Cash Impact et atrazine : après le scandale du 97 %, celui du 4 centimètres
Faites ce que je dis...
« Cash Impact - Pesticides : notre santé en danger », du 28 février 2018, devait être un état des lieux deux ans après le « Cash Investigation. Produits chimiques : nos enfants en danger » du 2 février 2016, de sinistre mémoire. Notons que la vidéo n'est pas disponible sur FranceTVInfo, mais sur Youtube – commentaires fermés sans doute par mesure de précaution...
Nous eûmes droit à une sorte de remake avec de nombreuses reprises de l'émission précédente, essentiellement sur la situation (alléguée) dans le Bordelais. Le style pâté d'alouette : un cheval de militantisme anti-pesticides (de synthèse... l'agriculture biologique ne peut pas non plus se passer de pesticides), une alouette de réponses de la profession. Une profession qui a vertement réagi. Mais comme ce n'est pas dans le « documentaire », l'impact sera hélas limité. Toutefois, certains découvriront – s'il le faut encore – le niveau de la manipulation et de la désinformation.
Le deuxième thème majeur a été celui de l'atrazine, un herbicide qui a été interdit en France en 2001 et dont l'autorisation n'a pas été renouvelée en Europe en 2003, non pas pour des raisons sanitaires comme prétendu dans l'émission, mais du fait d'un manque d'informations sur la persistance dans l'environnement.
Il ne faut pas se leurrer : avec quelques digressions comme les attaques contre les ministres de l'agriculture Stéphane Le Foll et Stéphane Travert, ce Cash Impact, c'est Bordelais-bashing + Syngenta-bashing.
Il y eut deux éléments nouveaux justifiant, en quelque sorte, l'insistance sur un sujet qui, en fait, n'est plus vraiment d'actualité – l'atrazine, le fil rouge du bashing, n'étant plus en usage en France depuis 2003.
Selon l'aguiche publiée sur FranceTVInfo,
« L'enquête a mis au jour que certains produits, interdits en France, sont fabriqués en toute légalité sur notre territoire et exportés vers d’autres pays européens moins regardants sur les impacts sanitaires. »
Trois erreurs/mensonges. Le propos de l'émission se limite à l'atrazine... ce n'est pas « certains produits », tout juste un produit. Les « impacts sanitaires » sont bien pris en compte par les États qui – tels les États-Unis d'Amérique ou le Canada – autorisent l'atrazine. Enfin, c'est l'association suisse Public Eye (anciennement Déclaration de Berne) qui a soulevé le lièvre, suivie en cela par le Monde... Planète.
Mais l'ego de ces gens (et la goujaterie) est démesuré...
Ce sont aussi des experts en désinformation
...
Il y a aussi eu une longue séquence (16 minutes en fin démission), trash à souhait, sur le « recyclage » des bidons de produits phytosanitaires en Ukraine, l'équipe de Cash tentant d'impliquer Syngenta, le principal producteur d'atrazine, dans ce désastre.
La séquence de Cash Investigation sur l'eau de Moriers, une petite commune de quelque 200 habitants d'Eure-et-Loir – est en grande partie un copier-coller. Rien de vraiment neuf.
La séquence d'origine était déjà scandaleuse (ou encore ici, une analyse dans Science & Pseudo-sciences). L'équipe de Cash avait en particulier monté en épingle un dépassement de la norme de qualité (0,1 µg/L – un objectif politique de pureté des eaux, et non de sécurité sanitaire) – un dosage qui était toutefois resté en dessous de la recommandation internationale de l’OMS (2 µg/L), et bien plus encore de la valeur sanitaire maximale (Vmax – 60 µg/L).
L'équipe de Cash – dans le cadre d'un « état des lieux » deux ans après – aurait pu s'intéresser à l'évolution... Surtout pas ! Les dernières mesures (prélèvement du 29 janvier 2018) ont donné 0,03 µg/L pour l'atrazine et 0,059 µg/L pour l'atrazine déséthyl... Dans les clous des objectifs de qualité... Mais le prélèvement du 4 juillet 2017 a donné 0,102 µg/L d'atrazine déséthyl (cela pose des questions sur la fiabilité des mesures.
Non, le « message » important a été d'annoncer que la commune devait s'interconnecter (en fait, au niveau de la Communauté de communes du Bonnevalais), que cela allait coûter 18 millions d'euros (on avait annoncé 40 millions dans Cash Investigation en 2016... mais chut ! Faut pas dire), et que Syngenta ne contribue pas... De la démagogie à l'état pur.
