Le mouvement anti-OGM vous offre un procès bidon
Julie Kelly*
La conférence de presse de décembre 2015
Les éco-guerriers sont de plus en plus désespérés dans leurs attaques histrioniques contre la science.
Cette semaine, un groupe de militants écologistes se fera l'hôte d'un tribunal factice à La Haye pour faire semblant de poursuivre Monsanto pour des crimes contre l'humanité. La société qui a son siège dans le Missouri vend des semences génétiquement modifiées et des pesticides [ma note : et des semences « conventionnelles »], ce qui en fait l'ennemi public n °1 des luddites gauchistes [ma note : difficile de voir en Vandana Shiva une personnalité de gauche] qui dirigent le mouvement environnemental mondial.
Le Tribunal International Monsanto est porté par certains des militants anti-OGM les plus connus dans le monde, y compris Vandana Shiva, une physicienne [ma note : c'est faux et cela fait partie des légendes qu'elle entretient sciemment, ce qui relève de l'escroquerie : son PhD est en philosophie des sciences] et auteure qui se fait beaucoup d'argent en racontant des balivernes sur les paysans indiens qui se suicident parce qu'ils ont utilisé des semences génétiquement modifiées. Le simulacre (qui se déroulera dans une petite école à La Haye, et non à la Cour Pénale Internationale) du 14 au 16 octobre aura pour objet de « juger Monsanto pour violations des droits humains, pour crimes contre l‘humanité et pour écocide ».
De faux juges écouteront les témoignages bidons de prétendues victimes pour « [o]btenir le jugement, même symbolique, de l’entreprise Monsanto [...] permettant aux victimes des multinationales de se porter en justice ». Quelques dizaines d'activistes du monde entier se prévaudront d'atteintes dues au Roundup (un produit chimique fabriqué par Monsanto) ou à la contamination par des cultures GM, comme si une telle chose pouvait exister ; bien sûr, le jugement sera dépourvu de tout statut juridique. Mais il attirera sans doute l'attention des médias et plus particulièrement des journalistes engagés, sympathisants de la cause ; et il convaincra certaines personnes que tout cela est légitime.
L'un des groupes qui organisent cette kangaroo court, ce tribunal bidon, l'Organic Consumers Association, une entité à but non lucratif basée dans le Minnesota. Bien que son nom puisse connoter un groupe de mamans de banlieue [ma note : aux États-Unis, les gens aisés vivent dans les banlieues], de hippies vieillissants et de jeunes branchés prétentieux, c'est loin d'être le cas. L'OCA est une des entités les plus virulentes qui militent contre la science et l'innovation, s'opposant à quasiment tous les bienfaits de la modernité, des vaccins aux produits chimiques. Le groupe prétend représenter « plus de 2 millions de membres, dont plusieurs milliers d'entreprises du domaine des aliments naturels et du bio ».
Son plus grand ennemi est l'agriculture moderne, en particulier les plantes génétiquement modifiées. L'OCA a initié les marches annuelles Millions Against Monsanto qui se déroulent dans les grandes villes à travers le monde pour protester contre « la contamination de notre approvisionnement alimentaire et la destruction de notre environnement par l'industrie de la biotechnologie ». (Malgré son nom, le marche n'a attiré cette année à Chicago que quelques dizaines de traînards.)
L'OCA veut un moratoire mondial sur les aliments et les cultures génétiquement modifiés, sur la base du mythe qu'ils nuisent à la santé humaine et à la nature, bien que des milliers d'études scientifiques attestent de leur sécurité et de leur intérêt global pour l'environnement. Le groupe s'oppose de manière inhumaine à des cultures biofortifiées telles que le riz doré, une plante en cours de développement destinée à contribuer à réduire le fléau de la carence en vitamine A, qui atteint chaque année des millions d'enfants souffrant de malnutrition dans les pays du Sud.
L'Organic Consumers Association s'oppose au riz doré, une plante en cours de développement destinée à contribuer à réduire le fléau de la carence en vitamine A, qui atteint chaque année des millions d'enfants souffrant de malnutrition dans les pays du Sud.
