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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Glyphosate (Roundup) dans l'urine des parlementaires européens : les disciples verts du bon Dr Goebbels

16 Mai 2016 , Rédigé par Seppi Publié dans #Glyphosate (Roundup), #Union européenne, #Activisme, #critique de l'information

Glyphosate (Roundup) dans l'urine des parlementaires européens : les disciples verts du bon Dr Goebbels

 

 

 

Que penser de ces membres du Parlement européen – particulièrement du groupe Les Verts | Alliance Libre Européenne – qui ont lancé en avril dernier, avec fanfare et flonflons, une opération de dosage du glyphosate dans l'urine des parlementaires européens ? Une opération, supposée de grande envergure et finalement riquiqui, qui relève de la grossière escroquerie intellectuelle sur fond d'indigence politique et morale.

 

 

 

Des Verts contrôlés positifs à la machination

 

Les verts... viennent d'en publier des résultats sur leur site (voir aussi ici, une caricature de document à prétention scientifique).

 

Normal : c'est programmé pour tenter d'influencer la décision à venir, du 18 ou 19 mai 2016, sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate :suffisamment tôt pour que les médias puissent se saisir d'une information délibérément anxiogène et mettre la pression sur les gouvernements ; suffisamment tard pour empêcher, ou du moins perturber, les mises au point sur ce qui est un autre théâtre de Guignol.

 

 

 

 

Il s'est donc trouvé 48 membres du Parlement européen sur 751, de 13 États membres (dont 20 belges sur 21 – l'opération a été pilotée par M. Bart Staes), pour ouvrir leur braguette ou descendre leur culotte. Et, gros scandale :

 

« Tous les participants excrétaient du glyphosate par leur urine. Cela signifie que le glyphosate pourrait aussi être un problème de santé pour les membres du Parlement européen. »

 

C'est qu'on a trouvé en moyenne :

 

« ...1,7 microgrammes/litre dans leur urine, 17 fois plus que la norme européenne pour l'eau potable (0,1 microgramme/litre). Cela signifie que chacun de ceux que nous avons testés était bien au-delà de la limite pour les résidus de pesticides dans l'eau de boisson. »

 

C'est d'une logique sophistique digne du bon Dr Goebbels.

 

 

 

Qu'importe la leçon, pourvu qu'on ait à nouveau la presse

 

Et c'est du déjà vu ! Ce qui rend cette opération encore plus intolérable.

 

En effet, la Heinrich-Böll-Stiftung – que l'on dit proche des Grünen – s'était livrée à la même manœuvre médiatique le 4 mars 2016, juste avant la réunion bruxelloise (des 7 et 8 mars) dans laquelle les États membres auraient dû voter sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate.

 

Le Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR – Agence fédérale d'évaluation des risques) avait répondu de manière fort didactique (communiqué en anglais ici, traduction du résumé sur l'excellent site de M. Albert Amgar ici). Une partie de la presse allemande s'était aussi offusquée de la grossièreté de la manœuvre.

 

Nous nous sommes penchés sur ce site sur ce navrant épisode dans « C'est prouvé ! L'urine allemande n'est pas potable ». On se bornera donc à rappeler que l'excrétion du glyphosate – préalablement ingéré – est plutôt une bonne nouvelle ; que la comparaison avec la limite de 0,1 microgramme/litre – du reste une norme de qualité et non de potabilité, et encore moins une valeur significative en termes de santé personnelle – est inepte ; et que les valeurs trouvées sont extrêmement faibles et ne sont le signal d'aucun danger.

 

Le glyphosate est tellement peu problématique – contrairement à ce qu'on lit dans les médias qui étalent complaisamment la propagande – que l'OMS n'a pas jugé utile de fixer une valeur de référence en 1984 et 1993. Dans l'addendum de 1998, elle a indiqué une valeur de 5 milligrammes/litre dans l'eau potable en partant de la dose journalière admissible. 1,7 microgramme par litre, cela représente donc 0,34 millième de cette valeur de référence de l'OMS.