L'indigence journalistique se double d'une indigence morale, doublée d'une véritable provocation vis-à-vis du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel. Celui-ci avait écrit dans une décision du 29 juillet 2016, à propos de Cash Investigation :
« Par ailleurs, deux parlementaires déploraient que, dans une séquence au cours de laquelle la journaliste a interrompu un dîner co-organisé par une entreprise qui commercialise des produits phytosanitaires, seuls les parlementaires qui y assistaient aient été identifiés. Ils considéraient que cette présentation ait pu "alimenter l’antiparlementarisme".
Le CSA a considéré que si cette présentation ne caractérisait pas un manquement de la chaîne à ses obligations en matière de droits et libertés, les parlementaires nommément visés n’avaient pas été mis en situation de pouvoir expliquer les raisons de leur présence. Il a fait part de cette observation aux responsables de France Télévision. »
Que croyez-vous qu'il advint ? Cash Impact reprend la séquence litigieuse !
Il y eut aussi du copier-coller sur le chercheur états-unien Tyrone Hayes qui prétend que l'atrazine est un perturbateur endocrinien. Il est connu pour cela dans les milieux militants et, totalement discrédité (voir ici, avec un lien vers ses courriels déments), dans d'autres, pour ses élucubrations sur le harcèlement qu'il aurait subi de la part de Syngenta. Le téléspectateur ne saura pas que ses travaux n'ont pas trouvé grâce auprès des organismes de réglementation comme l'Agence de Protection de l'Environnement états-unienne ou l'Autorité Australienne des Pesticides et Médicaments Vétérinaires.
La théorie du complot...
Et encore du copier-coller sur l'unité de l'INSERM de Rennes. Il nous semble que le seul élément nouveau, ce sont des images d'en enfant passant un IRM et quelques explications sur le test qu'il passe. Intérêt pour la question de l'atrazine ? Nul.
C'est l'interview de Mme Sylvaine Cordier, directrice de recherche à l'INSERM et à l'Université de Rennes, qui doit retenir notre attention. Plus précisément sa déclaration finale (enfin celle qui a été retenue au montage), qui sert d'accroche pour la suite, le réquisitoire contre l'atrazine et, à travers elle, Syngenta.
Pour Cash Investigation, on lui avait fait dire (on a retenu de son interview) :
« Pour le périmètre crânien, c'est aussi associé, lorsque les déficits sont importants, à un moins bon développement neuro-cognitif de l'enfant. »
Et le commentaire en off avait alors poursuivi :
« L'atrazine aurait donc entraîné des retards mentaux. »
Nous avions alors écrit :
« Reprenons le procédé : on "cite" une étude par une simple allusion ; on instrumentalise la chercheuse pour lui faire dire de quoi introduire une conclusion prédéfinie ; on assène ladite conclusion alors qu'elle n'est nullement étayée... Détestable. »
Dans Cash Impact, cela devient :
« Comprenez : l'atrazine pourrait entraîner des retards mentaux. »
Mme Élise Lucet tente alors d'instrumentaliser l'étude – « Urinary Biomarkers of Prenatal Atrazine Exposure and Adverse Birth Outcomes in the PELAGIE Birth Cohort » (biomarqueurs urinaires de l'exposition prénatale à l'atrazine et effets indésirables sur la naissance dans la cohorte PELAGIE) de Cécile Chevrier et al. – pour tenter de « coincer » M. Bruno Baranne, président de Syngenta France. Cela a donné lieu à un article sur FranceTVInfo avec le chapô suivant :
« L’atrazine est présente dans un herbicide fabriqué en France par le groupe suisse Syngenta. Selon une étude de l'Inserm, les femmes présentant un taux élevé de cette substance dans leurs urines ont 70% de risques supplémentaires d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit. Une diminution pouvant atteindre 4 centimètres. "Cash Impact" a rencontré le dirigeant de Syngenta France. Extrait. »
M. Baranne était évidemment préparé... l'argumentation n'a pas changé d'un iota depuis le sinistre Cash Investigation.
Mme Lucet pérore devant M. Baranne – après déploiement théâtral de l'argument d'autorité (« c'est sérieux l'INSERM... ») :
« ...Ils ont fait une étude épidémiologique de très grande ampleur sur l'exposition des femmes à l'atrazine […] Cette étude, elle a prouvé que ces femmes avec un taux d'atrazine élevé dans leur urine avaient 70 % de risque supplémentaire d'avoir un bébé au périmètre crânien réduit, et un bébé au périmètre crânien réduit jusqu'à 40 millimètres... 40 millimètres, c'est 4 centimètres […] en gros, c'est énorme [...] »
Voici ce que cela devient sur FranceTVInfo :
« La présentatrice du magazine "Cash Impact" demande au dirigeant français de Syngenta si ces résultats sont inquiétants. "C'est énorme, comme vous dites, répond-il. On va dire que c'est une anomalie congénitale majeure…" Elise Lucet lui rétorque : "Non, on ne peut pas dire que c'est congénital. C'est une anomalie qui serait due à la présence d'atrazine dans leurs urines. Ce n'est donc pas congénital."
