Œufs et fipronil : la communication pétante de M. Michel-Édouard Leclerc et la mise au point du patron de Nestlé France
Consultez la liste des produits retirés du marché pour cause, non pas de risque pour la santé, mais de dépassement de la limite maximale de résidus (LMR = 0,005 mg/kg de produit), et vous trouverez en bonne place – aux premières – la marque Repère des Centres E. Leclerc. C'est purement fortuit, mais sans nul doute vexant.
Le 8 août 2017, M. Michel-Édouard Leclerc écrivait sur son blog-tribune (De quoi je me mel) :
« Les services de contrôle qualité du mouvement E.Leclerc, je le confirme, n’ont décelé aucune trace d’œufs contaminés.
A priori aucun approvisionnement direct des Pays-Bas. Le groupement d’achats du mouvement E. Leclerc continue d’interpeller chaque industriel pour les fabrications cuisinées. »
Un deuxième paragraphe a priori savamment concocté. « ...aucun approvisionnement direct » pour quoi ? La section commentaires est aussi intéressante : M. Leclerc répond péremptoirement à une première demande de renseignement, puis dirige la deuxième vers la hotline.
Mais fallait-il vraiment qu'il « interpelle » ? Ses fournisseurs manqueraient-ils de transparence et de sens des responsabilités ?
Le 15 août 2016, il écrit dans « Affaire des œufs au Fipronil : rapport d’étape » :
« Pour les produits transformés, les choses sont toujours plus complexes car il faut pouvoir obtenir des informations des fournisseurs. On est donc très dépendants de la célérité (et disons-le aussi de la transparence) de certains partenaires.
À date, le Galec (Groupement d’achat E.Leclerc) a interrogé 491 fournisseurs susceptibles d’être concernés (car leur production contient des ovoproduits). Seuls 295 nous ont fait un retour jusqu’à présent. Sur ces derniers, 4 fournisseurs nous ont déclaré être potentiellement concernés, la plupart attendant toutefois des confirmations analytiques suite aux évaluations menées.
Nos coopératives régionales ne sont pas en reste et ont, elles aussi, interpellé leurs fournisseurs, notamment pour les produits de pâtisserie. Côté Scamark (production des MDD), deux références de gaufres fabriquées aux Pays-Bas étaient concernées (« 12 gaufres 250 g €co+» et « 6 gaufres poudrées 260g P’tit Deli») et les lots en question ont été retirés immédiatement des rayons, tandis que l’administration en a été informée.
Voilà où nous en sommes en ce 15 août. Je continuerai à vous tenir informés des évolutions du dossier. Les autorités sanitaires ont beau réaffirmer qu’il n’y a pas de risque majeur, comme vous, je déplore que les choses n’aillent pas assez vite.
Si je me réjouis que les équipes de la Scamark, du Galec, des centrales régionales, et une part importante des fournisseurs des grandes marques nationales, aient réagi sans tarder, je m’interroge quand même sur le fait que 40 % des industriels interpellés à ce jour n’aient toujours pas répondu à nos demandes. Vacances ? Défaillance de leur service de crise ? Embarras à répondre ? Manque d’infos de leur côté ?
Je lis dans la presse que les labos sont submergés de demandes d’analyse, peut-être ces industriels n’ont-ils pas encore les résultats, mais rien n’empêche de dialoguer avec le distributeur en attendant. Il y aura immanquablement une remise à plat des process à initier après ce triste épisode.
Quoi qu’il en soit, nous demeurons vigilants pour ne pas exposer la santé des consommateurs. »
On est donc... disons-le... très surpris par cette communication qui jette la suspicion sur les fournisseurs. Ils sont pourtant, en temps normal, des partenaires crédibles et fiables (sinon E. Leclerc ne ferait pas affaire avec eux)...
Mais voilà des boucs émissaires potentiels tout trouvés. Du reste, les industriels sont déjà prévenus de la « remise à plat ».
