La scandaleuse publicité de la Ruche qui Dit Oui !
Une entreprise de l'économie dite « collaborative » franchit un pas de plus dans l'ignominie
Il y avait la publicité de Biocoop « n'achetez pas de pommes traitées chimiquement », pour laquelle cette grande entreprise de la grande distribution de produits bio a été condamnée le 21 septembre 2016 à 30.000 euros de dommages-intérêts pour dénigrement et appel au boycott... une bien modeste somme, un investissement très rentable pour accroître la notoriété de l'enseigne.
Il y a maintenant la publicité de la Ruche qui Dit Oui !, en quatrième de couverture du magazine Saveurs de février 2018.
C'est encore plus ignoble ! « Vous voulez tuer vos enfants ? »... Bien sûr que non ! Alors rendez-vous à la Ruche qui Dit Oui !...
Et ce n'est pas tout ! Si « [v]ous voulez tuer vos enfants », alors, « [v]ous trouverez tout ce qu'il faut au rayon pesticides frais »... Si vous ne voulez pas, alors « [b]ienvenue à la Ruche qui dit Oui ! » Mais...
Mais, la Ruche qui Dit Oui ! n'est pas un vendeur exclusif de produits bio... La publicité est aussi mensongère !
Se trouvera-t-il une association professionnelle pour attaquer et l'entreprise, et la revue ?
À propos, pour ceux qui sont éblouis par le merveilleux monde alternatif des affaires, c'est bien une entreprise – dont la société mère, Equanum SAS, a réalisé un chiffre d'affaires de près de 2,5 millions d'euros en 2015, mais ne publie pas les comptes (cela vous rappelle-t-il quelque chose? Un récent Cash Investigation peut-être ?). Et ne croyez pas que c'est de la bienfaisance :
« Dans une Ruche, le producteur vend directement ses produits aux membres et paye des frais de service qui correspondent à 16,7 % de son chiffre d’affaires hors taxes. Il n’y a donc pas d’intermédiaire, il s’agit d’une vente directe suivie d’une facturation de service.
La Ruche Qui dit Oui ! propose un modèle juste et équitable : chaque producteur fixe librement son prix de vente car il est le mieux placé pour évaluer le prix juste. Les frais de service sont fixes et modérés. »
Ils ont dit « modérés »...