L'utilité du glyphosate en dix raisons
Risk-monger*
Le texte suivant est le premier d'une série de trois dans laquelle nous examineront comment une campagne contraire à l'éthique et corrompue contre un produit agricole essentiel réussit dans l'Union européenne. Cette première partie se penchera sur les raisons pour lesquelles le glyphosate est un bon produit pour les agriculteurs. La deuxième partie montrera que les ONG environnementales, les chercheurs militants, les lobbyistes du bio et le CIRC doivent répondre à des questions sérieuses quant à leur intégrité à la suite de leur campagne coordonnée visant à faire interdire le glyphosate. La dernière partie relatera mon expérience personnelle d'enfant de la campagne de l'avant-glyphosate.
Il y a au moins dix raisons pour lesquelles le glyphosate est un bon herbicide.
1. Le contrôle des mauvaises herbes envahissantes conduit à de meilleurs rendements agricoles
2. Meilleurs rendements = moins de surfaces en production = plus de prairies et de biodiversité
3. Le niveau de toxicité est extrêmement faible par rapport aux alternatives (biologiques)
4. Le glyphosate permet le non-labour et les techniques culturales simplifiées – pour une meilleure gestion des sols
5. Le glyphosate réduit les émissions de CO2 (par rapport à l'agriculture biologique)
6. Le glyphosate sauve des vies
7. Le glyphosate n'est plus protégé par un brevet et aucune entreprise n'en tire un énorme profit
8. Le glyphosate est beaucoup plus abordable et plus efficace que d'autres options
9. Les cultures résistantes au glyphosate permettent des pratiques de gestion des mauvaises herbes plus écologiques
10. Selon la très grande majorité des preuves scientifiques, le glyphosate est sans danger pour les humains
La campagne contre le glyphosate est une illustration claire de la réussite du « stupide » dans les débats sur l'environnement et la santé. Les militants d'ONG comme Pesticide Action Network et Greenpeace, tout comme les Rottweilers anti-industrie comme Corporate Europe Observatory et SumOfUs, ont mené une campagne brillante pour qu'il soit impossible pour la Commission européenne de servir la grande majorité des consommateurs et des agriculteurs européens par une bonne réglementation fondée sur les meilleures preuves scientifiques. L'Environmental Defense Fund a secrètement planté sa graine démoniaque au cœur du CIRC, et elle (Christopher Portier) est devenue une mauvaise herbe tellement vigoureuse qu'aucun herbicide n'en viendrait à bout.
Bien sûr, ces activistes se sont comportés d'une manière contraire à l'éthique et n'ont pas fait preuve de transparence (la plupart des ONG et des gourous du bio n'ont pas à répondre à des codes de conduite et d'éthique) – il est bien établi qu'ils jouent pour gagner à n'importe quel prix (leurs modèles de gestion de la collecte de fonds l'exigent), avec ou sans aucun sens de l'intégrité humaine. Mais là n'est pas la question. Ce qui me dérange, c'est qu'ils sont gagnants du fait de l'ignorance – en utilisant tous les outils du stupide pour refuser aux agriculteurs la possibilité de gérer leurs exploitations en toute sécurité, de manière productive et d'une manière écologiquement durable. Ainsi, puisque nous le pouvons encore, célébrons tous les avantages que le glyphosate, cet « herbicide du siècle », nous a apportés.
Désinformation et chantage sans scrupules...
1. Le contrôle des mauvaises herbes envahissantes conduit à de meilleurs rendements agricoles
Ça, c'est l'agriculture 1.01. Les mauvaises herbes entrent en concurrence avec les cultures pour les précieux éléments nutritifs et l'eau du sol ; elles répandent souvent leurs graines à foison et produisent des toxines dans le sol pour augmenter leur prolifération et finalement prendre le dessus. Les mauvaises herbes évoluent sans cesse pour survivre, et les agriculteurs ont besoin de tous les outils à leur disposition pour les contrôler. Dénier aux agriculteurs l'outil le plus efficace est la technique par laquelle les activistes cherchent à rendre les terres agricoles à la nature, à réduire les rendements et à restaurer l'insécurité alimentaire dans le monde. Les lobbyistes du bio appliquent le diktat de Benbrook : pour que le bio puisse l'emporter, il faut retirer du marché le produit le plus avantageux pour le « conventionnel ». Sans glyphosate, les agriculteurs se tourneront vers le bio pour justifier les coûts supplémentaires et les risques pour l'agriculture résultant d'une baisse massive des rendements (en moyenne de 40 %).