Lors de la Conférence sur le Climat de Paris, en décembre 2015, le président de l'OCA Ronnie Cummins a annoncé la création du Tribunal Monsanto aux côtés d'autres militants écologistes, en accusant – bien sûr – les grandes entreprises impliquées dans l'agriculture et l'alimentation d'être les responsables du changement climatique : « Pourquoi y a-t-il tant de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d'azote dans l'atmosphère, et pas assez de matière organique carbonée dans le sol ? L'agribusiness, la foresterie industrielle et la biotechnologie agricole ont littéralement tué la capacité du sol vivant de la Terre à fonctionner comme un puits de carbone stabilisant le climat. »
Mais l'OCA ne s'en prend pas qu'aux entreprises. Ces dernières années, elle a financé un groupe écran, U.S. Right to Know (USRTK – le droit de savoir) pour attaquer les scientifiques du secteur public qui font de la recherche et de l'enseignement dans le domaine de la biotechnologie. L'USRTK utilise les demandes en vertu du Freedom of Information Act (FOIA – loi sur l'accès à l'information) pour essayer de trouver des choses compromettantes et traîner dans la boue d'éminents scientifiques qui parlent en faveur du génie génétique.
Le groupe a déposé des demandes FOIA ciblant près de quatre douzaines de scientifiques d'universités publiques de premier plan, y compris Harvard, Stanford et l'Université de l'Illinois, à la recherche de toute collaboration entre les chercheurs et l'industrie de la biotechnologie. L'USRTK se focalise tout particulièrement sur l'Université de Californie-Davis, l'une des meilleures écoles du monde pour les sciences agronomiques, et il a envoyé 17 demandes de transmission de documents publics à l'UC-Davis depuis le début de 2015. En mars dernier, l'USRTK a demandé la transmission des courriels d'onze professeurs et membres du personnel de l'UC-Davis, et demandé toute la correspondance entre ceux-ci et des sociétés telles que Monsanto et Syngenta, des firmes de relations publiques associées à l'industrie de la biotechnologie, et même la Fondation Bill et Melinda Gates, qui finance des projets agricoles dans le monde entier.
Kent Bradford, directeur du Seed Biotechnology Center (Centre des Semences Biotechnologiques) de l'UC-Davis a répliqué. « Nous ne sommes les "marionnettes" ou les "suppôts" de personne. Nous rejetons fermement la prémisse fondamentale de l'USRTK qui veut que les collaborations public-privé soient des conspirations. […] Je ne suis pas préoccupé par le contenu de nos communications, même si je ne peux pas empêcher l'usage sélectif qu'en fera l'USRTK dans le cadre de ses tentatives pour justifier ses théories du complot dépourvues de fondement. » En dépit du fait qu'il n'a trouvé aucune preuve que l'industrie ait influencé les scientifiques ciblés d'une manière inappropriée, l'USRTK a « tordu » des courriels pour diffamer certains chercheurs et infliger des dommages sérieux à leur réputation. À l'incitation de l'USRTK, les chercheurs ont été impitoyablement harcelés et ont même reçu des menaces de mort de la part de militants anti-OGM.
L'USRTK ne distrait pas seulement les chercheurs de leur travail et ne crée pas seulement beaucoup de travail pour les avocats des campus, mais il prétend aussi que l'université doit en supporter les frais : parlant pour l'USRTK, « une organisation de recherche dans le domaine alimentaire sans but lucratif », Gary Ruskin, son dirigeant, a demandé que les chercheurs de l'UC-Davis « renoncent dans l'intérêt public à recouvrer les frais parce que […] ce sera surtout bénéfique pour le public ». Mais alors qu'il pleure misère, l'USRTK a apparemment assez d'argent pour engager des avocats pour poursuivre l'UC-Davis au motif qu'elle n'a pas répondu aux FOIA avec diligence ; ils ont engagé une procédure en août et exigé que l'UC accélère le processus FOIA.
Les tribunaux bidons et les expéditions de pêche aux informations FOIA illustrent l'état avancé du processus de décomposition du mouvement anti-OGM. Maintenant que la science confirme la sécurité et le potentiel de la biotechnologie (voir le rapport de l'Académie Nationale des Sciences du mois de mai 2016), les activistes anti-OGM ne peuvent que recourir à des gamineries et à des tactiques du niveau du caniveau pour maintenir une apparence de pertinence. Même les Luddites grinceraient des dents.
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* Julie Kelly écrit sur la politique alimentaire à Orland Park, Illinois
Source: http://www.nationalreview.com/article/440934/anti-gmo-activists-stage-fake-monsanto-tribunal-hague