 

 

L'autorisation de mise en marché et d'utilisation des produits phytosanitaires à base de cuivre a été prolongée – dans l'indifférence générale – par le – prenez une grande inspiration – Règlement d'exécution (UE) 2018/84 de la Commission du 19 janvier 2018 modifiant le règlement d'exécution (UE) no 540/2011 en ce qui concerne la prolongation de la période d'approbation des substances actives «chlorpyrifos», «chlorpyrifos-méthyl», «clothianidine», «composés de cuivre», «dimoxystrobine», «mancozèbe», «mécoprop-P», «métirame», «oxamyl», «pethoxamid», «propiconazole», «propinèbe», «propyzamide», «pyraclostrobine» et «zoxamide».

 

Les travaux de ré-homologation ayant pris du retard, le renouvellement a été décidé pour un an, jusqu'au 31 janvier 2019.

 

La France et la Suède ont voté contre... alors qu'il n'y a pas d'alternatives au cuivre pour certaines productions en agriculture biologique et que la France macronienne affiche sa volonté d'augmenter la part du bio dans le mix agricole.

 

L'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a publié le 16 janvier 2018 sa nouvelle évaluation des composés de cuivre. L'abrégé dit laconiquement que des préoccupations ont été identifiées...

 

Pour certains observateurs, le cas du cuivre devrait constituer un test pour la commission que le Parlement Européen a récemment établie pour examiner les procédures d'autorisation des pesticides. Il constitue sans nul doute aussi, à notre sens, un test pour les États membres, particulièrement ceux qui se sont acharnés contre le glyphosate (en attendant de connaître l'identité de ceux qui s'opposent aux néonicotinoïdes). Pour les ONG et “ONG”, on sait déjà à quoi s'attendre...

 

 

Au cours des derniers mois, l'Union Européenne et plusieurs pays membres ont vigoureusement débattu de la réautorisation du glyphosate, l'herbicide calomnié par les militants anti-OGM et antipesticides.

 

Récemment, l'Union Européenne – sans débat ressemblant de près ou de loin à celui sur le glyphosate – a décidé de ré-autoriser le sulfate de cuivre, un fongicide populaire parmi les agriculteurs biologiques qui a profil bien plus toxique que le glyphosate.

 

La Commission Européenne et les États membres ont ré-autorisé l'utilisation du sulfate de cuivre, un pesticide largement utilisé en agriculture biologique mais également utilisé dans certaines applications conventionnelles, bien que l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) et l'Agence Européenne des Produits Chimiques (EChA) aient conclu à des risques pour les agriculteurs, les oiseaux, les mammifères et les organismes du sol, et à un impact environnemental global négatif de la substance chimique. Cette décision a prolongé l'autorisation pour l'utilisation du sulfate de cuivre dans l'UE contre les bactéries et les champignons.

 

Le sulfate de cuivre est très utilisé dans l'agriculture biologique, en particulier sur les pommes de terre, la vigne, les tomates et les pommes. En comparaison, le glyphosate – l'un des herbicides les plus populaires au monde – est axé sur le contrôle des mauvaises herbes et n'est pas utilisé en agriculture biologique. Mais il a attiré l'attention des activistes anti-OGM et des membres de l'UE parce qu'il fonctionne de pair avec les plantes génétiquement modifiées qui ont été créées pour y résister.

 

Mais lequel est le plus sûr ?

 

Selon l'Agence Européenne des Produits Chimiques (EChA), le sulfate de cuivre « est très toxique pour la vie aquatique, est très toxique pour la vie aquatique avec des effets durables, peut provoquer le cancer, peut nuire à la fertilité ou à l'enfant à naître, est nocif en cas d'ingestion, provoque des lésions oculaires graves, peut causer des dommages aux organes à la suite d'une exposition prolongée ou répétée. »

 

 

 

 

En outre, l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a souligné les risques pour les agriculteurs, les oiseaux, les mammifères et les organismes du sol. L'EFSA et l'Agence de Protection de l'Environnement des États-Unis affirment que davantage de données sont nécessaires sur les effets potentiels sur la santé des consommateurs.

 

Sulfate de cuivre

 

Alors qu'ils ne contiennent pas autant de résidus de pesticides que les produits conventionnels, le sulfate de cuivre est, selon un rapport de recherche du Parlement Européen de 2015, le résidu de pesticide le plus commun dans les produits alimentaires biologiques. Il est bio-accumulatif, ce qui signifie qu'il peut atteindre des niveaux toxiques dans le sol et peut-être même dans les tissus animaux. En fait, de nombreux viticulteurs bio, aux États-Unis et en Europe (y compris en France) ont choisi de ne plus se prévaloir de leur certification biologique afin de pouvoir utiliser des alternatives au sulfate de cuivre fongicide. Leur peur ? Accumulation de l'élément chimique dans le sol.