"Que dit dans ses conclusions l'étude Pelagie [Perturbateurs endocriniens : étude longitudinale sur les anomalies de la grossesse, l'infertilité et l'enfance] ? Vous me faites confiance pour la traduction ? demande Bruno Baragne. Elle dit qu'il n'y a pas de lien de causalité entre l'atrazine et les anomalies congénitales majeures." Ses experts ont dû rater une ligne : juste au-dessus de celles qu'ils ont surlignées, il est écrit : "La présence d'atrazine est associée à une restriction de la croissance fœtale et à une petite circonférence de la tête." Un détail pour Syngenta, bien installée sur sa ligne de défense, qui remet en cause les études qui incriminent ses produits… Et le business peut continuer ! »
Le business peut continuer, en effet... celui de l'anxiogénèse, de la désinformation et de l'indignation à but (hautement) lucratif pour Mme Lucet et la boîte de production.
Syngenta a réagi sur FranceTVInfo (lien vers l'étude)
La réponse intégrale de M. Bruno Baranne n'est évidemment pas reproduite dans Cash Impact, mais on peut l'écouter dans la vidéo de Syngenta à partir de 10:10.
En bref – c'est notre résumé – cette étude est isolée, non confirmée par une vingtaine d'autres. M. Baranne évoque aussi les problèmes liés à des cohortes avec des effectifs faibles, et c'est le premier point que nous allons examiner de plus près.
De fait, si la cohorte Pélagie avait recruté 3.421 femmes enceintes, n'a porté que sur un sous-ensemble de 579 femmes... l'étude en cause. Du reste, elle n'est pas limitée à l'atrazine comme Mme Lucet le laisse entendre – mais admettons que son titre n'est pas un chef-d'œuvre. Et le résumé de l'étude – dont la rédaction n'est pas très honnête à notre sens – nous apprend en outre que :
« Nous avons trouvé des niveaux quantifiables d'atrazine ou de mercapturate d'atrazine dans les échantillons d'urine de 5,5 % de 579 femmes enceintes. »
En d'autres termes, cette « sérieuse INSERM » a produit des données sur 32 femmes ayant présenté une exposition à l'atrazine mesurée, de surcroît, par un seul échantillon d'urine.
Dix femmes ayant eu de l'atrazine dans l'urine ; 24, de l'atrazine mercapturate; deux avaient l'un et l'autre... total 32
Cela n'a pas une grande importance, mais nous trouvons des chiffres dans la publication de Chevrier et al. dans le tableau 2.
Pour l'atrazine, la limite de quantification a été de 0,05 µg/L. Pour les 10 femmes en ayant présenté, la médiane était de 0,12 µg/L. Avec un « 95e percentile/maximum » de « 0,52/0,52 ». Curieuse présentation...
Pour l'atrazine mercapturate, la limite de quantification a été de 0,02 µg/L. Pour les 24 femmes en ayant présenté, la médiane était de 0,05 µg/L. Avec un « 95e percentile/maximum » de « 0,49/0,68 ».
Est-ce un « taux d'atrazine élevé » ? Ces chiffres ne permettent pas de le dire. Mais on sait qu'ils proviennent d'une unique mesure et, par ailleurs, que l'atrazine est rapidement éliminée. En d'autres termes, outre qu'ils ne sont pas statistiquement significatifs (voir ci-dessous), les résultats de l'étude sont aussi, possiblement, sans signification biologique.
Mais les gens de Cash ne se sont pas adressés à des épidémiologistes pour qu'ils leur décryptent la réalité de cette étude, certes intéressante, mais au mieux tangente.
Reprenons le résumé de l'étude :
« La présence vs. l'absence de niveaux quantifiables d'atrazine ou d'un métabolite spécifique de l'atrazine était associée à un retard de croissance intra-utérin [odds ratio (OR) = 1,5 ; intervalle de confiance à 95% (IC), 1,0-2,2] et une petite circonférence de la tête pour le sexe et l'âge gestationnel (OR = 1,7, IC à 95%, 1,0-2,7). »
L'intervalle de confiance a pour limite basse 1. Il inclut l'hypothèse nulle (pas d'effet de l'atrazine sur les paramètres mesurés). Les données sont donc peu convaincantes.
Pour beaucoup de chercheurs, une valeur de p de 0,05 est le Saint Graal (0,01 étant le Nirvana). Quelle est la valeur de p selon le tableau 5 de la publication de Chevrier et al. ? 0,10... recalé ! Mais le résumé n'en fait pas état.
Mais Mme Lucet a une martingale bien connue des activistes : citer le chiffre le plus anxiogène :
« un bébé au périmètre crânien réduit jusqu'à 40 millimètres... 40 millimètres, c'est 4 centimètres […] en gros, c'est énorme [...] »
Elle montre à M. Baranne l'effet avec les mains. Malheureusement, on ne voit pas si elle montre une réduction de périmètre ou de diamètre...
