Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Une grave crise phytosanitaire: Xylella fastidiosa » sur CulturAgriCulture

21 Août 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

« Une grave crise phytosanitaire: Xylella fastidiosa » sur CulturAgriCulture

Glané sur la toile 169

 

 

 

 

Dans « Une grave crise phytosanitaire: Xylella fastidiosa », notre ami Christophe Bouchet nous propose un texte de M. José Miguel Mulet, professeur de biotechnologies à l’Université de Murcie, en Espagne, et sa propre analyse sur la crise de Xylella fastidiosa sur les oliviers du sud de l'Italie (avec des foyers épidémiques dans d'autres régions, notamment en Espagne, pour l'instant maîtrisés).

 

Le texte original de M. Mulet se trouve ici (un site qui vaut le détour pour ceux qui lisent l'espagnol).

 

M. Bouchet écrit :

 

« On peut malheureusement craindre que tous les oliviers européens puissent être attaqués, et anéantis en quelques années, si une solution n’est pas rapidement trouvée. »

 

C'est vrai et faux à la fois.

 

C'est vrai car il y a des oppositions forcenées et irresponsables au plan de confinement et d'éradication mis en place dans le sud de l'Italie. M. Mulet a écrit :

 

« En parallèle, l’opposition au plan Silletti se développe, orchestrée, bien sûr, par des groupements d’agriculture biologique et biodynamique (…). Ils suggèrent que la Xylella fait partie de l’écosystème et que la solution est de ne rien faire, pour qu’elle s’y intègre, et d’utiliser des fertilisants naturels.

 

Non, je ne l’invente pas. Vous pouvez lire ici les propositions qu’ils font pour freiner la Xylella. »

 

C'est (peut-être) faux car nous disposons aujourd'hui d'outils biotechnologiques qui nous permettrons de lutter contre la bactérie et ses vecteurs. Mais une première question est de savoir quand (des travaux sont en cours sur la maladie de Pierce, qui frappe la vigne, mais les résultats semblent se faire attendre). Et la deuxième est de savoir si les pouvoirs politiques auront le courage de s'opposer à une opinion « publique » hostile aux technologies appliquées au vivant.

 

M. Mulet conclut :

 

« Espérons que notre autorité sache prendre exemple de la catastrophe italienne et n’essaient pas de minimiser le problème avec des techniques agroécologiques. Il y a bien longtemps, nous avons vu comment le phylloxéra anéantissait les vignes, et plus récemment comment le grand charançon rouge a exterminé les palmiers. Si nous ne mettons pas en route d’urgence un plan de choc, nous devrons nous habituer à l’huile de soja ou de tournesol, ou à l’huile d’olive de Californie ou d’Afrique du Sud. »

 

Il y a des raisons d'espérer dans ce sens. C'est très majoritairement en Espagne que les maïs portant l'événement MON 810 sont cultivés – à la satisfaction des maïsuculteurs ainsi que des éleveurs qui ont à leur disposition des maïs mieux protégés contre les mycotoxines. C'est aussi en Espagne qu'Oxitec avait envisagé une expérience de terrain avec une mouche de l'olive (Bactrocera oleae) modifiée.

 

Si vous voulez en savoir plus sur la gesticulation du lobby du bio, allez par exemple ici. En bref, les oléiculteurs bio pourraient perdre leur certification bio parce que des mouches génétiquement modifiées pourraient s'échapper et, les larves de femelles mourant dans les olives, celles-ci pourraient être contaminées – horresco referens – par un OGM... Trop compliqué de comprendre qu'il suffirait de modifier les règles de certification... et que les producteurs bio peuvent perdre leurs oliviers !

 

M. Bouchet a fait de petits calculs sur le dés astre italien :

 

« Car si vous comptez, entre arrachages, assainissement, achat des plants, replantations et entretien jusqu’à l’âge adulte, c’est au moins 40.000 € (50.000 $) par hectare qu’il faut compter pour que ces surfaces soient à nouveau productives en huile d’olive, sans compter la dizaine d’années qu’il faudra attendre pour les arbres poussent. Faites le compte : 235.000 hectares x 40.000 euros, nous parlons d’environ 10 milliards d’euros (12 milliards de dollars)…pour l’instant !!!

 

Et tout ça, en ne prenant en compte que les dégâts agricoles, et en supposant qu’il soit possible de replanter de l’olivier rapidement après l’infestation par cette bactérie, chose qui est loin d’être sûre.

 

A ça, il faut ajouter les structures oléicoles ruinées, les industries d’emballage, les entreprises de logistique, les milliers de poste de travail perdus, et j’en oublie sûrement. Ce deuxième total est probablement proche du précédent. »

 

Pour mémoire, le nouveau gouvernement prévoit d'investir 5 milliards d'euros (la moitié du coût sus-mentionné) pour relancer l'ensemble de l'agriculture française.

 

Ne serait-il pas temps de prendre la mesure des risques que nous encourons et tirer un trait sur les imbécillités des quinquennats précédents ?

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article