Exportations de blé et géopolitique
Glané sur la toile 196
Nous l'avons souvent écrit sur ce site : nos exportations de blé – et d'autres produits alimentaires – revêtent une dimension stratégique.
M. Sébastien Abis, chercheur associé à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), directeur du Club Demeter, écosystème associatif du secteur agricole et agroalimentaire tourné vers les réflexions de long terme sur les défis planétaires liés à l’alimentation, et auteur de Géopolitique du blé, est plus qualifié pour le dire.
Il l'a fait dans « Sébastien Abis (Iris): "Pour la paix, les producteurs de blé français sont comme des casques bleus" » – un titre superbe. C'est à lire dans l'Opinion.
Extrait :
« dans la mesure où 95 % du blé mondial est produit dans 16 pays, les autres sont très dépendants des exportations. Et elles sont vitales, car les pénuries créent de grands troubles politiques. Les printemps arabes ont débuté parce que la sécurité alimentaire n’était plus assurée ! Le blé est vital pour la stabilité politique de nombreux territoires. C’est pourquoi les pays producteurs, et notamment l’Europe des 28 qui est la première zone de production mondiale, doivent avoir conscience de leur responsabilité. Parler de circuits courts dans le domaine des céréales n'a aucun sens. La déglobalisation agricole n’est certainement pas à préconiser pour le calme de la planète. »
On peut ajouter, pour ce qui est de la France, que ce blé s'inscrit dans un écosystème agricole cohérent.
Quant au volet économique,
« Pour ce qui est de favoriser la paix dans le monde, cela a plus de sens de vendre du blé, même par petits tonnages qu’un Rafale. En cumul, les exportations de céréales françaises représentent l’équivalent de deux Airbus par semaine ! D’une certaine façon, en permettant à des populations dépendantes de se nourrir de leur travail, les céréaliers français peuvent se considérer comme des Casques bleus ! »