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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Glyphosate et conclusion de la Réunion conjointe de la FAO et de l'OMS : l'information selon le Monde

17 Mai 2016 , Rédigé par Seppi Publié dans #Glyphosate (Roundup), #critique de l'information, #Activisme, #CIRC, #OMS

Glyphosate et conclusion de la Réunion conjointe de la FAO et de l'OMS : l'information selon le Monde

 

 

Nous pensions avoir de quoi (vraiment) fulminer... et nous avons rafraîchi la page sur Internet... et la mémoire s'est faite incertaine et de toute manière inemployable comme élément de preuve...

 

Toujours est-il que le Monde a mis en ligne ce matin, à 6 h 49, un article de M. Stéphane Foucart dont le titre actuel est : « Une nouvelle expertise minimise les effets du glyphosate ». Article corrigé à 10 h 15. L'adresse URL de l'article se lit en texte normal : « Une expertise favorable au Roundup suscite la colère des ONG ».

 

L'illustration de l'article, c'est une photo d'une manifestation du collectif – parfaitement opaqueRoundUp Non Merci, dans le supermarché Carrefour de Rosny 2 contre la vente du Roundup en... 2014.

 

Voilà donc comment les lecteurs du Monde sont informés des conclusions de la Réunion conjointe de la FAO et de l'OMS sur les résidus de pesticides (Joint FAO/WHO Meeting on Pesticide ResiduesJMPR) sur la sécurité sanitaire du glyphosate (voir sur ce site ici).

 

Dans un premier temps, la vraie information passe au second plan, derrière les réactions – prévisibles – des entités faisant leurs choux gras de l'opposition aux pesticides en général et au glyphosate en particulier (le Roundup de... Monsanto). Dans un deuxième temps, on se ravise car le procédé est plutôt grossier et on dit que l'expertise « minimise ».

 

Que signifie ce « minimise » ? Une inférence de malversation, à notre sens. Les gens du Monde doivent en savoir beaucoup plus que les experts de la FAO et de l'OMS ; suffisamment pour conclure que les experts ont produit une description indûment avantageuse des effets du glyphosate ; une expertise entachée de surcroît de parti pris, sans nul doute dans le cadre d'un complot, car elle est « [f]avorable à la ré-homologation du glyphosate en Europe ».

 

Les conclusions sur la génotoxicité et la cancérogénicité sont données, mais sur le mode du minimum syndical ; sans les détails qui permettent de comprendre, d'une part, que l'évaluation de la JMPR est tout à fait rationnelle et, d'autre part, qu'elle n'est pas contradictoire avec celle du CIRC.

 

Car il s'agit de jeter le discrédit sur cette évaluation de la JMPR et la raison – l'arme fatale – est toute trouvée : le conflit d'intérêts. Oups ! Les « soupçons de conflits d'intérêts ».

 

 

Le Monde nous livre donc l'atout que Greenpeace Europe a précautionneusement gardé dans sa manche et sorti dans la foulée du document de l'OMS : deux experts de la JMPR...

 

« Alan Boobis et Angelo Moretto [...] ont des liens avec l'International Life Sciences Institute (ILSI). ILSI Europe reçoit la majorité de son financement de fonctionnement et de recherche des entreprises privées, y compris les producteurs de glyphosate Dow et Monsanto. Le Health and Environmental Sciences Institute de l'ILSI (HESI) est principalement financé par des entreprises privées, y compris les producteurs de glyphosate Dow, Monsanto et Syngenta»

 

C'est donc « prouvé » – enfin presque – pour Greenpeace ; et c'est une « information » de première importance pour le Monde de... : l'évaluation de la JMPR, au mieux, est entachée de soupçons et, au pire, ne vaut rien.

 

Alors qu'au CIRC, selon le Monde...

 

« Toutefois, une telle configuration ne semble s’être jamais produite au CIRC, au moins dans un passé récent. »

 

L'auteur a raison : au CIRC, il y a eu des agents qui se sont positivement investis dans la campagne contre le renouvellement de l'autorisation du glyphosate et qui ont, notamment, introduit dans le groupe d'experts qui a évalué la cancérogénicité du glyphosate, comme « expert invité », un Christopher Portier affligé d'un énorme conflit d'intérêts. Un conflit d'intérêts parfaitement connu au moment où il a été coopté. Et un conflit d'intérêts devenu encore plus énorme quand, classement du CIRC entre ses mains, M. Portier s'est lancé dans une croisade contre ce renouvellement.

 

 

M. Foucart cite donc Greenpeace. Dans la nébuleuse de la glypho-phobie – un créneau sacrément lucratif sur les plans financier et médiatique – il y a aussi le Corporate Europe Observatory qui se déchaîne... en citant, manifestement dans un effort de complaisance et de flagornerie, le journaliste... Stéphane Foucart.

 

Le CEO ?

 

 

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