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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

JT de France 2 : « Salvador : les pesticides hors la loi » ?

15 Novembre 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information, #Pesticides

JT de France 2 : « Salvador : les pesticides hors la loi » ?

 

et quelques autres joyeusetés

 

 

 

Ils sont devenus fous ! Vraiment fous !

 

Au journal de 20 heures de France 2 du lundi 13 novembre 2017, on nous diffusé un reportage sur el Salvador. Présentation en ouverture du journal :

 

« L'Union Européenne devra trancher mercredi sur le glyphosate. Un petit pays d'Amérique Centrale a ouvert la voie, le Salvador. Depuis déjà quatre ans, fini les pesticides de Monsanto. Là-bas, on cultive bio. »

 

Sur la toile, cela donne ceci :

 

« Le Salvador est un pays éclatant de verdure aux contours modelés par les volcans. Le plus petit État d'Amérique centrale révolutionne son agriculture. Il a chassé les pesticides et supprimé les semences des multinationales. Le pays veut nourrir sa population avec du bio. Au Salvador, le nom de la multinationale Monsanto est devenu un symbole : "Monsanto pour moi, ça représente la mort. Ce sont des produits chimiques qui finissent par nous rendre malades", estime Adrian Lizano.

 

Retour aux méthodes traditionnelles

 

Les anciens guérilleros apprennent alors aux paysans à se passer de pesticides. Aujourd'hui au pouvoir, ils ont interdit 70 pesticides, dont ceux de Monsanto. Plusieurs paysans continuent pourtant d'utiliser les semences de Monsanto, qui rapporteraient deux fois plus d'argent. Aucun chiffre fiable n'existe sur le nombre d'exploitations converties au bio. Le pays vise une agriculture autosuffisante et saine, le rêve des guérilleros. »

 

Il suffit pourtant de regarder la séquence de quatre minutes pour se rendre compte que tout cela est faux.

 

Il suffit même de lire : « Plusieurs paysans continuent pourtant d'utiliser les semences de Monsanto, qui rapporteraient deux fois plus d'argent. » Non, ce n'est pas « rapporteraient », mais « rapportent ». Ce n'est pas le fait de Monsanto – qui n'est d'ailleurs pas le seul semencier « capitaliste », ou la seule « multinationale », active dans le pays – mais la différence de productivité entre les hybrides simples, et les hybrides plus complexes et les variétés-populations ; et entre la génétique moderne et la génétique antédiluvienne.

 

Il faut faire preuve d'un singulier aveuglement pour produire un reportage à la gloire des anciens guérilleros qui enseignent aux paysans – que l'on prend bien sûr implicitement pour des idiots – « des méthodes très basiques, faciles », mais que ces idiots de paysans « ne connaissaient plus, parce qu'avec Monsanto, ils n'en avaient plus besoin. »

 

« ...idiots de paysans », c'est bien sûr ici une manifestation d'indignation devant l'arrogance de ces gens, celui du Salvador avec sa belle chemise propre qui signale l'appartenance à « ceux d'en haut » et des journalistes qui gobent et régurgitent un discours convenu qui a pour caractéristique de correspondre à leurs fantasmes.

 

Oui, il faut faire preuve d'un aveuglement encore plus singulier quand on présente un agriculteur qui « produit des mandarines, des citrons, des bananes » et qu'on ajoute, à propos du nouveau mode de culture : « et c'est clairement moins rentable. » M. Manuel Antonio Abalinga est même interviewé. Et que dit-il : « ...Oui on perd de l'argent » ! Difficile, manifestement, de surmonter les pressions, disons, sociétales : « ...On a l'espoir qu'un jour, apparaîtra une lumière au bout du chemin pour reconnaître la valeur de ce que l'on fait... »

 

El Salvador a « chassé les pesticides et supprimé les semences des multinationales », est-il dit sur la toile à l'intention des Français pris pour des benêts ? À 2:19 la voix off nous apprend que « le Gouvernement n'a pas interdit les semences étrangères » ! Mais « il voudrait bien que ses paysans y renoncent ». Un peu plus avant, la voix off confirme : « Le paysan continue à cultiver du Monsanto, qui est toujours autorisé ».

 

Et de montrer un agriculteur qui portent deux sacs de semences puis plonge les mains dans l'un d'eux pour montrer des graines... violettes. Sans nul doute traitées avec un de ces pesticides que le gouvernement aurait interdit... Écoutez le commentaire : « une teinture rose les protège des insectes ». Une « teinture »... Toute l'incompétence et la naïveté des reporters résumée en un mot !