La parole des autorités sanitaires est également mise en doute, ce qui permet au grand distributeur de rassurer sa clientèle avec un mâle « nous demeurons vigilants... »
Les nuits doivent porter conseil, ou quelqu'un a peut-être mis quelques points sur les « i ». Le « Affaire des œufs contaminés au Fipronil: rapport d’étape au 19 août » se fait d'abord didactique :
« Pourquoi c’est plus long pour les œufs transformés?
La situation des œufs coquilles a été assez facilement évaluée, ce qui n’est pas aussi simple pour ce qui est des produits transformés (qui contiennent des œufs dans leurs recettes).
Les industriels qui fabriquent ces produits, achètent des quantités importantes d’ovoproduits, venant de différents fournisseurs qui s’approvisionnent eux-mêmes auprès différents producteurs d’œufs. Le tout faisant parfois intervenir plusieurs pays. Les enquêtes relèvent parfois du jeu de piste…
Pourquoi ne pas retirer d’office les produits des rayons dès lors que le fabricant néerlandais incriminé figure dans la chaîne d’approvisionnement ? D’abord parce que toute sa production n’a pas forcément été touchée, ensuite parce que si la quantité d’œufs contaminés fournie pour élaborer les ovoproduits est faible, c’est indétectable et donc cela ne pose pas de difficulté aux autorités sanitaires.
Toutes ces explications ne valent pas défausse, mais elles sont destinées à faire comprendre pourquoi les choses peuvent donner l’impression de traîner. »
Mais chassez le naturel...
« La situation est désormais assez claire pour les produits frais : pas de difficulté a priori.
C’est dans la catégorie des marques nationales de l’épicerie que se concentrent désormais les investigations et les analyses. Sur les 319 fournisseurs potentiellement concernés, 190 nous ont fait des retours (dont le fournisseur qui a fait procéder au retrait de 2 références de frangipane). Vous aurez déduit que pour les 129 fournisseurs restants, on attend toujours des précisions et/ou attestations.
Je ne veux pas polémiquer inutilement, mais je trouve quand même un peu fort que le président de l’ANIA (représentant les industriels de l’agroalimentaire) trouve volontiers le temps d’écrire à tout le monde chaque année pour se plaindre des négociations commerciales, mais reste très discret pour évoquer avec ses clients (les distributeurs en l'occurrence) la crise sanitaire qui concerne des multinationales de l'alimentaire, généralement membres de son association ! Comme si ces dernières n’avaient ni filiales, ni fournisseurs aux Pays-Bas... voilà en tous les cas qui vient rappeler aux naïfs la vocation première de l'ANIA !
« ...je ne veux pas polémiquer... », mais cela se poursuit par une mise en cause de l'Union européenne :
« Harmonisation européenne indispensable
Les autorités sanitaires des différents pays membres n’ont pas toujours le même niveau d’exigences. C’est flagrant dans cette affaire.
Soyons clairs : dans tous les pays, le cas a été considéré comme une fraude, mais chacun a pris des mesures particulières pour gérer le dossier.
Ainsi, certains fournisseurs (néerlandais par exemple) respectent les exigences nationales de leur pays et ne comprennent pas que nous exigions des analyses plus poussées (pour répondre de notre côté à des exigences françaises plus contraignantes).
Il y a, sur ce point, encore pas mal de chemin à parcourir en matière d’harmonisation. Cette crise l’aura mis au jour, j’espère que nos gouvernants se saisiront du problème sans tarder.
Et ces bataves bas du front...
...M. Michel-Édouard Leclerc est là :
« Le ministère a beaucoup insisté sur le fait que les risques pour la santé humaine étaient limités, même s’il fallait rester vigilants.
Est-ce le résultat de nos efforts conjugués, je ne sais pas, mais depuis le début de cette crise, nous n’avons reçu qu’une trentaine d’appels de consommateurs souhaitant obtenir des précisions sur les produits contaminés au Fipronil. On est loin de toute forme de panique collective, et tant mieux ! »
Les efforts conjugués étant les siens et ceux de ses collaborateurs. Il aurait été beaucoup moins flatteurs de constater que, dans cette affaire, l'alarmisme n'a pas été au rendez-vous et que les Français ont vite compris qu'il n'y avait pas de quoi fouetter un chat (antipucé au fipronil...).
