Les vaches de Gottfried Glöckner ressuscitées par Gilles-Éric Séralini et les « Verts »... pour 24 heures
Manifestation de Greenpeace devant le Robert-Koch-Institut
Le site de Greenpeace a été purgé de toute référence à Gottfried Glöckner
Quelle misère pour les OGMophobes ! Des milliards d'animaux d'élevage sont nourris dans le monde avec des aliments contenant, quelques fois quasi exclusivement, des OGM ; et des centaines de milliers, au bas mot, d'éleveurs n'ont relevé aucun problème de santé ou de productivité.
C'est notamment la conclusion d'une analyse de la littérature d'A. L. Van Eenennaam et A. E. Young, ou de celle d'Alessandro Nicolia et al. L'Expansion a pu titrer en novembre 2012 : « Les animaux d'élevage français gavés de soja OGM importé » sans dépeindre un paysage apocalyptique sur le plan sanitaire. Aucun de nos ministres notoirement démagogues – et donc anti-OGM – n'a pris d'initiative symbolique devant une caméra, comme retirer une boite de nourriture pour poissons rouges contenant du soja GM des étagères d'un supermarché... C'est dire !
Il y a certes des voix discordantes, mais il faut s'expatrier ; aller notamment chez un éleveur de porcs danois dont l'exploitation est le rendez-vous incontournable de tous ces « journalistes d'investigation » prêcheurs d'apocalypse pour cause de militantisme ou, pire, lucre (l'un n'excluant pas l'autre). Il a l'avantage de pouvoir déclarer sans broncher qu'il y a une différence d'état sanitaire flagrante deux jours après le remplacement du soja GM par du conventionnel. Il peut aussi aligner sur une table, devant une caméra gourmande, des porcelets morts-nés difformes, comme une mercière le ferait avec ses pelotes de laine... Ils sont bien gardés au congélateur, les porcelets, pour le passage du prochain prophète de malheur.
Mais M. Ib Borup Pedersen jouit d'une crédibilité incertaine et son histoire a un gros défaut : celui de pouvoir être vérifiée facilement. En France, il suffirait de demander à Mme Christiane Lambert, éleveuse de porcs et vice-présidente de la FNSEA... Alors, comment entretenir la phobie des OGM, particulièrement pour un groupe politique – les « verts » – qui l'a mise en vitrine ?
Par un truc a priori génial : ressortir l'histoire des vaches de M. Gottfried Glöckner, déjà vieille d'une décennie.
M. Glöckner exploitait 80 hectares à Weidenhof, Wölfersheim, en Hesse. Entre 1997 et février 2002, il a alimenté ses vaches avec des quantités croissantes de maïs transgénique – Bt176 de (maintenant) Syngenta – qui était en test chez lui. Si on comprend bien, il avait 70 vaches en 1999. En 2001, cinq vaches moururent ; pendant les dix premiers mois de 2002, ce furent sept. La production laitière a été arrêtée en décembre 2004. Il a suspecté le maïs Bt d'être la cause de ses déboires, puis, évidemment bien « conseillé », s'est lancé dans une violente campagne anti-OGM.
Gottfried Glöckner lors d'une manifestation de la Gentechfrei-Initiative à Zürich-Affoltern le 29 octobre 2005
L'histoire cauchemardesque est parvenue en France notamment par le biais d'un Envoyé spécial, de France 2, du 19 avril 2007, « OGM, à la conquête de nos assiettes ». L'excellent Agriculture&Environnement en a proposé un démontage, « OGM : Envoyé spécial ou Envoyé spécieux ? » M. Gil Rivière-Wekstein écrivait notamment :
« Or, qui peut croire un seul instant que la mort des douze vaches de M. Glöckner puisse être attribuée à un maïs OGM ?
Toute personne réfléchissant un tant soit peu se sera bien entendu posé la question suivante : sur les dizaines de milliers de vaches nourries pendant plus de dix ans avec du maïs OGM, combien en sont mortes ? Aucune, sauf celles de M. Glöckner ! Bizarre, non ? Or, le bon sens voulant qu’un même aliment ne puisse être à la fois inoffensif pour des milliers de vaches et toxique pour les seules douze de M. Glöckner, déjà en 2002, l’accusation semblait assez suspecte ! Depuis, l’énigme a été résolue. Pour s’en assurer, il suffit de se procurer le jugement du tribunal de Giessen (Allemagne), où cette affaire a été jugée suite à l’action en justice entreprise par l’agriculteur contre Syngenta. »
« ...un monument de falsification. Des vaches sont mortes dans l'exploitation d'un agriculteur en Allemagne après consommation de maïs OGM. Remarquez la contradiction avec le début du reportage sur les aliments dérivés de vaches ayant consommé des OGM : pourquoi ne sont-elles pas mortes, celles-là ?... »
Marcel Kuntz, OGM, la question politique, PUG, 2014
En fait, il y a eu également un jugement en appel de l'Oberlandsgericht de Francfort, le 6 février 2009. Ce n'est pas que nous nous en remettons à la justice pour décider de questions scientifiques avec la compétence scientifique idoine, mais il se trouve que les dossiers juridiques ont été étayés (ou pas étayés) sur le plan scientifique... et que l'affaire ne souffre d'aucune discussion.