 

Et l'agriculteur explique encore : « Ces semences, pour notre consommation personnelle, c'est bien, mais sinon, elles ne rapportent rien. » Il nous emmène dans un champ où il a complanté deux variétés : « Le petit, il est du gouvernement, et le grand, c'est du Monsanto» La voix off ajoute : « Des épis plus grands, plus réguliers, de meilleur rendement. Les semences de Monsanto coûtent 150 $ le sac, le paysan est prêt à payer. »

 

Eh oui ! « [l]e paysan est prêt à payer ». Cela aurait pu être un point de départ pour une séance d'explication sur les bases de l'économie agricole. Il y a toutefois un bémol : ce paysan cultive aussi du maïs « gouvernemental » – avec des semences fournies gratuitement – parce qu'il n'a pas les moyens d'acheter du maïs moderne pour toute sa surface. Ce qui nous illustre toute l'horreur de cette idéologie délétère qui cherche à combattre le capitalisme et le gringo plutôt qu'à en profiter.

 

Le reportage se conclut comme l'article sur Internet par :

 

« Le pays vise une agriculture autosuffisante et saine, le rêve des guérilleros. »

 

Les journalistes qui ont produit le reportage n'ont visiblement pas compris que le « rêve des guérilleros » est le cauchemar des paysans et de la population salvadorienne.

 

Et les journalistes qui ont programmé le reportage dans le JT de France 2 n'ont pas compris qu'ils ont diffusé une information formatée en propagande, anti-pesticides et pro-bio.

 

 

Post scriptum 1

 

Pour ce qui est de l'interdiction alléguée des pesticides, pour autant que nous sachions, la mesure n'a jamais été promulguée et mise en vigueur. Rien n'a changé depuis notre « El Salvador, ConsoGlobe, Inf'OGM, etc. : nouveau tour de piste pour un hoax »

 

 

Post scriptum 2 : les autres joyeusetés

 

Dans notre quête d'articles récents sur le glyphosate, nous avons trouvé quelques perles :

 

 

« Le glyphosate est l’herbicide chimique le plus vendu au monde. Il est reconnu dangereux par l’organisation mondiale de la santé. Notre expert Eric Dehorter nous propose des alternatives à ce produit considéré comme miracle à l’époque. »

 

Un florilège d'inepties...

 

 

  • Un communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme, « Glyphosate, un produit dangereux à interdire en totale transparence ». On se surprend à lire : « Or, son caractère cancérigène est largement reconnu par de nombreuses expertises » et : « La nécessaire confiance attendue envers les institutions européennes doit reposer sur une démocratie européenne effective s’appuyant sur des citoyens éclairés. » Nous recommandons à la LDH de commencer par s'éclairer elle-même...

 

 

Et, comme ça tourne en boucle sur le glyphosate, les médias ouvrent un nouveau front sur le dicamba. Aucun problème en Europe, où il est peu utilisé (en partie parce que nous avons le glyphosate...) mais qu'à cela ne tienne... Il est utilisé aux États-Unis d'Amérique sur des plantes GM rendues tolérantes à cet herbicide (en partie pour résoudre le problème des mauvaises herbes devenues résistantes au glyphosate). Il y a des dérives et des dégâts dans les champs voisins... Et il y a des cabinets d'avocats prédateurs qui ont reniflé un bon coup. Et nos merdias...