Nuisibilité directe de quelques adventices : Nombre de pieds suffisants au m² pour faire chuter le rendement de 5 % des céréales à paille (Source : ARVALIS - Institut du végétal, Wilson, HGCA, ACTA, …) -- Source : Arvalis
2. Meilleurs rendements = moins de surfaces en production = plus de prairies et de biodiversité
Les agriculteurs gagnent leur vie en alimentant les populations. S'ils obtiennent de meilleurs rendements sur moins de terres et avec moins de main-d'œuvre, cela diminue les contraintes sur l'environnement (et bien sûr, le stress pour l'agriculteur). Si un agriculteur a du mal à survivre, ou si une société est incapable de se nourrir, alors une solution regrettable est de retourner plus de prairies et d'abattre plus de forêts. Cela a des effets d'entraînement sur l'ensemble des éléments de l'environnement, en réduisant la biodiversité, en mettant davantage de contraintes sur les systèmes écologiques, en réduisant les habitats pour la faune utile (y compris les pollinisateurs). Quand on regarde la surface nécessaire pour l'agriculture biologique (à travers une gamme de cultures) par rapport à l'agriculture conventionnelle, la réponse est évidente : l'environnement se porte mieux avec le glyphosate !
3. Le niveau de toxicité est extrêmement faible par rapport aux alternatives (biologiques)
Le glyphosate a une DL50 (dose létale nécessaire pour tuer la moitié des animaux de laboratoire, habituellement des rats ou des souris, dans une étude) de 5.600 milligrammes par kilogramme de poids vif. Il est beaucoup moins toxique que certains éléments de produits auxquels nous nous exposons tous les jours, comme le bicarbonate de soude (cookies), le café ou le chocolat. Voir un article où je montre comment 12 pesticides approuvés pour l'agriculture biologique (oui, les agriculteurs biologiques utilisent des pesticides...) sont beaucoup plus toxiques que le glyphosate. Et le glyphosate a été très étudié – les substances d'origine naturelle utilisées dans l'agriculture biologique pour contrôler les mauvaises herbes (y compris les savons et vinaigres qui sont plus toxiques que le glyphosate) l'ont été infiniment moins pour leurs conséquences sur la faune et le sol. Être d'origine naturelle ne signifie pas que la substance est moins toxique (Ebola est naturel) et moins nocive pour les personnes, les pollinisateurs et les sols.
4. Le glyphosate permet le non-labour et les techniques culturales simplifiées – pour une meilleure gestion des sols
Les agriculteurs biologiques ne sont pas autorisés à utiliser le glyphosate : l'herbicide n'est pas approuvé car il est d'origine synthétique. Pour contrôler les mauvaises herbes, ils doivent travailler la terre régulièrement, dans de nombreux cas environ cinq fois par an. Les experts du sol admettent que le travail du sol perturbe la richesse bactérienne dont le sol a besoin pour restaurer les éléments nutritifs. Il perturbe les processus de la biodiversité dans le sol. Les façons culturales libèrent aussi la précieuse humidité du sol et augmentent les risques d'érosion. Le glyphosate a permis aux agriculteurs de développer des pratiques agricoles sans façons culturales ou à façons réduites, ce qui améliore la gestion des sols (et économise les facteurs de production précieux que sont le temps et l'énergie).
