« Cash Investigation » : le Monde contre Libération... Intox contre Désintox
La critique de cette sinistre œuvre de propagande que constitue le dernier « Cash Investigation » sur « Produits chimiques : nos enfants en danger » s'est rapidement focalisée sur un point : 97 %. On nous avait annoncé au bout de huit minutes d'émission :
« Il y a un an, notre enquête commence avec un chiffre : 97. D’après l’Efsa, l’Agence européenne de sécurité des aliments, 97 % des denrées alimentaires contiennent des résidus de pesticide. »
En image : le titre du communiqué de presse de l'Autorité (et non l'Agence, mais c'est là un détail de plus illustrant l'amateurisme désinvolte) :
« Plus de 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides dans les limites légales » (c'est nous qui graissons).
Vrai ? Faux ?
Les rationalistes qui militent depuis longtemps pour une vraie information sur ce sujet et les gens des branches concernées – invariablement taxés de lobbyistes pro-pesticides – ont vite vu ce qu'un membre de l'Académie d'agriculture a qualifié de résultat d'une :
« volonté de désinformation indigne d’un "service public" ».
« Désintox » débusque les intox qui viennent polluer le débat public. Trois articles (ici, ici et ici) ont été publiés, l'ensemble donnant une image claire d'une situation qui ne l'est pas vraiment (notre dernier article sur leur production est ici).
L'EFSA collige les données fournies par les autorités nationales et doit se débrouiller avec des séries statistiques de significations différentes pour la tranche inférieure des produits, ceux pour lesquels l'analyse a produit un résultat négatif. À quel plafond ? Limite de détection (LOD) ou limite de quantification (LOQ) ? That's the question. Le dernier opus de « Désintox » suggère sur la base de deux enquêtes françaises que la différence entre les deux n'est pas énorme.
L'EFSA avait écrit :
-
« 54,6 % des échantillons ne contenaient aucun résidu détectable » (communiqué de presse) ;
-
« 54.6 % of the samples contained no quantifiable residues at all » (abrégé du rapport) ;
-
« 54.6 % of the samples tested were free of detectable residues » (résumé du rapport + section 3.2 + en abrégé dans la figure 3-15 + résumé du chapitre 3, « détectable » apparaissant de nombreuses fois par ailleurs).
Qu'en tirer ? Qu'une moitié environ des produits alimentaires testés en 2013 ne contenaient pas de résidus de pesticides selon les autorités nationales chargées du contrôle et de la surveillance.
Le « absolument pas » – ou le « aucun résidu » – est aussi indémontrable que l'inexistence des anges. Les arguties sur la LOD et la LOQ ont ceci de minable qu'il s'agit de niveaux de résidus extrêmement faibles (nous faisons souvent des comparaisons avec le morceau de sucre – 6 grammes – dans des piscines olympiques – environ 3000 mètres cubes), sans incidence sur la santé (sauf à monter des théories délirantes). Du reste, même les dépassements de limites maximales de résidus ne sont qu'exceptionnellement sources de préoccupations (2,6 % des échantillons en 2013, avec 1,5 % dépassant nettement les limites légales, compte tenu de l’incertitude de mesure, et déclenchant des sanctions juridiques ou administratives). C'est écrit dans le communiqué de l'EFSA :
« L’Autorité a conclu qu'il était improbable que la présence de résidus de pesticides dans les aliments ait un effet à long terme sur la santé des consommateurs. En ce qui concerne l’exposition à court terme, le risque pour les citoyens européens d’être exposés à des concentrations nocives de résidus par le biais de leur alimentation a été considéré comme faible. »
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« Cash Investigation » a néanmoins choisi – volontairement – de faire peur ; supputer une erreur de bonne foi nécessite un très gros effort et n'est en rien charitable. Du reste, la désinformation ne porte pas seulement sur ce sujet, comme nous l'avons analysé sur ce site (inventaire partiel ici).
Encore une fois, les arguties dignes d'une certaine congrégation religieuse sur la LOD et la LOQ sont minables. Le titre de l'émission – qui joue aussi sur l'instrumentalisation de la fibre parentale – est éloquent : « ...les enfants en danger ».
Le Monde s'était précipité pour faire l'article en faveur de l'émission avec « Révélations de "Cash Investigation" sur l’agriculture qui tue », sorti le matin du 2 février 2016, juste avant la diffusion de l'émission. Titre encore plus éloquent que celui de l'émission ! Le lendemain, c'était « Pesticides : des substances toxiques, invisibles et omniprésentes ». Et puis, sauf erreur, plus rien.
La série d'articles de « Désintox » de libération a cependant suscité la vraie confraternité du cartel – du lobby – de l'« information », appelons-la « utile » en référence à une autre prouesse de casuistique publiée dans Libération, décidément très œcuménique (voir sur ce site ici et ici).