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Z
@Sepi<br /> <br /> En réponse à votre commentaire sur la réponse que je faisais à Pierre-Alexis Rigaudière qui m'interpellait<br /> sur un de mes posts. Vous avez écrit :<br /> <br /> "Vous êtes très influencé par le discours ambiant que vous acceptez, semble-t-il, sans la pointe de remise en cause élémentaire qui s'impose." Quand 15000 scientifiques parlent d'une même voix et tirent la sonnette d'alarme sur les conséquences de l'impact des GES sur la planète, ce n'est pas du discours ambiant.<br /> <br /> Vous avez dit : "Non, nous ne sommes pas en train d'être asphyxiés." Allez vivre un ou deux jours à New Deli ou à Tokyo et on en reparle.<br /> <br /> On ne doit pas avoir les mêmes définitions sur certains termes de la langue française. Vous avez dit : "Mais détrompez-vous : il n'y a pas de phénomène « nouveau ». Les résistances, ça a toujours existé." L'INRA parle d'émergences de phénomènes de résistances aux pesticides. Une émergence par définition est un phénomène nouveau. Les émergences de résistances aux pesticides sont des faits avérés et un problème d'actualité. Les techno-scientistes béa qui proposent de remplacer un pesticide par un autre parce qu'il n'est plus efficace, c'est de la fuite en avant.
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Malheureusement, ces gens sont imperméables au « common sense ».<br />
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> 15.000 scientifiques ? Vous avez sans nul doute lu le papier et fait un tour sur la liste des signataires.<br /> <br /> Tokyo, New Delhi ? Ce n'est pas la Planète.<br /> <br /> L'INRA parle d'émergence ? Consultez ce site pour voir depuis quand il y a une « émergence ».<br />
C
Faut-il interdire les antibiotiques parce que des bactéries résistantes "émergent"? <br /> Faut'il interdire les raticides, les insecticides contre les poux, contre les divers insectes porteurs de maladies graves parce qu'apparaissent des souches résistantes? <br /> Faut-il interdire le labour et le binage parce qu'ils sélectionnent et favorisent la germination d'espèces particulières, parce qu'ils échouent. En effet, il faut labourer chaque année, biner plusieurs fois en provoquant l'érosion? <br /> <br /> Faut-il renoncer à se reproduire, à vivre, à soigner les malades parce que notre mort est inéluctable?
C
Avec les atermoiements sans fin de l'Union Européenne au sujet du glyphosate, nous sommes submergés par l'effervescence du lobby écolo-journalistique, d'abord pour nous convaincre de sa toxicité, puis de l’existence de techniques alternatives éprouvées.<br /> C'est ainsi qu'il y a quelques jours deux chaînes de télévision françaises ont diffusé des reportages à base de séquences filmées chez un agriculteur que je connais, membre du même groupe d'études et d'échanges techniques que moi. Ce collègue, en seconde année de "conversion bio", expérimente sur toute son exploitation (cultures et élevage de bovins), le semis direct sous couvert végétal, les cultures associées, les plantes compagnes, soit tout ce qu'il y a de plus réellement écologique. C'était en début d'automne, avant la récolte de maïs, mon collègue posait devant de beaux épis de maïs à la végétation fanée, le sol couvert de vert... Belles images. Un des deux reportages a montré des images prises d'un drone: le maïs y était très clairsemé, il manquait beaucoup de plants! <br /> Mon collègue, qui me l'a confirmé par téléphone, a bien expliqué aux journalistes que sa technique était expérimentale, qu'après une chute de rendements les premières années il tablait sur leur progression et, avec le prix de vente escompté dans les années futures avec le label "bio", la vente directe en circuits courts, il espérait un revenu amélioré...<br /> Mais dans les extraits d'interview et dans les commentaires, point de nuances ni de "principe de précaution" ! L'absence de pesticides et les techniques alternatives garantiraient le succès et la durabilité économique et écologique! <br /> C'est désolant de manichéisme militant.
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P
@ZéroGES non, tout le monde n'est pas pour un développement durable. Certains nient les problèmes environnementaux. D'autres s'opposent à la notion de développement durable. Ils sont inconciliables. Seul l'énoncé de faits étayés peut permettre de les départager. Votre expérience de cultures sous-couvert pourrait par exemple apporter de l'eau au moulin. Comment fait-on pour assurer du semis sous couvert efficace sans herbicide ? Démontrez-nous par les faits que vous avez la réponse et pas de vagues notions fondées sur un article de Wikipédia. <br /> <br /> Mais avant de poursuivre, permettez-moi de réagir à votre pseudo. Zéro GES, d'accord (dans quel but on se demande), mais admettons cet objectif farfelu : comment fait-on sur cette bonne vieille terre ?!! Listez les GES et expliquez-moi comment faire pour n'en émettre aucun. Ensuite on en reparle. <br /> <br /> Si le semis sous couvert est si parfait, expliquez-moi pourquoi certains de mes amis agriculteurs bio y ont renoncé ? Je pense