 

La Commission Européenne, lorsqu'elle a prolongé l'autorisation de l'utilisation du sulfate de cuivre en 2014, l'a fait à condition que son utilisation soit réduite et que d'autres études environnementales soient réalisées. En 2015, l'UE a classé le produit chimique comme « candidat à la substitution » en raison de préoccupations concernant ses effets sur la santé et l'environnement. C'est cette extension qui a expiré en janvier et a été reconduite par la CE.

 

Jusqu'à présent, cependant, aucune alternative « bio » réaliste n'a été développée. Selon le rapport du Parlement Européen : « Certaines alternatives prometteuses comprennent le bicarbonate de potassium (qui est sans danger pour l'homme et l'environnement) et des sous-produits laitiers. En attendant, des restrictions limitent l'utilisation des sels de cuivre. »

 

En comparaison, le glyphosate n'a montré aucune bioaccumulation, et pratiquement pas de toxicité, à l'exception d'éventuels problèmes de santé chez les travailleurs exposés à de très fortes doses de ce pesticide. Une seule agence – le Centre International de Recherche sur le Cancer – a relié le glyphosate à des problèmes de santé (en l'occurrence le cancer) grâce à une méthodologie non fondée sur les risques et à un processus de décision qui a fait l'objet d'accusations de recherche de résultats irréalistes, voire de corruption.

 

 

Une comparaison toxique : glyphosate c. sulfate de cuivre

 

 

Ce profil, en comparaison favorable, n'a pas empêché la Commission Européenne et les États membres d'envisager sérieusement d'interdire le glyphosate en Europe. Finalement, l'utilisation de l'herbicide a été ré-autorisée, bien que le Parlement Européen ait décidé de réévaluer les approbations de pesticides à la suite des critiques de certains États membres (dont certains se sont engagés à bannir le glyphosate) et des groupes anti-OGM opposés depuis longtemps au glyphosate en tant que produit chimique agricole légal.

 

Le glyphosate n'a pas non plus d'alternative qui possèdeà la fois la même capacité à tuer les mauvaises herbes et le même profil de faible toxicité. Le sulfate de cuivre, quant à lui, peut être utilisé par les agriculteurs conventionnels, bien qu'ils aient tendance à préférer d'autres fongicides.

 

Le sulfate de cuivre a une histoire. Steve Savage, un généticien basé à San Diego, en Californie, a fait remarquer que « le sulfate de cuivre était un fongicide de pointe... en 1885 ! » Son utilisation a commencé au début des années 1880 en Europe, lorsque les vignerons ont commencé à remarquer le mildiou dans leurs vignes. Cela a soulevé plus d'une petite peur, car c'était le même type d'infestation qui a abouti à la grande famine de la pomme de terre en Irlande, 40 ans auparavant.

 

Savage parle de cette histoire dans son webcast, « Plants Get Sick, Too » (les plantes deviennent aussi malades) :

 

« Il y avait un nommé Pierre Millardet qui était professeur de botanique à l'Université de Bordeaux. En octobre 1882, il conduisait sa voiture sur une route de Saint-Julien. Les vignobles qu'il a croisés étaient en triste état et, en tant que Français et botaniste, il s'inquiétait de l'avenir de la culture. Mais il remarqua alors une vigne bordant la route qui semblait beaucoup plus saine que les autres. Les vignes avaient encore des feuilles. Il s'arrêta et regarda de plus près. Les feuilles et les grappes avaient l'air bien, mais étaient couvertes d'une substance bleue poudreuse.

 

Il a trouvé le gérant du vignoble et lui a demandé ce qui se passait. Le gérant a expliqué que lui et d'autres producteurs de la région en avaient assez des gens qui passaient sur la route et volaient leurs raisins. Ainsi, ils avaient inventé un mélange de sulfate de cuivre et de chaux hydratée à pulvériser sur les raisins au bord de la route pour leur donner un aspect peu engageant. Ce que Millardet a compris, c'est que dans le but de prévenir le vol, ces producteurs avaient accidentellement découvert un "médicament" pour les vignes – ce que nous appelons maintenant un fongicide. »

 

Vignoble italien. Crédit photo : Decanter

 

Depuis, le sulfate de cuivre a été utilisé dans l'agriculture biologique comme substance de synthèse autorisée (la plupart du cuivre provient actuellement du recyclage de métaux non ferreux en usine, puis de sa précipitation dans l'acide sulfurique) ainsi que dans la culture conventionnelle. En Californie, la plus grande région agricole des États-Unis, 54 variantes différentes du produit chimique sont utilisées, principalement pour lutter contre les maladies fongiques. Certaines de ces utilisations comprennent la production de riz, la lutte contre le chancre vertical suintant du noyer (Xanthomonas arboricola pv juglandis) et le contrôle des algues aquatiques (cela constitue également une grande partie de son utilisation dans le riz).