Le Monde daté du 1er mars 2016 porte une chronique de M. Stéphane Foucart, Maudits 97 % », reprise sur la toile comme « Que valent les chiffres de "Cash Investigation" sur les pesticides ? ». Un nouveau titre neutre et, partant, plus flatteur pour l'équipe de « Cash ».
Cela commence par une critique confraternelle des auteurs de « Désintox » sur Libération :
« La confraternité, dit-on, est une haine vigilante. »
C'est sauf erreur de Carmen Tessier. On pourrait rétorquer, de l'Andrienne de Térence :
« La complaisance fait des amis, la franchise engendre la haine. »
Il était difficile de nier l'évidence :
« Est-il bidon ? Il est indéniable que l’équipe de "Cash" a mal lu un communiqué de presse de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). »
Mais, ouf, il y a le sophisme de la double faute (enfin, l'une réelle, l'autre alléguée) et la diversion vers la signification du 54,6 % de produits sans résidus :
« Il faut le dire sans barguigner : cette affirmation de l’EFSA est fausse. Le terme qui aurait dû être utilisé est "quantifiable" et non "détectable".
C'est péremptoire ! Comme nous l'avons vu plus haut, les citations avec « détectable » sont bien plus nombreuses et plus pertinentes. On pourrait donc déjà contester cette affirmation sur la base des textes. Mais qu'importe, puisque ce n'est pas important.
Après la banderille, et quelques véroniques, la mise à mort :
« Ainsi, selon le rapport, 54,6 % des échantillons sont mesurés sous la LOQ (résidus non " quantifiables") – parmi lesquels se trouvent certainement des échantillons contenant des niveaux détectables des substances recherchées. La communication de l’EFSA relève donc au mieux de l’erreur, au pire de la supercherie. Et, dans tous les cas, c’est bien plus choquant que la confusion de "Cash". »
C'est extra ! Nous pensions pour notre part que la communication de l'EFSA approvisionnait le magasin de munitions de la mouvance anti...
La manipulation de l'équipe de « Cash » devient aussi, subrepticement, une « confusion ». Du grand art !
La comparaison tauromachique s'arrête là. Car l'auteur passe à l'enfumage en règle.
Tout y passe. Les chiffres seraient manipulés. Certes, ce n'est pas dit comme ça, mais on évoque « des biais de disciplines, de bêtes impératifs techniques, voire des choix politiques… » Les méthodes utilisées dans les programmes de surveillance seraient rustiques... Ben oui ! « ...bêtes impératifs techniques » et choix, que l'on peut bien qualifier de « politique », de privilégier la vraie information, pas celle destinée à faire peur avec un tressaillement d'aiguille de chromatographe.
M. Jean-Marc Bonmatin est appelé à la rescousse pour nous expliquer que, lui, arrive à déterminer « une limite de détection qui peut être jusqu’à cent fois inférieure à celle des méthodes multirésidus ». Nous n'auront pas l'outrecuidance, juridiquement téméraire (et aussi ici), de contester la dextérité expérimentale de ce chercheur. Il suffit de noter que ses travaux ont une autre finalité que ceux des autorités de surveillance ; les arpenteurs n'utilisent pas les mêmes instruments que les physiciens nucléaires...
Conclusion de l'auteur de la chronique sur le Monde :
« On voit donc que la notion de virginité est assez relative et qu’en fonction de la loupe "rien" peut devenir quelque chose… »
Et, bien sûr, ce « quelque chose » peut être énorme. On appelle donc les abeilles et le Gaucho à la barre, sans oublier le complot – ingrédient indispensable de l'« information » – « les conseils avisés de Bayer, le fabricant du Gaucho ».
Mais il est temps pour lui de conclure :
« Revenons à nos 97 %. Ce chiffre est-il "alarmiste" [référence au troisième article de « Désintox »]? Procède-t-il d’une volonté d’exagérer le problème ? A l’évidence, non. Car la question n’est pas tant de savoir ce qu’il y a dans nos assiettes que de savoir ce qui échoue in fine dans nos organismes. La réponse est sans appel. Selon les travaux de l’Institut de veille sanitaire, ce n’est pas 97 % d’entre nous qui portons des traces de "phytos", mais 100 %. »
Nouvelle diversion... Tremblez donc, braves gens :
« On pourra rétorquer que les expositions sont dans la majorité des cas très faibles. C’est vrai. Mais rappelons que l’évaluation des risques actuelle – qui considère que "très peu", c’est "presque rien" et que ce "presque rien" ne produit "rien du tout" – repose sur une science obsolète, battue en brèche par de nouvelles notions toxicologiques – effets cocktail, perturbation endocrinienne, programmation prénatale des maladies. »
« Cash » ne s'est donc pas « rendu coupable du crime odieux d’alarmisme ». C'est exact, même si, pour évaluer l'opinion de M. Foucart, on prend une méthode analytique avec une limite de détection particulièrement élevée : il ne s'agit pas d'un « crime odieux », mais d'un délit d'alarmisme qualifié et amplement démontré. Et la science toxicologique devenue « science obsolète » et « battue en brèche »... sérieux ? Allons donc !