que vous sous-estimez l'évolution de la flore adventice lié à l’arrêt du travail du sol. Les graminées et certaines espèces vivaces peuvent se passer de photosynthèse suffisamment de temps pour percer le couvert végétal. C'est pourquoi au Brésil et en Argentine où ces techniques souvent dénommées (improprement car elles demandent au contraire une grande technicité comme notamment une parfaite connaissance des rotations et outils alternatifs) « techniques culturales simplifiées » l'utilisation d'herbicides dont le tant décrié Roundup continue d'être la norme. Certains s'en passent, mais leurs rendements pour les cultures de grandes surfaces sont bien moindres. Je précise pour éviter toute réaction à l'emporte-pièce, que je cultive moi-même sans pesticides ni engrais de synthèse. Ça marche bien à l'échelle de mon potager/verger. Mais à l'échelle des grandes cultures... c'est une autre paire de manches ! Je me répète, si vous avez la solution à tous nos problèmes, donnez-la nous, preuves à l'appui bien sûr. <br /> <br /> <br /> Comment fait-on si cette technique ne fonctionne pas sans herbicide en maintenant des rendements corrects. En remplaçant le chimique par le mécanique ? C'est ce que font mes amis agriculteurs bio qui ont renoncé au semis sous-couvert. Je ne suis pas convaincu que l'écobilan soit positif, mais alors pas du tout. Quid de la consommation de carburant. Quid de l'émission de GES ? de l'impact sur la vie du sol etc. Le commentaire de @Cultilandes me semble bien plus sensé que le votre à ce propos. Je n'espère que me tromper. Montrez-moi le contraire. Comment fait-on pour assurer du semis sous couvert efficace sans herbicide ?
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Vous êtes très influencé par le discours ambiant que vous acceptez, semble-t-il, sans la pointe de remise en cause élémentaire qui s'impose.<br /> <br /> Non, le développement ne met pas en péril la pérennité de notre propre espèce. Le seul péril anthropique est à mon sens la guerre nucléaire généralisée... et encore, il se trouvera des Homo sapiens pour survivre et reconstruire.<br /> <br /> Non, l'homme n'a pas vécu environ 300 000 ans d'évolution stable car en harmonie avec la nature.<br /> <br /> Non, nous ne sommes pas en train d'être asphyxiés. En première approximation, si nous brûlions tout le carbone fossile, nous reviendrions vers quelque chose comme le carbonifère ! Cela ne veut pas dire qu'il faut tout brûler, bien au contraire, mais qu'il faut cesser de propager et d'écouter les discours à la Philippulus.<br /> <br /> Et ici, ce n'est pas vraiment le blog où on peut recommander Arte (à l'exception de Xenius).<br /> <br /> Sans oublier : « Ce serait insulter les ingénieurs de l'INRA qui proposent de "tendre vers une haute valeur environnementale" en matière de GES. » Moi, j'aimerais voir les solutions, bien sûr réaliste, pas les « propositions » dont beaucoup ont pour objectif unique de flatter la bien-pensance en échange de financements.
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire, dont je partage l'essentiel.<br /> <br /> Le problème de fond est de savoir ce qu'on entend par « écologiste » (et « écologie ») et par « développement durable ».<br />
Z
Vous avez souhaitez réagir sur mon pseudo Zéro GES. J'admets que cet objectif soit utopique. Mais un pseudo doit être concis. Tendre vers une diminution des GES, ça ne marche pas en terme de pseudo. <br /> Vouloir tendre vers une diminution drastique des GES ne peut pas être "farfelu". Ce serait insulter les ingénieurs de l'INRA qui proposent de "tendre vers une haute valeur environnementale" en matière de GES.<br /> <br /> Mon principal but dans mes correspondances sur internet est de nous faire réfléchir sur le but du développement de notre civilisation et tenter d'interpeler le + de monde possible sur la question: Qu'est-ce qu'être un homme (moderne)? <br /> A mon sens, quel que soit le mode de développement choisi par l'homme, ce développement ne doit pas mettre en péril la pérennité de sa propre espèce. Car actuellement on en est là ! (Voir l'appel récent des 15000 scientifiques). Ce péril serait un constat d'échecs. Un véritable gâchis !<br /> Le résumé que l'on peut faire sur l'évolution d'homo sapiens est le suivant : environ 300 000 ans d'évolution stable car en harmonie avec la nature, puis en à peine un demi-siècle, une évolution très rapide grâce à la puissance des énergies fossiles produisant une grande quantité de GES qui sont en train de nous asphyxier, énergies fossiles que les Etat-Unis ne veulent pas abandonner ! <br /> Ensuite on ne peut pas ne pas être très préoccupé par les réactions en chaîne que le réchauffement climatique pourrait déclencher : fonte du Groenland => élévation du niveau des mers => migration de millions de personnes => dégagements de méthane => multiplications des incendies => dégagements de CO2. => températures estivales atteignant des niveaux tels que certains régions du globe seront invivables !<br /> Je vous conseille : https://www.arte.tv/fr/videos/063630-000-A/espions-pour-la-planete/<br /> <br /> Je ne voudrais pas être trop long et remets à + tard le débat sur "les émergences de résistances aux pesticides chez certains bio-agresseurs".