Et il y a toujours les rodomontades et menaces :
« Préparer la suite
Si pour l’heure chacun doit agir en responsabilité, je compte bien pointer les bugs incompréhensibles qui ont eu lieu chez certains fournisseurs et demander des comptes. Il nous faudra exiger de ces partenaires défaillants une remise à plat urgente du plan de collaboration en cas de crise sanitaire. »
Interprétation : « c'est pas moi, c'est les autres »...
L'information – très gênante pour l'image de la marque Leclerc – est donnée un jour avant la communication du Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation (mais le même jour que par exemple le Point, relayant une dépêche de l'AFP) :
« Nous avons été informés par l'un de nos fournisseurs régionaux de la présence de Fipronil dans un lot de pâtes réalisées pour notre marque "Nos régions ont du talent" (Nids d'Alsace 4 mm - 7 oeufs). »
Mais n'ayez pas d'inquiétudes – alors que, précédemment, comme on vient de le voir, M. Michel-Édouard Leclerc évoquait une « crise sanitaire » :
« La cuisson des pâtes et l'hydratation consécutive divise le taux de contamination d'un facteur de l'ordre de 2. Pour être franc, on est vraiment sur de la précaution plus que sur de la gestion de risque sanitaire. Mais même si les taux en cause sont au seuil limite, nous avons fait retirer le produit des magasins et informé l'administration.
Évidemment, les consommateurs qui auraient acheté ce lot de pâtes peuvent venir avec leur paquet en magasin et si il s'agit du lot concerné, ils se verront rembourser leurs achats sans discussion. »
Ah que c'est gênant ! Il aurait été malvenu de censurer des commentateurs. L'un écrit :
« Ne craignez vous pas, quand même, un problème de défiance sur votre marque "Nos régions ont du talent" ?
Des pâtes alsaciennes (Avec une origine clairement identifiée sur l'emballage, le code IGP apparaissant en gros) dont un des principaux ingrédients viendrait de Hollande ou de Belgique!!! Je ne pense pas que l'Abbé Buchinger, inventeur de la recette en 1671 comme indiqué sur l'emballage traversait la frontière pour aller chercher ses oeufs... »
Réponse de M. Michel-Édouard Leclerc :
« Vous trouvez que le cahier des charges des Indications Géographiques Protégées (IGP) est trop laxiste ? En effet, il autorise qu'on utilise des œufs issus de toute provenance et pas forcément d'Alsace. Je suis moi-même surpris de cette annonce, mais je ne suis pas le rédacteur des IGP. En revanche je trouve que ça manque un peu de cohérence. Aussi, j'ai demandé à la Scamark de revoir ce point avec son fournisseur industriel (qui est français et alsacien...). »
Un autre commentateur fait une leçon de morale :
« Votre vision de cette crise est intéressante.
Au travers de la norme IFS outil imposé à juste titre aux producteurs par la grande distribution vous devriez pouvoir mesurer le chemin qu'il vous resterait à parcourir.
Se désolidariser du problème en contraignant encore un peu plus les fabricants (gros ou petits) serait il une solution ?
Le rétablissement de la confiance par la reconnaissance pourrait en être une autre en l'alliant à la contribution.
À vous de voir. »
Réponse ? La même que ci-dessus !
Un autre commentateur fait aussi la leçon :
« Le problème, c'est que quand on achète des produits "nos régions ont du talent", on ne s'attend pas à trouver des œufs belges ou hollandais à l'intérieur. Je suis près à payer mon paquet de tagliatelles 3 centimes de plus si je suis sûr d'avoir des œufs français de poules élevées en plein air à l'intérieur. Dans tous les cas, ne pas oublier que c'est le distributeur qui impose aux fabricants d'acheter des produits de qualité inférieure (bien souvent étranger) pour faire baisser le prix. »
Réponse ? Silence ! Heureusement, le commentaire suivant est, globalement, une ode à Leclerc.