 

L'Avis du CSHPF du 7 juillet 1998 relatif aux modalités de gestion des situations de non conformité des eaux de consommation présentant des traces de contamination par des produits phytosanitaires, en France, fait référence à une valeur sanitaire maximale (VMAX) provisoire de 9.000 microgrammes/litre ; soit 9 milligrammes/litre. 1,7 microgramme par litre, cela représente en gros 0,2 millième de cette valeur.

 

En d'autres termes, c'est en toute connaissance de cause que les organisateurs de ce concours de pipi se sont livrés à une infâme opération de propagande.

 

 

 

Des médias contrôlés positifs à la désinformation

 

Que faire, pour les média, face à l'opération médiatique de Verts | Alliance Libre Européenne ? Beaucoup ont ignoré la guignolade, que ce soit par ignorance ou délibérément.

 

Pour les autres, la déontologie journalistique aurait exigé que l'on vérifiât les sources et la véracité des informations que l'on avait l'intention de relayer ; que dans le cas d'un sujet controversé, on présentât les faits et arguments des deux « bords ». Mais il y a des médias militants...

 

 

Euractiv

 

Euractiv en français (traduit en allemand, mais pas en anglais...) se permet un monstrueux « Les eurodéputés contaminés au glyphosate » (en allemand, dans « EU-Abgeordnete übermäßig mit Glyphosat belastet », le mot « übermäßig » implique un dépassement de la mesure, un excès). Sans aucune vérification ni mise en perspective... la propagande brute de décoffrage.

 

Rapporter des propos ineptes des politiciens peut être considéré comme faisant partie du métier de journaliste. Euractiv fait particulièrement fort en reproduisant, sans barguigner, ceux de M. Marc Tarabella (belge, socialiste) :

 

« Ce test est surtout symbolique et nous permet d’apporter un peu d’eau au moulin pour que les gouvernements aveugles aux besoins des citoyens penchent du bon côté de la balance […] Combattre le glyphosate c’est lutter pour la sécurité alimentaire. Convaincre les gouvernements qui nient les différents rapports, dont celui de l’OMS, attestant de la dangerosité de cet herbicide est une véritable croisade ».

 

Cette figure de la glyphophobie quasi hystérique, qui semble avoir pris en charge le service après-vente du contrôle des urines des Verts, admet-elle que le test a été une mascarade ? Quant aux propos sur des gouvernements aveugles et dans le déni... c'est de l'eau apportée aux moulins des extrémismes.

 

 

Le Monde

 

Quant au Monde Planète, sous la signature de qui vous savez... hélas ! Devoir lire que les 0,1 microgramme/litre sont un « seuil légal toléré dans l’eau potable » (d'ailleurs le mot sémantiquement juste est « plafond »)... Et que, malgré les explications données en leur temps par le BfR (d'ailleurs évoquées dans l'article), « [i]l est cependant difficile d’évaluer les effets sanitaires d’une telle exposition »... Hélas...

 

Hélas...

 

Comment peut-on ignorer, à notre sens volontairement, que la dose journalière admissible (DJA) est de 0,3 milligramme par kilogramme de poids corporel. Pour une personne de 60 kg, une interrogation quant à la santé ne commence à se poser qu'avec l'ingestion – et l'excrétion – de 18 milligrammes de glyphosate par jour, 10.000 fois plus que la concentration moyenne mesurée.

 

Comment peut-on, si ce n'est pour contribuer à une opération politique ?

 

Hélas...

 

Rien ne les arrête...

 

 

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A
On me dit qu'en France l'Anses ne répond pas en public aux élucubrations des écologistes et des marchands de peur, mais les invitent à discuter lors d'une réunion. On me dit aussi que cette démarche est plus efficace. Au vu des résultats, j'en doute fortement car l'Anses ne se mouille pas publiquement ...
Répondre
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je dirais même plus : l'ANSES fait de gros efforts pour être politiquement correct.