Coquillages & norovirus inside en France : hausse des rappels et des notifications au RASFF de l'UE depuis le début de l'année 2018
Albert Amgar*
L'EFSA propose une information sur « Changement climatique et sécurité alimentaire ». Le changement climatique est cité comme l'une des causes possibles de l'augmentation de la présence de norovirus dans les eaux côtières en général et dans les coquillages en particulier. Il me semble aussi qu'il existe des difficultés d'ordre analytique, à suivre…
Pour prendre un exemple, voyons du côté de la France...
Selon le site Oulah!, il a été recensé en France depuis le début de l'année 2018, cinq rappels de coquillages (mollusques bivalves) pour cause de présence de micro-organismes potentiellement pathogènes.
23 février 2018 : Bourriches Huîtres fines de Normandie Ouest et Huîtres de Normandie Est de marques Filière Qualité Carrefour et Petit prix : présence de norovirus.
21 février 2018 : Huitres fines creuses de Normandie de marque Emile Casrouge : mise en évidence de la présence de norovirus.
13 février 2018 : Huitres normandes de marque Cultimer : mise en évidence de la présence de norovirus.
12 février 2018 : Moules de pêche de marque LES COQUILLAGES DE LA BAIE D’ISIGNY : présence de norovirus.
5 février 2018 : Praires communes de marque Béganton : présence de salmonelles.
C'est déjà pas mal mais ce n'est rien par comparaison avec les notifications au RASFF de l'UE par les États membres concernant la présence de micro-organismes potentiellement dangereux dans des coquillages d'origine France…
15 notifications au RASFF à la fin de la semaine 8 (voir détail ci-dessous), dont 11 alertes, avons-nous pour autant été informés ?
Un ministre s'est-il mis en colère ?
Pas de réponse à ma connaissance sur les sites officiels du ministère de l'agriculture, de la DGCCRF ou du ministère de la santé...
Ce qui est intéressant à noter est la fréquence de régularité avec laquelle ces notifications relatives aux coquillages interviennent...
Ce qui est encore plus intéressant est la différence observée avec 2017, où il n'y avait eu que 3 notifications au RASFF (fin de semaine 8) et il n'y en avait eu que 21 sur l'ensemble de l'année 2017…
La question de la transparence de l'information est toujours de mise pour nos autorités ; et qui sont les responsables en cas de non-information des consommateurs ?
C'est donc un nouvel élément à porter au fiasco des rappels des produits alimentaires en France … pour nos autorités...
On peut aussi supposer qu'avec la hausse des rappels en France et des notifications au RASFF depuis le début de l'année, les intoxications sont elles aussi reparties à la hausse…, mais est-on pour autant informé ?
Enfin, last but not least, puisque le ministère de l'agriculture ne fait pas le job d'informer les consommateurs et qu'il n'affiche plus sur son site Internet, en page d'accueil, les chiffres 2016 des inspections en sécurité des aliments, cet article vous propose une nouvelle fois des éléments comparatifs, 2016 versus 2015 car malheureusement vous êtes privés de cette information très dérangeante et hélas inconnue des médias officiels et bien pensants… pour les détails, voir ici.
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* Albert Amgar a été pendant 21 ans le dirigeant d'une entreprise de services aux entreprises alimentaires ; il n'exerce plus aujourd'hui, car retraité, mais au travers de son blog (quand il s'y remettra...), vous livre des informations dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité des aliments. En attendant qu'il s'y remette, je l'accueille avec plaisir.