Censure sur les tampons et le syndrome du choc toxique sur FranceTVInfo
Les commentaires graveleux sont bienvenus, les commentaires critiques, non...
FranceTVInfo a publié un « Quatre questions sur les dangers méconnus des tampons hygiéniques », avec en sous-titre :
« Le documentaire "Tampon, notre ennemi intime", diffusé mardi sur France 5, revient sur les risques liés à l'utilisation de ces protections périodiques. »
Travail de « journaliste » : vite fait, pas vraiment bien fait... mais « après l'heure, ce n'est plus l'heure » est un aphorisme qui illustre fort bien les contraintes que subissent (et acceptent, au mépris de la déontologie journalistique) ceux qui écrivent pour des médias soumis à une rude concurrence – vers le bas, sinon le caniveau – sur la toile.
Les quatre questions « sur les dangers méconnus » étaient donc :
Quel est le principal risque lié à l'utilisation des tampons ?
Leur composition est-elle aussi mise en cause ?
Qui encadre la production des tampons ?
Peut-on espérer des avancées ?
Quatre questions... une seule se rapportant aux dangers, mais sans répondre sur le réel sujet. Car les infections « banales » liées au mésusage des tampons hygiéniques et d'autres moyens de protection doivent être infiniment plus nombreuses que les deux douzaines de SCT par an en France.
Nous avons posté un commentaire, certes peu amène (nous ajoutons des liens ici) :
"Quatre questions sur les dangers méconnus des tampons hygiéniques" ? Aucune réponse satisfaisante !
La bonne utilisation des tampons hygiéniques – et des autres modes de protection – est un problème de santé publique à aborder sous l'angle de la santé publique et non de l'esbroufe anxiogène destinée à alimenter l'Audimat de France 5 et le tapage médiatique subséquent.
Vos réponses, c'est un cocktail de Monde, d'Express, de Libération. Mme Gloaguen est propulsée autorité scientifique et médicale. Normal... elle a réalisé un "documentaire". On est quand même ravi de voir, au milieu de ce fatras, une citation du Pr Gérard Lina, qui, lui, est une autorité, mais qu'on n'interrogera pas plus puisqu'il n'alimente pas le discours de la peur si profitable à la plupart des médias.
Non, la composition des tampons n'est pas en cause. Et non, ces substances dont l'évocation donne la chair de poule chez tous les hypocondriaques et au-delà ne sont pas un risque compte tenu des doses extrêmement faibles que l'on peut trouver dans les produits.
Il faut aussi cesser de faire peur avec des scientifiques qui manient le conditionnel pour se faire mousser : "Selon le toxicologue belge Dominique Lison, les dioxines pourraient aussi jouer un rôle dans l'apparition de l’endométriose...". Selon "Environmental and host-associated risk factors in endometriosis and deep endometriotic nodules: A matched case–control study", co-signé par D. Lison, il n'y a pas de lien entre les tampons et l'endométriose ! Du résumé : "Organochlorine-related factors (use of tampons, occupational or environmental exposure) were not related to the disease." L'absence de lien est aussi suggérée dans "Current Practice in Obstetrics and Gynecology Endometriosis" de Pankaj Desai et Purvi Patel.
Vous citez aussi – comme Le Monde et Libération – Mme Rivasi à qui la Commission européenne aurait donné une réponse désobligeante. C'est son interprétation à elle. En fait, elle a reçu une réponse circonstanciée, objective et raisonnable, contrairement à ce qu'elle prétend.
On peut ajouter que les fabricants indiquent bien la composition de leurs produits, certes pas avec le niveau de détail réclamé par les objecteurs, dont on voit bien qu'ils instrumentalisent des traces de produits – et qu'ils le feront toujours – à des fins qui n'ont rien à voir avec la santé des femmes. Et, pour les contestataires anti-industrie, il y a une solution simple : faites vos propres analyses ! N'est-ce pas ce que les documentaristes ont fait ? En omettant bien sûr de nous présenter les résultats détaillés, comme le fit 60 Millions de Consommateurs dans son numéro de mars 2016...
En définitive, ce "documentaire" instrumentalise un problème de santé publique très rare mais grave pour faire dans la démagogie et le populisme anti-industrie et anti-Commission Européenne. C'est non seulement injustifié mais aussi fort malvenu en cette période électorale où se joue l'avenir de la France et des Français. »
Ami lecteur, vous l'aurez compris : le commentaire a été censuré. Nous savons qu'un autre commentateur a aussi été censuré.
Nous avons donc osé un :
« Si je comprend bien, les commentaires graveleux sont bienvenus, les commentaires critiques, non... »
Censuré également...
Si vous voulez savoir ce qui, en revanche, est admissible et conforme à la déontologie journalistique de FranceTVInfo, rendez-vous ici.