Générations Futures 15 jours après : opération médiatique réussie... site fossilisé
Le 21 avril 2016, Générations futures, annonçait l'ouverture d'un nouveau site, une carte de France localisant des « victimes » de pesticides. Nous vous avons dit tout le mal que nous pensions de cette opération peu reluisante avec « Générations Futures : toujours plus loin dans la démesure ».
Nous n'avons pas été les seuls à – malheureusement – prêcher dans le désert : Forumphyto a écrit sous le titre : « "La carte des victimes de pesticides" : Honte à Générations Futures ! » :
« Bref, il s’agit d’une compilation de témoignages, certes sincères pour la grande majorité d’entre eux, mais rien, absolument RIEN, qui ressemble au début du commencement d’une quelconque preuve d’un lien avec les pesticides.
Il est proprement honteux d’instrumentaliser ainsi le malheur réel des gens. Il est tout aussi honteux que des médias s’emparent d’une telle opération sans un minimum de recul. »
Forumphyto cite aussi quelques réactions que l'on lira avec intérêt.
Même indignation sur Alerte Environnement (avec un malencontreux dérapage tactile sous la forme d'un point d'interrogation incongru) : « Générations Futures et les pesticides : ce n’est plus de la communication, c’est de la propagande ? »
Mais l'opération médiatique a parfaitement rempli son rôle : « Les médias ont largement repris et diffusé notre carte des victimes » est-il dit sur la page de GF. Suit un catalogue des médias qui se sont complus dans la complaisance et, pour la plupart, dans la médiocrité panurgique. À l'heure où nous écrivons, il y en a 67.
Cette liste fait – évidemment – l'objet de soins attentifs et d'une mise à jour sans faille. Quoique, maintenant, les sources se tarissent... les médias sont passés à autre chose.
Mais qu'en est-il de cette carte « interactive » qui permet, on cliquant sur les signets, de prendre connaissance des témoignages ? Car la petite entreprise avait annoncé :
« Nous avons aussi indiqué sur la carte près de 200 signalements (points noirs sur la carte) dont les témoignages sont en cours de validation, soit pour le moment près de 400 personnes recensées sur la carte en ligne ! En outre, d’autres témoignages (au moins 150) attendent d’être traités et saisis, sans compter les appels journaliers en cette période de reprise des épandages. »
Il nous semble, en comparant la carte que nous avons publiée le 26 avril 2016 et celle qui apparaît aujourd'hui sur le site, que rien ou presque n'a changé. Les « témoignages » – a priori sincères pour la plupart – fort contestables voire carrément inappropriés sont toujours là. Les fautes d'orthographe dans les textes saisis bruts de décoffrage sont toujours là ; elles témoignent de l'estime dans laquelle les organisateurs de cette campagne de propagande tiennent leurs correspondants... Les points sont toujours là, toujours des points.
La carte au 26 avril 2016
La campagne médiatique a produit son tapage. Il est évidemment difficile pour des propagandistes de corriger les erreurs – leurs erreurs. Et ça ne sert à rien de mettre la carte à jour avec de nouveaux « témoignages » s'il n'y a pas de retombées médiatiques. On peut imaginer que l'opération sera reconduite l'année prochaine, avec une nouvelle salve, après avoir rameuté les copains des médias.
Il y a tout de même une modification sur la carte : un « témoignage » a disparu. Il disait :
« Les allergies de notre fils se sont déclarées depuis que nous habitons cette maison
J’habite juste à côté d’un verger de pommiers et pêchers (nous sommes collés au verger).
Traitement environ 1 à 2 fois par semaine de mars à la récolte.
Nous sommes obligés de fermer les fenêtres, volets, de ne pas sortir, de plus il pulvérise même lorsqu’il y a du vent. Cela monte à plus de 10 mètres.
Nous ne pouvons pas vraiment signifier que les pulvérisations sont liées aux allergies de notre fils, mais elles se sont déclenchées depuis que nous habitons dans cette maison. Ainsi que les troubles d’attention et l’hyperactivité de notre fille soit aussi liée. »
Voilà donc quelqu'un qui annonce très clairement et très honnêtement que le lien entre pesticides et état de santé des enfants n'est pas avéré.
Cela n'a pas empêché GF de la présenter comme une « victime ». Et même, d'utiliser le témoignage pour l'illustration de sa page (voir ci-dessus)...
Peut-être un aveu inconscient de la petitesse de la manœuvre...
Du reste, si le témoignage a été supprimé, c'est peut-être bien que son auteur a compris qu'il a été instrumentalisé.