Il aurait été si facile de répondre sans mettre le cahier des charges de l'IGP Pâtes d'Alsace (en fait tous les cahiers des charges) en cause. La société Heimburger SAS écrit sur son site :
« Le cahier des charges des pâtes d’Alsace IGP autorise l’utilisation d’œufs autres que français ou alsaciens. En fonction des contraintes d’approvisionnement, le fabricant peut être amené à utiliser des œufs en provenance d’autres pays de l’UE, en conformité avec le cahier des charges de l’IGP. »
C'est un peu enjolivé à notre sens : l'IGP n'impose qu'une recette et une fabrication en Alsace. Notons tout de même que si « ça manque un peu de cohérence », les Centres E. Leclerc devraient vider tous leurs rayons des pâtes d'Alsace (et de quelques autres produits à identification régionale). Je n'ai pas souvenir de cultures de blé dur en Alsace...
Mais il n'y a pas que les pâtes d'Alsace « Nos régions ont du talent ». Alors, vite la diversion :
La Scamark s'apprête également à faire retirer des brownies et des muffins.
Côté marques nationales, tous les distributeurs français ont donc retiré des frangipanes de Lotus, différentes pâtes de la marque Grand-mère, ainsi que des gaufres Les Trouvailles de Lucile. Le ministère de l'agriculture tient une liste régulièrement mise à jour que vous pouvez consulter à cette adresse :
http://agriculture.gouv.fr/fipronil-liste-des-produits-retires-de-la-vente-en-france
Pour ce qui est des fournisseurs de l'épicerie rattachés au Galec (groupement d'achat E.Leclerc), nous en sommes à 271 retours sur 319 fournisseurs contactés. Il ne manque plus que 48 retours. Nous en étions à 190 retours vendredi 18 août, date de mon dernier billet de blog.
La Scamark est un organisme s'occupant de la création et de la mise en vente des produits des MDD E.Leclerc que sont Marque Repère, ECO+ et Nos régions ont du talent.
On peut chez Leclerc vendre, avec force publicité, sous une marque de distributeur et s'étonner qu'on l'interroge en cas de pépin :
« À lire certains commentaires ici ou là, on voit bien que ce sont d'abord les distributeurs qui sont appelés à se justifier, plus que les fabricants. Les médias se tournent d'ailleurs spontanément vers les grandes surfaces et assez peu vers les industriels, faisant ainsi passer une crise qui est d'abord celle de la production (éleveurs, fabricants) pour une crise de la distribution !
Nous avons hélas l'habitude...il n'empêche qu'on est face à un vrai problème qui est celui de la difficulté incompréhensible qu'ont certains industriels à tracer correctement et facilement leurs approvisionnements.
Un système assez opaque est ainsi pointé du doigt, que les lobbies industriels ont réussi à masquer jusqu'à présent en obtenant des politiques une exigence de transparence bien moins stricte que celle imposée aux distributeurs.
Je ne me plains pas de ces normes de traçabilité et de transparence qui nous sont imposées, elles sont lourdes à gérer au quotidien mais elles vont dans le bon sens. Mais comme pour l'histoire des marges, je demande qu'on impose les mêmes règles aux industriels qu'aux distributeurs ! »
Nous n'avons pas vu de médias rapporter des informations obtenues d'E. Leclerc. Quand aux consommateurs :
« Même si les études scientifiques ne sont plus alarmistes, les inquiétudes demeurent chez certains consommateurs. Hier notre service client a reçu une vingtaine d'appels sur ce sujet. »
Une vingtaine d'appel ? Voilà de formidables inquiétudes...
M. Richard Girardot l'intitule sobrement : « Affaire des œufs contaminés – les regrettables propos de M. Leclerc ». En voici le texte intégral :
« Le lancement des Etats Généraux de l’Alimentation fin juillet par le Président de la République a un instant donné le sentiment que l’ensemble de la filière de production et distribution alimentaire s’accordait sur le fait que cinq années de guerre des prix entre enseignes devenait autant un risque pour l’emploi que pour la qualité des produits.
Début août, l’affaire des œufs contaminés au Fipronil aurait dû renforcer ce sentiment au regard du nombre de distributeurs touchés par ce problème sur les gaufres vendues sous leurs marques.
