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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Nicolas Hulot et ses conflits d'intérêts : mais noooon !

12 Juillet 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information, #Activisme

Nicolas Hulot et ses conflits d'intérêts : mais noooon !

 

Glané sur la toile 156

 

 

Tout part du Canard Enchaîné

 

Le Canard Enchaîné s'est penché cette semaine sur ce qui est un secret de Polichinelle : les liens d'intérêts du militant de l'écologisme Nicolas Hulot devenu Ministre de l'écologie, enfin de la « transition écologique et solidaire ».

 

De nombreux médias se sont emparés du sujet, avec quelque raison : la question est sérieuse tant dans l'absolu que relativement aux poux qu'on est allé cherché dans la tête d'autres membres du gouvernement. Citons simplement, comme source pour ceux qui n'auront pu se procurer le Canard, « Révélations sur des profits embarrassants pour le ministre Nicolas Hulot », d'Europe 1.

 

Mais il y a des absents de marque... le Monde par exemple. Les conflits d'intérêts de M. Nicolas Hulot ne doivent pas intéresser celle qui se présente sur Twitter comme « chasseuse de conflits d'intérêts »... nous avons nommé Mme Stéphane Horel. Silence sur son compte, comme sur celui de M. Stéphane Foucart.

 

En résumé, M. Nicolas Hulot s'est fait des petites choses en or au sein de sa Fondation Nicolas-Hulot pour la Nature et l'Homme (rebaptisée dans l'urgence « Fondation pour la Nature et l’Homme »), et de la société Éole Conseil, essentiellement alimentée par des royalties touchées sur les ventes des produits estampillés Ushuaïa et dont il est actionnaire à 99,9 % (et fut seul salarié).

 

Avec « Nicolas Hulot au cœur de révélations embarrassantes du Canard Enchaîné », Reporterre a produit le 5 juillet 2017 un petit résumé des petites choses embarrassantes.

 

 

Quatre sources d'embarras

 

Quatre sources d'embarras en résumé : le financement de la Fondation (et de la rémunération de M. Nicolas Hulot dans celle-ci) par des mécènes qui, tels EDF sur l'énergie et le nucléaire ou Véolia sur l'économie circulaire, seront impactés par les décisions que le gouvernement sera appelé à prendre dans le ressort du ministère de M. Nicolas Hulot ; l'origine des recettes de la société et les conflits d'intérêts sur, notamment, les perturbateurs endocriniens ; le manque de transparence ; les chiffres (quoique... M. Nicolas Hulot avait bien le droit de ramasser l'oseille... sauf à y regarder de plus près).

 

M. Nicolas Hulot a répondu au Palmipède : « Tout sera déclaré à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, c’est elle qui appréciera s’il y a conflit d’intérêts ». Certes, mais cela n'empêche pas l'embarras de devenir plus embarrassant si le Canard Enchaîné et d'autres médias se lancent dans les investigations et supputations.

 

 

 

 

 

Des propos peu convaincants

 

Sur Public Sénat, « Révélations du Canard Enchaîné : Nicolas Hulot dément tout conflit d'intérêts avec EDF », M. Nicolas Hulot se défend aussi :

 

« Quand j’étais président de cette fondation, j’ai eu toutes sortes de mécènes comme EDF et Vinci. Je demande simplement à ceux qui se posent des questions d’aller voir quelles ont été mes positions sur ces deux entreprises ces dernières années. Ma liberté de parole n’a jamais été mise en cause. Maintenant que je n’ai plus rien à voir avec ça, ma liberté d’action ne sera pas entravée. »

 

C'est bien beau... Il ne s'agit plus de liberté de parole. Et pour sa liberté d'action, c'est à voir : fermer des centrales nucléaires, par exemple, est-ce faire preuve d'indépendance vis-à-vis d'EDF ? Annoncer des fermetures à l'horizon 2025 – un horizon certes fixé par une loi inepte adoptée lors du quinquennat précédent – est-ce de l'action ou du verbe ? À prendre au sérieux ou à considérer comme de la gesticulation à l'adresse de ses amis ? Soyons complotiste : serait-ce pour promouvoir des affaires – des intérêts – dont le public n'a pas conscience aujourd'hui ? D'EDF, pourquoi pas ? D'autres acteurs comme les milieux des énergies renouvelables qui se sont déclarés prêts à relever le défi ?