Il y a également un résumé factuel sur le site Biosicherheit, et, en anglais, GMO-Safety. En bref : gestion lamentable du troupeau ; alimentation de mauvaise qualité sanitaire et déséquilibrée, avec taux élevé de mycotoxines et présence de bactéries botuliques ; transition abrupte d'un régime alimentaire à l'autre ; carences en minéraux ; suralimentation (avec un excès de 25 % pour l'énergie et 45 % pour les protéines). N'en jetez plus ! Selon la conclusion du Robert-Koch-Institut ;
« Sur la base des données et des informations disponibles, il est par conséquent hautement improbable qu'il y ait un lien de cause à effet entre l'utilisation d'un aliment (ensilage, maïs-grain) contenant la toxine Bt du maïs Bt176 et la mort des vaches sur la ferme de Glöckner. Un effet à long terme entraînant la mort de vaches plusieurs mois après la cessation de l'utilisation de ces aliments est au moins aussi improbable. »
Relevons ici que l'inexistence d'un lien de cause à effet est aussi indémontrable que l'inexistence des anges. « ...hautement improbable... », c'est le plus haut degré de certitude scientifiquement défendable (dans le cadre de la vraie science, pas de la « science » militante).
Comment un tel désastre a-t-il pu être possible ? La ferme appartenait aux beaux-parents de M. Glöckner et lui avait été transmise pour moitié par ceux-ci dans le cadre d'une société. Le tribunal de Francfort relève :
« L'épouse du plaignant [M. Glöckner], qui avait précédemment pris soin du ménage et des enfants, a quitté le domaine commun le 10 avril 2000 après des agressions physiques [tätliche Auseinandersetzungen]. »
On peut penser qu'avec le départ de l'épouse, l'expertise en élevage laitier a quitté la ferme, et que les déboires conjugaux et la procédure juridique du divorce ont entraîné un relâchement dans la gestion de l'exploitation. De fait, les premiers signes de la catastrophe se sont manifestés dix mois après.
Ce n'est pas un fait anodin pour cette lamentable histoire : en février 2004, M. Glöckner a été condamné à 30 mois fermes pour viol de son épouse et maltraitance de ses enfants.
M. Glöckner a perdu en première et deuxième instances contre Syngenta. De quoi mettre en route une campagne de comm', avec moult conférences, à l'instar de l'illustre Percy Schmeiser.
Dans son article d'avril 2007, M. Rivière-Wekstein ajoutait, prémonitoire :
« Bref, il ne reste que la contribution du militant anti-OGM Gilles-Eric Séralini, proche de Greenpeace et de Corinne Lepage – et qui aurait trouvé une oreille attentive auprès de Ségolène Royal – pour conférer au reportage un semblant d’actualité. »
La première partie vient de se réaliser, dans des conditions rocambolesques.
M. Gilles-Éric Séralini vient en effet de commettre un article – cosigné par M. Gottfried Glöckner –, « Pathology reports on the first cows fed with Bt176 maize (1997–2002) » (rapports de pathologie sur les premières vaches alimentées avec du maïs Bt176 (1997-2002)) et un commentaire sous sa seule plume, « The experience of one of the first GM crop farmers in Europe » (l'expérience d'un des premiers producteurs de plantes GM en Europe).
Un article qui commence bien :
« Cette étude n'a pas été conçue comme une expérience scientifique. »
Ouf ! Voilà une mise en garde à laquelle on n'était pas habitué. Il se conclut aussi fort prudemment :
« Le maïs génétiquement modifié, retiré par la suite du marché, représentait à l'époque la seule modification volontaire dans la gestion du troupeau. Il est proposé que cela a provoqué des effets toxiques à long terme sur les mammifères qui ne sont typiquement pas observés dans le cadre habituel d'un renouvellement rapide (plus rapide que 3 ans) dans les conditions de l'agriculture intensive, compte tenu particulièrement du fait que les aliments GM ne sont pas étiquetés en tant que tels. Il faudrait effectuer davantage d'essais avant la mise sur le marché d'autres plantes GM produisant le Bt, ainsi que des OGM tolérants au Roundup, comme indiqué précédemment (Séralini et al., 2014). »
Ouf ! Mission accomplie : susciter le doute, et créer un point d'ancrage pour une action médiatique. Une action dans laquelle on sera évidemment beaucoup moins prudent...