Ce réflexe collectif aurait été d’autant plus facile que les approvisionnements massifs de l’industrie agro-alimentaire française auprès d’élevages français limitaient considérablement le nombre de produits à risque.
Hélas, Michel-Edouard Leclerc a trouvé plus pertinent d’essayer, sur son blog, d’exonérer son groupe de toute responsabilité en détournant les soupçons vers l’ensemble de l’industrie agro-alimentaire et son association professionnelle, relativisant ainsi les problèmes de ses marques Repère ou Eco+.
Cela est regrettable, car lorsqu’ils vendent leurs marques propres, les distributeurs se retrouvent à faire face aux mêmes difficultés et responsabilités que les marques nationales vis-à-vis des consommateurs. Voici un problème de plus qu’il eut été opportun d’aborder collectivement plutôt que d’essayer de se cacher derrière son petit doigt.
Plus grave est le fait de laisser entendre que l’industrie agro-alimentaire vendrait de mauvais produits pour préserver ses marges au détriment de la santé des consommateurs !
Cette forme de leçon est des plus malvenues de la part d’un distributeur qui, pour acheter toujours moins cher, pousse ses fournisseurs à la faute en s’exonérant lui-même des contraintes du droit français.
Que penser ainsi de la création de la grande centrale d’achat « Eurelec Trading » à Bruxelles, au travers de laquelle un distributeur français négocie, commande, fait livrer et facturer depuis la Belgique des produits français à destination d’entrepôts français, de magasins français, pour des consommateurs français, tout en s’affranchissant des contraintes du droit et de la fiscalité française ?
La manœuvre est habile pour acheter à des prix toujours plus bas.
Elle est injuste pour tous ceux qui respectent le droit et en assument le coût.
Elle est indigne si elle pousse ceux qui ne peuvent pas répondre aux injonctions de baisse de prix permanente à aller s’approvisionner au moins cher, au risque d’acheter des produits issus de pratiques peu scrupuleuses.
L’esprit constructif des Etats Généraux de l’Alimentation peut-il s’accommoder de telles pratiques ? Personnellement, j’en doute, car elles contribuent à perpétuer une guerre des prix qui ne pourra que pousser les autres enseignes à s’expatrier elles-aussi pour tirer les prix vers le bas.
Tant pis pour nos agriculteurs.
Tant pis pour l’emploi industriel.
Tant pis pour le consommateur. »
« La transparence vaut mieux que toute polémique! »... on ne peut qu'acquiescer. Mais, manifestement, la polémique continue.
En ouverture :
« Mazette, le patron de Nestlé France s'est étranglé avec son KitKat en lisant mon blog. Sa virulence n'a d'égale que sa mauvaise foi. »
Nous nous limiterons ici à un seul élément, la défense des prix bas – comme par hasard le modèle économique des Centres E. Leclerc :
« Leur discours depuis quelques jours : l'affaire du Fipronil, c'est la faute aux prix bas et, donc, à la LME (Loi de modernisation économique, votée en 2008) qui instaure trop de concurrence entre les industriels.
Il faudrait donc changer la loi et augmenter les prix. Tant pis si le consommateur français y perdra pas mal d'euros au passage.
[…]
Ce qui gêne certains industriels, c'est la concurrence, et le fait qu'elle puisse profiter au final au consommateur (+1 milliard d'euros de pouvoir d'achat gagné l'année dernière, et la précédente, grâce à la maîtrise des prix). »
Ce milliard de pouvoir d'achat représente en gros 15 euros par Français et par an, 1,25 euros par mois. Quelles incidences sur les outils de production en termes de fragilisation et de destruction ? Quelles pressions sur les revenus dans le secteur agricole et les salaires dans le secteur agroalimentaire ? Quel coût, en dernière analyse pour la société ?
Quand les éléphants de la distribution et de l'industrie se battent, ce sont les fourmis de l'agriculture qui meurent.
Les États Généraux de l'Alimentation, initialement censés remettre l'agriculture française sur les rails, semblent bien mal engagés.