Quoi qu'il en soit, ce chiffre de 40 millimètres ne figure pas dans la publication de Chevrier et al. !
Serait-ce que ces gens auraient mal lu ?
Tout comme ils avaient mal lu un communiqué de presse de l'EFSA... les fameux 97 % sur lesquels le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) s'était – mollement – ému :
« Après un examen de l’émission litigieuse, le Conseil a regretté que les journalistes aient indiqué de manière erronée qu’une étude de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire avait révélé que 97 % des denrées alimentaires contenaient des résidus de pesticides, alors que l’étude fait état, en réalité, de 97 % de ces denrées qui contiendraient des résidus dans les limites légales.
En conséquence, le CSA a demandé aux responsables de France Télévisions de veiller à respecter, à l’avenir, leurs obligations en matière de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information, telles que prévues à l’article 35 du cahier des charges. »
Nous avons peut-être l'explication : une réduction moyenne mesurée est donnée dans la publication de Chevrier et al. Elle est... tenez-vous bien... de... 0,39 cm...
Arrondissons à 0,4 centimètres et précisons pour Mme Lucet : un peu moins de 4 millimètres.
Était-ce sérieux de la part de l'INSERM – « ...l'INSERM, c'est sérieux » Élise Lucet dixit – d'évoquer un odds ratio dans le résumé pour ces 4 millimètres ? Question légitime, mais c'est un autre débat.
C'est la réponse, un brin ironique, de M. Bruno Baranne. Il a raison.
Il y a plusieurs définitions de la normalité pour le périmètre crânien. Pour l'une d'elles, c'est l'intervalle entre le 3e et le 97e percentiles. Comme l'illustre le graphique suivant, c'est en gros la moyenne (34 cm) plus ou moins 2 cm. Moins 4 centimètres, c'est sortir – largement – de cet intervalle et, en fait, entrer dans le domaine des malformations congénitales.
(Source)
Mme Élise Lucet n'a visiblement pas compris le sens de ce mot.
« Ses experts ont dû rater une ligne »
Non, ses experts ont correctement fait référence à :
« Les associations avec des anomalies congénitales majeures n'étaient pas évidentes avec l'atrazine ou ses métabolites spécifiques. »
C'était la réponse appropriée à l'esbroufe des 4 centimètres. Toute autre réponse aux inepties de Mme Élise Lucet aurait nécessité des développements conformes à la loi de Brandolini : d'une durée supérieure d'au moins un ordre de grandeur, face à une interlocutrice dont la capacité d'écoute tend vers l'infiniment petit quand cela contredit ses préjugés et partis pris.
C'est la « chute » sur le site FranceTVInfo. Le méchant Syngenta s'obstine... Cash a gagné par K.O.
Mais le téléspectateur ne saura pas, à partir du Cash Impact, que M. Bruno Baranne avait fait état d'une étude de l'OMS de 2007 (à partir de 13:00 de la vidéo de Syngenta), du Canada, de l'EPA états-unienne, et d'une vingtaine d'études qui infirment les liens allégués entre atrazine et effets indésirables sur la naissance.
Soyons rationnels : les thèses de Cash impliquent qu'il y a des dizaines de pays dans le monde – dont des pays développés aux normes sanitaires et environnementales rigoureuses (les autres pays peuvent se référer à leurs évaluations) – qui feraient fi de la santé de leurs enfants, au point d'accepter la survenue de microcéphalies graves. On devrait constater des cas de microcéphalie plus nombreux dans ces pays que dans ceux qui ont mis fin à l'usage de l'atrazine (ou, en France par exemple, entre « avant » et « après ». Est-ce réaliste ? Non ! Mais les gens de Cash n'en ont cure.
Les téléspectateurs ne sauront pas non plus que M. Baranne a évoqué les limites de cette étude du fait de la faiblesse de l'effectif de la cohorte (nous y trouvons bien d'autres faiblesses, voire incohérences).
Ils ne sauront pas quelles sont les convictions de Syngenta quant à sa contribution à la solution de problèmes mondiaux : nourrir le monde et lutter contre le réchauffement climatique.
Mme Élise Lucet a lourdement insisté : selon elle, les chercheuses de l'INSERM de Rennes disent exactement le contraire de ce qu'a dit M. Bruno Baranne. Est-ce exact ? Nous osons croire que les propos recueillis à Rennes ont été, au mieux, mal interprétés.
Mais une mauvaise interprétation ne saurait à notre sens polluer le débat et le paysage médiatique. Que dit la direction de l'INSERM à ce propos ? N'y aurait-il pas lieu de produire une mise au point ?