Tout est dans la vérité sur la technologie
Joanna Lidback*
Le gouvernement fédéral prévoit de dépenser 3 millions de dollars dans les prochains mois pour informer le public sur les produits alimentaires qui contiennent des ingrédients génétiquement modifiés.
Perdu comme un grain de maïs dans un silo, le nouveau programme fait partie de la loi budgétaire de mille milliards de dollars approuvée la semaine dernière [l'article est daté du 11 mai 2017] pour maintenir le gouvernement à flot jusqu'en septembre.
L'idée derrière cette petite entreprise est de combler l'écart entre le consensus scientifique sur les avantages des OGM et le scepticisme public ambiant. Il y a deux ans, un sondage du Pew Research Center a révélé que si 88 % des membres de l'Association Américaine pour l'Avancement de la Science considèrent les plantes et les produits alimentaires GM comme « safe to eat » (sains, sans danger pour la consommation), 37 % seulement du grand public partagent cet avis.
C'est une différence de 51 points – un fossé béant entre la vérité et le mythe.
Le budget charge maintenant la Food and Drug Administration de la « sensibilisation et éducation du consommateur en matière de biotechnologie agricole » en mettant en avant « les impacts environnementaux, nutritionnels, alimentaires, économiques et humanitaires » des plantes GM et des aliments produits à partir d'elles, selon un rapport dans le Washington Post.
Cela ne devrait pas être trop difficile. Les faits sont clairs et convaincants : les OGM sont un ingrédient essentiel de la durabilité agricole, permettant aux agriculteurs de produire plus de nourriture sur moins de terres de manière sécuritaire pour les personnes et l'environnement, et aussi de manière économiquement raisonnable pour les agriculteurs et les consommateurs.
En avril, plus de 50 groupes agricoles et alimentaires ont envoyé une lettre au Congrès pour demander l'adoption du programme, et ce, pour lutter contre « une énorme quantité de désinformation sur la biotechnologie agricole dans l'arène publique ».
(AP Photo / Mark Collier)
Ils ont raison sur la propagande : les protestataires professionnels répandent systématiquement des mensonges sur les OGM. Leur agenda n'a rien à voir avec la science ou la sécurité, mais tout avec une hostilité idéologique envers le capitalisme et la forme dominante de l'agriculture.
Au cours des deux dernières décennies, la technologie des OGM est devenue très populaire parmi les agriculteurs – des producteurs de maïs de l'Iowa aux producteurs de coton en Inde. En 2016, les agriculteurs du monde entier ont choisi de planter plus de 185 millions d'hectares de cultures biotechnologiques, selon un rapport publié la semaine dernière par le Service International pour l'Acquisition des Applications Agricoles Biotechnologiques (ISAAA).
Il s'agit d'une superficie supérieure à celle de l'Alaska – bien plus, en fait. [C'est 3,4 fois la superficie de la France métropolitaine, 6,4 fois sa surface agricole, 10,3 fois sa surface de terres arables.]
Les OGM sont maintenant une partie importante de l'agriculture ordinaire. Sans eux, nous aurions moins de nourriture dans nos assiettes et cela coûterait plus cher.
Les ennemis de la biotechnologie font valoir de manière répétitive que les aliments GM devraient être étiquetés. J'ai toujours pensé que c'était un peu idiot, étant donné que la FDA applique déjà un excellent ensemble de règles d'étiquetage des aliments et qu'il n'y a aucune raison d'avertir les consommateurs sur une option sûre.
Aujourd'hui, cependant, les critiques ne peuvent même plus se plaindre : l'année dernière, une majorité bipartisane au Congrès a approuvé une loi visant à créer un système de divulgation techniquement sophistiqué pour informer les consommateurs sur les ingrédients GM. Dans le même temps, de plus en plus d'entreprises agroalimentaires étiquettent volontairement leurs produits GM. Vous pouvez trouver leurs indications sur les boîtes de céréales Cheerios, les mélanges de brownies Sara Lee, etc.
Les fabricants de ces produits utilisent ces étiquettes pour une raison simple : la vérité n'a rien à craindre. Les OGM ne sont pas seulement sûrs pour la consommation, mais aussi positivement bénéfiques pour l'environnement et l'économie.
Les critiques du nouveau programme de sensibilisation aux OGM de la FDA ont essayé de le décrire comme une capitulation sans précédent devant les entreprises agroalimentaires. C'est ridicule. Le Département de l'Agriculture des États-Unis parraine déjà une initiative d'éducation du public intitulée « Know Your Farmer, Know the Facts » (apprenez à connaître votre agriculteur, apprenez à connaître les faits). À l'échelle du pays, les universités publiques ont lancé leurs propres campagnes pour expliquer la science derrière notre agriculture. Ce sont des services publics apportant des bénéfices à grande échelle.
Je suis ouverte à l'argument selon lequel il pourrait y avoir de meilleures utilisations pour ces 3 millions de dollars, comme l'investissement dans la recherche sur les semences ou la réduction de notre déficit budgétaire fédéral.
Malgré tout, l'argent ira à une bonne cause. Cela abordera le problème très réel que trop peu d'Américains comprennent ce que sont les OGM, pourquoi les agriculteurs les choisissent et pourquoi ils sont sûrs pour la consommation.
En d'autres termes, le programme cherchera à dire la vérité sur notre technologie.
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* Joanna Lidback exploite avec son mari la Ferme de Wheeler Mountain, une ferme laitière diversifiée située dans le nord-est du Vermont, où ils traient des Jersiaises et des Holsteins inscrites au Herdbook, gèrent un programme de cultures et de pâturages à base d'herbe et gèrent une entreprise de vente directe de viande de Jersiaises. Elle a été distinguée par un Young Jersey Breeder Award (prix du jeune éleveur de Jersiaises) en 2016. Joanna est membre bénévole du conseil d'administration du Réseau Mondial des Agriculteurs (Global Farmer Network) et a témoigné devant le Congrès des États-Unis sur le sujet des avantages sociétaux de la biotechnologie. Titulaire d'un diplôme d'économie et de gestion appliquées de l'Université Cornell et d'un MBA du Babson College, elle est consultante commerciale chez Yankee Farm Credit.
Source : http://globalfarmernetwork.org/2017/05/its-all-about-the-truth-about-the-technology/
Ma note : À quand un programme de sensibilisation et d'éducation en France, et plus généralement en Europe ?