Glyphosate : les bassesses de M. José Bové
Le glyphosate, cancérogène probable (prétendument, car fruit d'une manipulation avéré)... tabac, cancérogène certain.
M. José Bové a pu publier une tribune sur Libération ce mardi 26 septembre 2017, « Glyphosate : pourquoi les agriculteurs français montent-ils au front ? ».
On aurait pu penser que M. Bové allait fournir une explication rationnelle et cohérente de la position des agriculteurs. Car il est issu du monde agricole, tout au moins à partir du moment où il aurait dû faire son service militaire (son père a été un chercheur reconnu, notamment à... l'INRA, et il a contribé à mettre sur les rails cette révolution génétique que son fils s’acharne à mettre en pièces). Eh bien non :
« Pourquoi diable des céréaliculteurs pèsent-ils actuellement de tout leur poids sur le ministre de l’Agriculture et sur le Premier ministre pour obtenir la prolongation de l’utilisation du glyphosate contenu dans le Roundup ? La réponse est simple : certains s’en servent pour griller leurs cultures dix jours avant la récolte, pour que les grains aient le même degré d’humidité et accélérer le travail des moissonneuses-batteuses ! »
« La réponse est simple » ? M. Bové insinue que la dessication des céréales avant récolte est la seule raison de la bronca des agriculteurs (ceux représentés essentiellement par la FNSEA, mais aussi par la Coordination Rurale, ainsi que par le MODEF d'inspiration communiste – la Confédération Paysanne ayant fait alliance avec l'altermonde).
Cette utilisation, si elle était réelle en France, serait ultra-minoritaire. M. Bové fait donc silence sur l'objectif principal du glyphosate, tant en agriculture qu'en gestion de certains espaces, y compris chez les particuliers : détruire les mauvaises herbes. Fait silence et met les lecteurs naïfs et crédules sur une fausse piste.
Voici ce qu'il ajoute après avoir indiqué qu'en Allemagne et en Angleterre, près de 10% des surfaces agricoles sont « aspergées » – on imagine les jeux d'eau... – juste avant la récolte et qu'aux Etats-Unis c'est même « la quasi-totalité du territoire agricole », et ce, « sous des tonnes de Roundup », et ce aussi, pour récolter des « plantes mortes » :
« Il est de notoriété publique que cette pratique est également répandue en France, en particulier lors des années humides. L’épandage de Roundup sur les cultures avant récolte est pourtant interdit en France depuis les années 2000 ! La grogne des céréaliers qui veulent continuer à utiliser ce poison est scandaleuse. Ils se savent dans l’illégalité mais n’hésitent pas à descendre dans la rue pour faire valoir leur "droit à violer la loi". »
Invoquer un prétendu « droit à violer la loi » constitue à notre sens une formidable bassesse. C'est aussi faire preuve d'une belle déchéance que de recourir à un tel argument.
On peut en rire. Et c'est d'autant plus cocasse que M. Bové a un beau palmarès s'agissant du prétendu « droit à violer la loi »...
Pour faire bonne mesure, M. Bové se réfère en outre au « récent travail de l’ONG Générations Futures », mais ce n'était visiblement pas suffisant :
« Plus inquiétant encore : à l’origine, le brevet sur le glyphosate a été déposé en 1964 par Stauffer Chemical, non pas pour parce qu’il tuait toutes les plantes mais pour ses effets de chélateur des minéraux. Cette molécule a en effet la propriété de perturber la fixation de certains minéraux indispensables à notre organisme comme le calcium, le zinc, le manganèse, le cuivre, le magnésium. Pas étonnant que beaucoup se précipitent sur les cachets en vente libre qui leur amènent les vitamines et les minéraux que leur alimentation quotidienne ne leur apporte plus. »
En plein dans les « fake news » !
« Pas étonnant que beaucoup se précipitent sur les cachets... » ? M. Bové se précipite sur un lien entre carence en micro-nutriments et glyphosate pour lequel il n'y a pas l'ombre d'un soupçon de commencement de début de preuve, tout au moins dans la science respectable et respectée !
C'est aussi l'occasion de tordre le cou à un autre bobard véhiculé par les alter et anti : le brevet assigné par Arthur Dock Fon Toy et Eugen H. Uhing à la Stauffer Chemical Company portait sur des molécules de la famille des glyphosates (acides aminoéthylène-phosphiniques et leurs sels) et des procédés d'obtention. La propriété chélatrice n'est mentionnée qu'en passant :
« Les nouveaux composés ont une vaste gamme d'utilisations telles que : agents chélateurs, agents mouillants, agents biologiquement actifs et intermédiaires chimiques pour la production d'acides aminométhylène-phosphoniques et de leurs dérivés. »
C'est, rétrospectivement, cocasse : pour qu'il soit efficace en tant qu'herbicide, le glyphosate doit être associé à des agents... mouillants (qui peuvent être de la même famille que ceux que l'on trouve dans les détergents ménagers).
Mais il va de soi que rien ne nous est épargné par M. José Bové et ses coreligionnaires.
Cette bouse a toutefois une utilité certaine : elle démontre, outre qu'ils sont prêts à tous les viols de l'opinion publique pour arriver à leurs fins, que les opposants au glyphosate n'ont aucun argument sérieux.