Cette chronique a le mérite, certes involontaire, de montrer que les annonces de l'apocalypse nécessitent le recours à des notions qui, sans être dénuées de fondement quant à leur principe, font la part belle aux hypothèses. Ainsi, l'« effet cocktail » est largement connu pour des produits tels que les médicaments à des doses d'emploi courantes ; pour le méga-effet issu de l'association de doses infinitésimales de deux produits, c'est une autre affaire. Mais peut-être pouvons nous suggérer aux marchands de peur d'explorer une hypothèse fondée sur la « mémoire de l'eau » : un produit alimentaire issu d'une culture traitée avec un produit phytosanitaire garde la mémoire de ce produit même si celui-ci a complètement disparu...
« Allô ! Non, mais allô quoi !... » T'as pas compris, Seppi, que, selon les principes de l'homéopathie, cette mémoire des produits alimentaires relativement aux pesticides protège les consommateurs des méfaits (allégués) des pesticides ? Que c'est la raison pour laquelle « l'agriculture qui tue », en fait ne tue pas (sauf accident du travail) ? Ah mais alors, on n'a pas vraiment besoin de ces merveilleuses tisanes détoxifiantes tant vantées par... chut !
Quant aux « 97 % » de « Cash », rien n'y fera : il y a eu « volonté de désinformation indigne d’un "service public" ».
« Cash Investigation » a néanmoins choisi – volontairement – de faire peur ; supputer une erreur de bonne foi nécessite un très gros effort et n'est en rien charitable. Du reste, la désinformation ne porte pas seulement sur ce sujet, comme nous l'avons analysé sur ce site (inventaire partiel ici).
Encore une fois, les arguties dignes d'une certaine congrégation religieuse sur la LOD et la LOQ sont minables. Le titre de l'émission – qui joue aussi sur l'instrumentalisation de la fibre parentale – est éloquent : « ...les enfants en danger ».
Le Monde s'était précipité pour faire l'article en faveur de l'émission avec « Révélations de "Cash Investigation" sur l’agriculture qui tue », sorti le matin du 2 février 2016, juste avant la diffusion de l'émission. Titre encore plus éloquent que celui de l'émission ! Le lendemain, c'était « Pesticides : des substances toxiques, invisibles et omniprésentes ». Et puis, sauf erreur, plus rien.
La série d'articles de « Désintox » de libération a cependant suscité la vraie confraternité du cartel – du lobby – de l'« information », appelons-la « utile » en référence à une autre prouesse de casuistique publiée dans Libération, décidément très œcuménique (voir sur ce site ici et ici).
Le Monde daté du 1er mars 2016 porte une chronique de M. Stéphane Foucart, Maudits 97 % », reprise sur la toile comme « Que valent les chiffres de "Cash Investigation" sur les pesticides ? ». Un nouveau titre neutre et, partant, plus flatteur pour l'équipe de « Cash ».
La confraternité illustrée
Cela commence par une critique confraternelle des auteurs de « Désintox » sur Libération :
« La confraternité, dit-on, est une haine vigilante. »
C'est sauf erreur de Carmen Tessier. On pourrait rétorquer, de l'Andrienne de Térence :
« La complaisance fait des amis, la franchise engendre la haine. »
Le sophisme de la double faute
Il était difficile de nier l'évidence :
« Est-il bidon ? Il est indéniable que l’équipe de "Cash" a mal lu un communiqué de presse de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). »
Mais, ouf, il y a le sophisme de la double faute (enfin, l'une réelle, l'autre alléguée) et la diversion vers la signification du 54,6 % de produits sans résidus :
« Il faut le dire sans barguigner : cette affirmation de l’EFSA est fausse. Le terme qui aurait dû être utilisé est "quantifiable" et non "détectable".
C'est péremptoire ! Comme nous l'avons vu plus haut, les citations avec « détectable » sont bien plus nombreuses et plus pertinentes. On pourrait donc déjà contester cette affirmation sur la base des textes. Mais qu'importe, puisque ce n'est pas important.
Après la banderille, et quelques véroniques, la mise à mort :
« Ainsi, selon le rapport, 54,6 % des échantillons sont mesurés sous la LOQ (résidus non " quantifiables") – parmi lesquels se trouvent certainement des échantillons contenant des niveaux détectables des substances recherchées. La communication de l’EFSA relève donc au mieux de l’erreur, au pire de la supercherie. Et, dans tous les cas, c’est bien plus choquant que la confusion de "Cash". »
C'est extra ! Nous pensions pour notre part que la communication de l'EFSA approvisionnait le magasin de munitions de la mouvance anti...