P
Seppi, j'ai manqué de m'étouffer en voyant ce reportage. Presque tout est faux! Quand on commence par un pays éclatant de verdure lorsque c'est un des pays les plus déforestés au monde!!! Ces images trompeuses ont été tournées en saison humide. Lors de la saison sèche, le paysage n'est pas éclatant de verdure. Mais alors pas du tout! <br /> <br /> Qui connaît la végétation tropicale voit bien qu'il n'y a que des cultures et quelques jeunes arbres issus de la déprise agricole. A ce stade ont en était encore à de « l'illustration positive », parler en bien du Salvador. Moi qui aime profondément ce pays, j'y suis forcément sensible bien que ça n'ait pas sa place dans un reportage. A ce stade du « reportage » ( ou film de propagande?) ça passait encore. Le pire était à venir. Déjà essoufflé par tant de contrevérités, le coup des semences enrobées a bien manqué de sonner mon glas chutant de ma chaise, étranglé par tant d'ignorance. Comment peut-on parler de bio, de cultiver sans produits chimiques (de synthèse) en montrant des semences enrobées offertes par le gouvernement?!! Surprenante contradiction. Il est intéressant de noter qu'elles ont déjà provoqué des intoxications mortelles.<br /> http://www.lapagina.com.sv/nacionales/35401/2010/07/08/Dos-hermanitos-murieron--por-ingerir-tortillas-de--semilla-mejorada<br /> <br /> Cela m'amène à pointer une grosse erreur de l'auteur de cet article critique – à vrai dire le plus intéressants en langue française qu'il m'ait été donné l'occasion de lire sur le sujet –, les paysans salvadoriens sont effectivement très ignorants. Il y a des raisons historiques à cet état de fait. Ils ont été traités durant des siècles comme quantité négligeable. Il n'y a aucune raison d'assimiler ce technicien du CENTA, probablement membre d'une ADESCO, à une personne d'en haut. C'est une pure interprétation de la réalité. Cependant, je le répète, cet article critique est bien plus proche de la réalité que cette vidéo de propagande. J'ai peine à croire qu'un employeur ait payé un billet d'avion à ces prétendus journalistes qui ont fait le déplacement jusqu'en Amérique Centrale. Tout ça pour ça !! <br /> Savoir ce qu'est une ADESCO : http://nature-et-solidarite.net/wordpress/archives/694
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire et vos informations.<br /> <br /> J'ai effectivement « zappé » le coup du bio et des semences enrobées.<br /> <br /> Quant au paysans que met ses mains dans le sac, j'ai voulu faire un commentaire mais y ai renoncé, car cela aurait été trop alambiqué. Mais voici quand même : je trouve que faire un reportage en incitant quelqu'un à farfouiller dans des semences enrobées sans protection est pour le moins irresponsable.<br /> <br /> Quant au vulgarisateur, merci.<br />
Z
Il faudra bien débattre sérieusement de ce phénomène nouveau qui est mis entre parenthèse à la fin du document ci-dessus, et décrit par l'INRA comme « des émergences de phénomène de résistance aux pesticides chez certains bio-agresseurs ». Face à ce constat que faut-il faire ? Continuer dans la fuite en avant en créant (pas si évident selon les experts) d'autres molécules pour lesquelles les adventices présenteront tôt ou tard des résistances ?
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S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Pour faire comme Kofi Annan le fit au HCR, « I concur... ».<br />
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Mais détrompez-vous : il n'y a pas de phénomène « nouveau ». Les résistances, ça a toujours existé.<br /> <br /> Si vous avez une pelouse que vous tondez avec amour, ras, vous verrez se développer des pissenlits qui produisent une rosette de feuilles très étalée... résistance à la tondeuse.<br /> <br /> Que faut-il faire : appliquer notre intelligence à la solution des problèmes au fur et à mesure qu'ils apparaissent. Non, il n'y a pas de fuite en avant, juste une civilisation qui est (encore) fondée sur la science, la technologie, l'innovation, le refus du sur-place ou, pire, de la régression.<br />
U
Depuis que nos ancêtres ont inventé l'agriculture, les "bio-agresseurs" ont essayé de profiter du festin. Les agriculteurs ont réagi en trouvant de nouvelles techniques et les ravageurs ont fini par s'y adapter. L'humanité s'est nourrie en gardant une longueur d'avance, mais parfois elle a été rattrapée et la famine en a tué une grande partie. Ce n'est que depuis quelques années que les famines ont vraiment disparu (hors zones de guerre), grâce à tous les outils que la science a mis au service de l'agriculture : engrais chimiques, pesticides, OGM, hybridation, sélection, etc. Avec ces outils nous pouvons assurer la sécurité alimentaire de l'humanité, même si elle croit encore. Bien sûr certains peuvent avoir des effets pervers et doivent être abandonnés. Mais il serait catastrophique de vouloir tous les abandonner pour revenir à une "nature" qui n'a jamais existé comme le réclament certains qui se disent écologistes.