Mission renforcée par le « commentaire » :
« Le but de ce commentaire n'est pas de détailler les résultats d'une alimentation de vaches laitières avec des OGM, qui sont présentés ailleurs dans un article scientifique – mais plutôt de documenter le contexte particulier historique et sociologique. »
Recyclage en vue dans la sociologie ? Mais, s'il serait bien trop fastidieux de reprendre toutes les sornettes de ces deux articles, il est bon de commenter la conclusion du premier.
Le Bt176 n'a pas été « retiré du marché ». Syngenta n'a pas demandé le renouvellement de l'autorisation d'un événement technologiquement dépassé. La nuance est de taille.
« ... la seule modification volontaire... » ? Cela occulte – involontairement ou volontairement – les autres modifications volontaires ainsi que celles qu'on peut qualifier, à l'extrême rigueur, d'involontaires. Du jugement de Francfort :
« À partir du 23 décembre 2000 [rappel :la mortalité incriminée commence en 2001], en remplacement de cinq éléments de la ration Q, un aliment riche en protéines a été donné à raison de 4 kg par jour et par vache. »
Les auteurs prennent manifestement des libertés sur les conditions de l'« agriculture intensive » et occultent le fait que beaucoup d'éleveurs gardent leurs vaches davantage que « 3 ans » ou, plus précisément, trois lactations.
Du jugement de Francfort, les arguments de la défenderesse :
« Les indications du plaignant relatives aux décès et à leurs causes sont contradictoires, comme il ressort des relevés de notifications [cote des documents]. La vache "Nelke" avait 21 ans et était très vieille. "Gisela" est morte de pleurésie et d'endométriose chroniques [...]. "Lisa" de borréliose. "Anja" a été euthanasiée pour cause de mammite. "Dora" est morte d'insuffisance cardiaque en cours de vêlage. La cause de la mort des autres vaches n'a pas été consignée par le plaignant. »
La réponse de M. Glöckner :
« Les maladies partiellement constatées chez les vaches mortes comme la pleurésie, l'endométriose ou la fièvre de lait n'ont pas causé la mort (Annexe K9).
« Il s'agit plutôt d'une cause de maladie jusqu'ici inconnue qui, dans le doute, repose sur un effet inconnu du maïs génétiquement modifié. »
Pourcentages (de haut en bas) de vaches ayant vêlé ; de vaches en bonne santé ; de maïs Bt dans l'alimentation ; de mortalité (ce dernier se lit sur l'échelle de droite).
Remarquez l'utilisation de pourcentages malgré des effectifs relativement réduits et l'utilisation d'échelles conçues pour faire correspondre le plus étroitement deux courbes.
On ne se refuse rien :
« ...les aliments GM ne sont pas étiquetés en tant que tels... » ?
C'est une blague !
Étiquetage
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Les denrées alimentaires et les aliments pour animaux contenant des OGM doivent être clairement étiquetés.
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En revanche, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux qui contiennent des OGM dans une proportion inférieure à 0,9 % ne doivent pas être étiquetés, à condition que la présence des OGM soit techniquement inévitable.
Les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés (synthèse du Règlement (CE) no 1829/2003)
Et « ...Séralini et al., 2014 », c'est la fameuse « étude » sur les rats...
Quant au « commentaire », on notera un premier résumé :
« L'agriculteura finalement perdu son cas en 2009 sur un point technique : le défaut de signature d'un document par son épouse. »
On ne peut qu'être stupéfait par, si on est charitable, tant de naïveté. Mais peut-on être charitable quand un des auteurs de l'article jumeau est M. Glöckner, partie aux litiges et, partant, bien informé sur le dossier ?
La question du droit de M. Glöckner de demander des dommages-intérêts à son profit alors que l'exploitation relevait en fait du régime des sociétés a certes joué un grand rôle. Mais le tribunal de Francfort ne s'est pas limité à cette question de droit :
« Une violation ultérieure des obligations de surveillance [de la part de la défenderesse] de ses produits qui pourrait avoir eu un effet causal n'a pas non plus été avancée de manière concluante. Le tribunal de grande instance [Landgericht] s'est déjà prononcé à juste titre sur ce point. Le maïs Bt 176 a été cultivé et transformé depuis plusieurs années sans qu'aucun cas similaire ne se soit produit. Il n'est pas contesté entre les parties qu'aucun cas de maladies similaire à celui décrit par le plaignant ne s'est produit après affouragement avec l'organisme génétiquement modifié incriminé, ni en Allemagne, ni à l'étranger, alors même que ce maïs génétiquement modifié a été largement cultivé, en particulier aux États-Unis et en Espagne, et qu'il a été principalement utilisé comme plante fourragère. »
Et d'enfoncer le clou :
« À l'exception de l'étude présentée par X en 2004, du plaidoyer pour un monde durable sans OGM du 15 juin 2003 et du communiqué de presse en date du 10 mars 2008 sur le transfert horizontal de gènes, dont la publication a été trop tardive pour faire échec aux cas de dommages invoqués ici [ ? bizarre...], la documentation scientifique compilée par le plaignant contient des préoccupations qui n'ont rien de commun avec la question en litige. Les préoccupations des chercheurs – au moins pour la période qui seule compte ici avant l'affouragement et l'ensilage du matériel récolté – vont dans des directions très différentes. »
Le tribunal a eu l'obligeance, envers M. Glöckner, de ne pas utiliser les causes de décès rapportées par lui pour cinq vaches (dont M. Glöckner a contesté en partie l'effet).