 

Selon un rapport technique de l'USDA de 2015 sur le sulfate de cuivre, il est enregistré auprès de l'EPA pour ces usages :

 

  • En tant qu'algicide, le cuivre peut contrôler ou éliminer les algues et les plantes aquatiques envahissantes des installations aquacoles, des bassins des systèmes de drainage, des canaux d'irrigation des cultures et des espaces non agricoles, des bassins d'épuration et des conduites d'eau potable.

     

  • En tant que molluscicide, une solution diluée de sulfate de cuivre peut être utilisée pour retirer les mollusques d'un aquarium et contrôler les mollusques d'eau douce qui pourraient être un vecteur de trématodes nocifs. Le sulfate de cuivre a été utilisé pour contrôler des invertébrés, en particulier les triops, dans la production de riz.

     

  • On estime que 4-5 millions de kilos de cuivre élémentaire sous forme de sulfate de cuivre pentahydraté sont appliqués chaque année uniquement pour le contrôle des algues et des mauvaises herbes.

     

  • En tant qu'antiseptique du pied pour contrôler et prévenir les problèmes de maladies infectieuses des onglons des bovins laitiers et des moutons qui affectent la peau adjacente à la corne, à savoir la dermatite digitale, le piétin et l'érosion du talon.

 

Les composés de cuivre se sont également heurtés à des organismes qui ont développé une résistance à leur égard. Ce phénomène est similaire à l'accusation communément portée par les militants du bio contre le glyphosate, qui est que les mauvaises herbes ont développé une résistance à l'herbicide. Dans les tomates du sud-est des États-Unis, des composés de cuivre sont utilisés depuis des décennies pour lutter contre la gale bactérienne. Aujourd'hui, cependant, Xanthomonas campestris pv. vesicatoria , le microbe responsable de la gale, a développé une résistance aux composés de cuivre. Les chercheurs se tournent maintenant vers la génétique pour une alternative aux composés de cuivre, en se concentrant sur deux gènes qui confèrent une résistance à la maladie chez la tomate. Cependant, étant donné les attitudes populaires envers les OGM, le lobbying agressif et l'opposition publique des organisations anti-OGM, l'avenir de la solution génétique est au mieux flou.

 

_____________

 

* Andrew Porterfield est un auteur, éditeur et consultant en communication pour des institutions universitaires, des entreprises et des organismes sans but lucratif du domaine des sciences de la vie. Biographie. Suivez-le @AMPorterfield sur Twitter.

 

Source : https://geneticliteracyproject.org/2018/03/20/far-more-toxic-than-glyphosate-copper-sulfate-used-by-organic-and-conventional-farmers-cruises-to-european-reauthorization/

 

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B
Bonjour, auriez vous la source de la comparaison toxicologique glyphosate/sulfate de cuivre? Merci! klr
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre colle !<br /> <br /> Je pense que le tableau a été produit par l'auteur du texte que j'ai traduit.
G
Parler de désinformation en accolant le picto CMR pour le CuSO4, fallait l'oser mon con ! C'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît :)
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G
Rarement lu un article aussi malhonnête..!<br /> <br /> Le sulfate de cuivre, pour l'avoir manipulé à maintes reprises en laboratoire, est plutôt inoffensif, et pas du tout CMR !<br /> <br /> Voir ici pour la fiche toxicologique <br /> http://www.sordalab.com/RESSOURCES/documents/FR/142726.pdf<br /> <br /> Quant au glyphosate, il est démontré qu'il nuit à toute la chaîne du vivant, on en retrouve dans les rivières 6 mois après leur utilisation. <br /> <br /> Visiblement vous n'avez que peu de connaissances scientifiques en chimie..
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A
"Tous mes articles sont, dans toute la mesure du possible, étayés et sourcés."<br /> Vos sources c'est ? Moi aussi j'ai des sources et des témoignages.
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A
Vous touchez combien du MOSANTO (satanos)? Menteur!!!!!!!!!!!!!!!!<br /> Il y a des personnes qui se sont soigner du cancer et du diabète, des champignons du peux, pied, micose et plein chause. Tout est question du dose.
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