 

Les rodomontades de M. Nicolas Hulot sont bien vaines. Soyons cruel : qu'a-t-il répondu en 2006 quand les produits Ushuaïa ont été mis sur la sellete ? « Ushuaïa : mis en cause, Hulot veut "toute la lumière" »...

 

De toute manière, ses amis du militantisme environnementaliste et « altermondialiste » ne fonctionnent pas sur la base de son raisonnement : M. Nicolas Hulot, président de la Fondation Nicolas Hulot qui a touché de généreux financements d'entreprises, a, comme Ministre de la Transition Écologique et Solidaire, des conflits d'intérêts. Point barre !

 

 

 

 

 

La casuistique du militantisme vert...

 

Ah non ! Dans le cas de M. Nicolas Hulot, ci-devant militant et présentement ministre, la casuistique est à l'œuvre. C'est ce que montre un autre article de Reporterre, dont la lecture se recommande chaudement : « Les affaires d’argent de Nicolas Hulot ne semblent pas inquiéter les écologistes ».

 

Il y a dans cet article de quoi alimenter la machine à rumeurs et soupçons. Notamment :

 

« N’essayez pas d’y trouver [dans les documents officiels] les comptes de la société de 2013 à 2016, il n’y figurent pas, malgré l’obligation de fournir ces documents. “Il avait fait de même en 2008 et en 2009, c’est possible en payant des pénalités”, nous raconte Bérangère Bonte, auteure de l’autobiographie de l’ex-animateur. De peur que les comptes cachent quelque chose ? Sans présumer de la bonne tenue des comptes d’Eole Conseil, la journaliste pense que cela est dû à la personnalité de Nicolas Hulot. “Il assume mal son rapport à l’argent, c’est quelque chose qui l’a toujours angoissé. Il sait que ça sera étalé dans la presse, que ça a plombé sa campagne en 2011.

 

Il y a aussi, parmi les réactions des coreligionnaires, cette merveille :

 

« Un ministre qui recule sur les perturbateurs endocriniens, mais qui en tire profit via les royalties d’Ushuaia ? François Veillerette, président de Générations futures, n’y croit pas. "Je ne veux pas faire un procès d’intention à Nicolas Hulot à ce sujet. Dans la gestion des perturbateurs endocriniens, ce n’est pas cela qui me tracasse en premier. En plus on parle d’un produit 'suspecté', donc ce type d’accusation me paraît un peu léger.»

 

 

...avec prix d'excellence à M. François Veillerette, Générations Futures

 

« En plus on parle d’un produit 'suspecté'... » ? Alors que ce même François Veillerette a fait de l'agitation pendant des mois et des mois parce que le projet de règlement de la Commission pertinent ne permettait pas de capter – et d'interdire – les perturbateurs endocriniens suspectés ?

 

Dans « Shampoings "Ushuaïa": la machine à cash de Hulot dans le viseur du Canard Enchaîné », Challenges écrit :

 

« Comme le rappelle Le Canard Enchaîné, Greenpeace a placé en 2006 les produits de la marque Ushuaïa sur la "liste rouge" des produits chimiques dangereux. Il y a un mois, c'était le magazine "60 millions de consommateurs" qui épinglait trois produits de la marque, dont un gel douche contenant "un grand nombre de colorants susceptibles de provoquer des allergies" et un déodorant renfermant du benzyl salicylate, une substance soupçonnée d'être... un perturbateur endocrinien. »

 

 

Interpellez votre député(e)... sélectivement

 

Le 29 mai 2017, Générations Futures – incidemment dans une situation similaire à celle de la Fondation (ex-)Nicolas-Hulot car financé en très grande partie par le lobby du bio – a mis en ligne un « outil d'interpellation des élus sur Twitter » sur les conflits d'intérêts :

 

« Pour 86% des personnes interrogées, la lutte contre les conflits d’intérêts doit être une priorité du prochain quinquennat (sondage RPP/IFOP). Elles perçoivent comme particulièrement grave les conflits d’intérêt en matière de finances et d’industrie.

 

Ainsi, la moralisation de la vie publique et en particulier la lutte contre les conflits d’intérêts qui gangrènent nos démocraties, jusqu’aux institutions européennes, doit être une priorité des élu(e)s de la République.

 

Si vous aussi vous souhaitez plus de moralisation sur ce sujet, interpellez dès maintenant vos députés. »

 

Mais n'interpellez pas votre député(e) sur les conflits d'intérêts de M. Nicolas Hulot !

 

 

Les conflits d'intérêts ne datent pas d'hier...

 

 

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