5. Le glyphosate réduit les émissions de CO2 (par rapport à l'agriculture biologique)
Les labours répétés impliquent l'utilisation de machines lourdes (tracteurs, charrues...). Les émissions de gaz à effet de serre issues du travail du sol répété (plus les effets de la pollution de l'air et sonore sur la faune bénéfique) exacerbent le défi du changement climatique. Lorsque les lobbyistes du bio essaient de me convaincre que l'agriculture biologique est meilleure pour la planète et le réchauffement climatique, je réponds habituellement : « Oh, vraiment ? » L'exemple le plus ridicule est le remplacement du glyphosate par des techniques de contrôle des mauvaises approuvées pour le bio comme le désherbage thermique. Le gaz naturel ou le propane peuvent bien être d'origine naturelle, mais les agriculteurs ne devraient-ils pas réfléchir à deux fois aux émissions de gaz à effet de serre en passant leurs champs à la flamme, alors qu'il existe des moyens plus simples et moins nocifs ?
6. Le glyphosate sauve des vies
Lorsque le glyphosate est utilisé dans d'autres secteurs, non agricoles, il n'y a habituellement pas d'autre option. Les gestionnaires du réseau ferroviaire européen sont très préoccupés par un retrait de l'autorisation du glyphosate qui entraînerait une augmentation des pertes humaines le long des réseaux. À l'heure actuelle, ils affirment que le glyphosate est la seule option viable (et respectueuse de l'environnement) pour contrôler les mauvaises herbes le long des rails et offrir aux ingénieurs une visibilité claire des menaces pour le trafic ferroviaire. Sans cette visibilité, le nombre des accidents ferroviaires et des victimes innocentes va probablement augmenter. Nous pourrions revenir à des mesures traditionnelles de lutte contre les mauvaises herbes (chèvres et vaches), mais alors il faudra ré-équiper les trains de pare-buffles...
7. Le glyphosate n'est plus protégé par un brevet et aucune entreprise n'en tire un énorme profit
Les troupes de l'activisme et leurs scientifiques de série B s'excitent sur le glyphosate en raison du mot démoniaque M... Mais le brevet sur le glyphosate a expiré il y a bien longtemps, et il y a une grande variété de fournisseurs de cet herbicide vital. Cela explique sa popularité chez les agriculteurs : le glyphosate n'est pas seulement très efficace, ayant de surcroît une faible toxicité et étant respectueux de l'environnement, il est aussi vraiment bon marché. Je soupçonne qu'une des raisons pour lesquelles l'industrie de la protection des plantes semble peu active, et même faire le mort sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate, est que, au-delà des faibles revenus générés par le glyphosate, il faut secouer la profession agricole et l'alerter à la politique de protection des plantes absurde en préparation à Bruxelles. Maintenant, je ne pense pas qu'il soit judicieux d'augmenter considérablement les prix des denrées alimentaires pour les consommateurs européens et risquer la pénurie alimentaire dans les pays en développement, mais ce n'est pas la faute de l'industrie, plutôt le fait de la DG Santé de la Commission européenne, qui écoute le lobbying dément qui vocifère à ses fenêtres.
Source : Analysis on China's Top 100 Pesticide Companies in 2013
8. Le glyphosate est beaucoup plus abordable et plus efficace que d'autres options
Nous avons établi que le glyphosate est efficace et pas cher pour les agriculteurs, qu'il a un niveau de toxicité inférieur à celui des biscuits et du chocolat et un faible impact sur l'environnement (en ce qui concerne le sol, l'eau, la faune et les incidences climatiques). La valeur du glyphosate s'accroît encore quand il est comparé aux solutions de substitution (qui devront être utilisées une fois l'interdiction acquise). Une option est bien sûr de permettre aux mauvaises herbes de se développer et d'extraire du sol la plupart des nutriments – nous devrons cependant nous recycler pour développer une cuisine des mauvaises herbes ! Les façons culturales intensives et le désherbage thermique avec des combustibles fossiles pourraient réduire les mauvaises herbes, mais à un coût élevé en termes de changements climatiques et de dégradation des sols. Nous pourrions réintroduire le paraquat, qui était aussi très efficace, mais qui souffre d'une « certaine » réputation. L'option la plus viable est d'en revenir à la pratique traditionnelle de l'engagement des enfants pour le désherbage manuel... c'est bien sûr une pratique qui a encore cours aujourd'hui dans de nombreux pays en développement, où le prix ou l'accès aux produits à base de glyphosate est encore hors de portée de la plupart des agriculteurs de subsistance. Le lobby du bio ne semble pas plaisanter quand il soutient toutes ces solutions de substitution, à l'exception bien sûr du paraquat.