La manipulation de l'équipe de « Cash » devient aussi, subrepticement, une « confusion ». Du grand art !
La comparaison tauromachique s'arrête là. Car l'auteur passe à l'enfumage en règle.
Tout y passe. Les chiffres seraient manipulés. Certes, ce n'est pas dit comme ça, mais on évoque « des biais de disciplines, de bêtes impératifs techniques, voire des choix politiques… » Les méthodes utilisées dans les programmes de surveillance seraient rustiques... Ben oui ! « ...bêtes impératifs techniques » et choix, que l'on peut bien qualifier de « politique », de privilégier la vraie information, pas celle destinée à faire peur avec un tressaillement d'aiguille de chromatographe.
Tout serait faux !
M. Jean-Marc Bonmatin est appelé à la rescousse pour nous expliquer que, lui, arrive à déterminer « une limite de détection qui peut être jusqu’à cent fois inférieure à celle des méthodes multirésidus ». Nous n'auront pas l'outrecuidance, juridiquement téméraire (et aussi ici), de contester la dextérité expérimentale de ce chercheur. Il suffit de noter que ses travaux ont une autre finalité que ceux des autorités de surveillance ; les arpenteurs n'utilisent pas les mêmes instruments que les physiciens nucléaires...
Conclusion de l'auteur de la chronique sur le Monde :
« On voit donc que la notion de virginité est assez relative et qu’en fonction de la loupe "rien" peut devenir quelque chose… »
Et, bien sûr, ce « quelque chose » peut être énorme. On appelle donc les abeilles et le Gaucho à la barre, sans oublier le complot – ingrédient indispensable de l'« information » – « les conseils avisés de Bayer, le fabricant du Gaucho ».
Mais il est temps pour lui de conclure :
« Revenons à nos 97 %. Ce chiffre est-il "alarmiste" [référence au troisième article de « Désintox »]? Procède-t-il d’une volonté d’exagérer le problème ? A l’évidence, non. Car la question n’est pas tant de savoir ce qu’il y a dans nos assiettes que de savoir ce qui échoue in fine dans nos organismes. La réponse est sans appel. Selon les travaux de l’Institut de veille sanitaire, ce n’est pas 97 % d’entre nous qui portons des traces de "phytos", mais 100 %. »
Nouvelle diversion... Tremblez donc, braves gens :
« On pourra rétorquer que les expositions sont dans la majorité des cas très faibles. C’est vrai. Mais rappelons que l’évaluation des risques actuelle – qui considère que "très peu", c’est "presque rien" et que ce "presque rien" ne produit "rien du tout" – repose sur une science obsolète, battue en brèche par de nouvelles notions toxicologiques – effets cocktail, perturbation endocrinienne, programmation prénatale des maladies. »
« Cash » ne s'est donc pas « rendu coupable du crime odieux d’alarmisme ». C'est exact, même si, pour évaluer l'opinion de M. Foucart, on prend une méthode analytique avec une limite de détection particulièrement élevée : il ne s'agit pas d'un « crime odieux », mais d'un délit d'alarmisme qualifié et amplement démontré. Et la science toxicologique devenue « science obsolète » et « battue en brèche »... sérieux ? Allons donc !
Cette chronique a le mérite, certes involontaire, de montrer que les annonces de l'apocalypse nécessitent le recours à des notions qui, sans être dénuées de fondement quant à leur principe, font la part belle aux hypothèses. Ainsi, l'« effet cocktail » est largement connu pour des produits tels que les médicaments à des doses d'emploi courantes ; pour le méga-effet issu de l'association de doses infinitésimales de deux produits, c'est une autre affaire. Mais peut-être pouvons nous suggérer aux marchands de peur d'explorer une hypothèse fondée sur la « mémoire de l'eau » : un produit alimentaire issu d'une culture traitée avec un produit phytosanitaire garde la mémoire de ce produit même si celui-ci a complètement disparu...
« Allô ! Non, mais allô quoi !... » T'as pas compris, Seppi, que, selon les principes de l'homéopathie, cette mémoire des produits alimentaires relativement aux pesticides protège les consommateurs des méfaits (allégués) des pesticides ? Que c'est la raison pour laquelle « l'agriculture qui tue », en fait ne tue pas (sauf accident du travail) ? Ah mais alors, on n'a pas vraiment besoin de ces merveilleuses tisanes détoxifiantes tant vantées par... chut !
Quant aux « 97 % » de « Cash », rien n'y fera : il y a eu « volonté de désinformation indigne d’un "service public" ».