9. Les cultures résistantes au glyphosate permettent des pratiques de gestion des mauvaises herbes plus écologiques
Si quelqu'un a déjà essayé de semer de l'herbe sous un sapin, il aura peut-être appris que la nature a évolué pour lutter contre la concurrence pour les ressources. En concevant des semences GM qui ont un avantage compétitif sur les mauvaises herbes envahissantes, et en supprimant essentiellement toute concurrence pour les éléments nutritifs du sol, la science a créé l'étape ultime dans le domaine de l'évolution. Cette augmentation du rendement des variétés de plantes résistantes au glyphosate vient avec l'avantage supplémentaire que les agriculteurs peuvent réduire les applications d'herbicides, le travail du sol et le coût pour l'environnement. Il y a bien sûr ceux qui refusent d'embrasser la science et le progrès – chaque génération a ses marchands d'apocalypse – mais oublions leur réflexe de refus : ceux qui sont raisonnables ne peuvent qu'être impressionnés par les avantages remarquables des cultures résistantes au glyphosate pour les consommateurs, les agriculteurs, l'environnement et la planète.
10. Selon la très grande majorité des preuves scientifiques, le glyphosate est sans danger pour les humains
Chaque militant d'ONG et chaque lobbyiste du bio entonne sans relâche « CIRC » et« OMS », et« probablement cancérogène », mais l'establishment scientifique a rejeté purement et simplement les conclusions du CIRC [ma note : l'OMS n'a pas non plus endossé le classement du CIRC]. Le directeur exécutif de l'EFSA, Bernhard Url, a qualifié les travaux du CIRC et les campagnes de lettres contre la décision de l'EFSA d'« âge Facebook de la science ». Compte tenu de l'indignation et de l'activisme contre la décision de l'EFSA, le dialogue entre l'EFSA et cette bande de scientifiques militants a cessé. L'auteur de l'une des études utilisée par le CIRC pour étayer sa décision a dénoncé l'interprétation du CIRC de ses recherches comme erronée. L'Agence fédérale allemande pour l'évaluation des risques, le BfR, responsable du dossier de l'UE sur le glyphosate, n'a pas mâché ses mots pour condamner l'étude du CIRC pour manque de crédibilité scientifique [nous avons consacré un billet détaillé à l'intervention de M. Bernhard Url sur ce site]. Il y a plus de 3000 études à l'appui des évaluations des risques du glyphosate qui concluent à sa sécurité ; et il y a une poignée de publications de scientifiques militants, d'agitateurs à l'écart du courant dominant (cherchez Stephanie Seneff et glyphosate si vous voulez bien rire). Le CIRC a fondé ses conclusions sur huit études (en écartant six autres qui avaient donné un certificat de bonne conduite sanitaire au glyphosate).
Mais comme les lecteurs de ce blog le savent, la science n'a aucune importance lorsque les activistes plantent leurs dents dans quelque chose. L'interdiction à venir du glyphosate signalera une victoire de plus pour l'ignorance dans l'Âge du stupide. Dans la deuxième partie de cet article, nous examinerons comment le CIRC a été corrompu par les militants, a manqué de conscience professionnelle et a besoin d'un grand nettoyage.
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* David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur la page Facebook de Risk-Monger : www.facebook.com/riskmonger.
Source : https ://risk-monger.blogactiv.eu/2016/03/18/10-reasons-why-glyphosate-is-good/