S'agissant de la question des relations conjugales, le commentaire de M. Séralini épouse sans critique ni recul la thèse du complot :
« Après que l'agriculteur eut refusé [la transaction (prétendument) proposée avec pressions en janvier 2003] et dit qu'il allait poursuivre Syngenta, le représentant de l'entreprise lui a dit qu'il y avait quelque chose qui allait mal avec son épouse. »
Mme Glöckner avait quitté le domicile conjugal le 10 avril 2000...
Voici la version de M. Glöckner :
« Lorsque le dernier entretien de négociation a échoué et que l'agent [de l'entreprise] a dit : "Pour le montant des dommages, nous faisons moitié-moitié", il m'a lancé : "Que se passe-t-il dans votre couple ?" Ma réponse : "Je ne suis quand même pas marié avec Syngenta !" »
Il est certes difficile d'interpréter : « Was ist denn eigentlich mit ihrer Ehe? » (en anglais ici), mais cela ressemble plus à une question entre gens qui se connaissent bien qu'à l'annonce d'un sinistre complot fomenté par Syngenta avec le concours de son ex-épouse. Cette dernière ne vivait-elle pas, selon lui, « chez les lobbyistes de l'industrie » et n'a-t-elle pas porté plainte au printemps 2003 sous la direction d'un nouvel avocat ?
Bien sûr la condamnation à de la prison ferme a aussi été le fruit de circonstances malencontreuses : M. Glöckner, tout comme son avocat, aurait été absent lorsque le tribunal de Francfort avait jugé son cas en novembre 2005, une double absence qui aurait pu inciter le juge à prononcer « une peine inhabituellement lourde ». Cela nous paraît invraisemblable. Le fait – occulté dans le commentaire de M. Séralini – est que M. Glöckner avait déjà été condamné en première instance par le Schöffengericht (un tribunal composé d'un juge et deux jurés, compétent quand la peine encourue est inférieure à quatre ans) de Friedberg en février 2004.
Pourquoi ces précisions ? Certes pas pour enfoncer M. Glöckner. Mais pour montrer que ces deux articles manquent singulièrement de recul et d'objectivité. Ils sont aussi bourrés d'invraisemblances.
Exemple simple : selon le « commentaire » :
« Après que la procédure judiciaire relative à cette affaire fut terminée, l'auteur a eu accès aux archives des tribunaux, au résumé de l'avocat, aux archives de la ferme et au témoignage de l'agriculteur. »
Il est donc suggéré implicitement qu'il a fallu attendre... Comme si les documents pertinents n'avaient pas été en possession de M. Glöckner...
L'article et le commentaire pouvaient difficilement être accueillis par des revues sérieuses. Ils furent donc publiés par un « éditeur » prédateur, basé au Nigeria (un des paradis pour ce genre d'activités avec l'Inde), qui publie n'importe quoi pourvu que vous payiez une confortable somme censée couvrir les frais de publication. Ils le furent dans une revue, Scholarly Journal of Agricultural Science, dont le titre sur la toile comportait une faute d'orthographe ! C'est dire le niveau !
Et, cerise sur le gâteau, la revue (uniquement électronique) a disparu, faute pour l'éditeur d'avoir payé le renouvellement de son site, le lendemain de la publication.
Sitôt publié, sitôt effacé !
Notons tout de même quelques bizarreries :
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L'auteur Gottfried Glöckner est présenté comme affilié au CRIIGEN.
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L'auteur du « commentaire » Gilles-Éric Séralini ne se revendique pas du CRIIGEN, mais uniquement de l'Université de Caen.
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Les deux auteurs de l'article déclarent une absence de conflit d'intérêts.
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Ce ne sont pas les auteurs, mais le CRIIGEN, qui reconnaît un « appui structurel », et ce, de la Fondation Léa Nature et d'un mystérieux Alibio Institute.
Intéressant dilemme : les deux articles ont-ils été suivis d'une conférence de presse, ou la conférence de presse a-t-elle été précédée de la rédaction des deux articles ? Exprimé autrement : a-t-on exploité les deux articles pour une opération de comm', ou a-t-on planifié une opération de comm' et, pour qu'elle puisse se réaliser, écrit les articles ?
Le CRIIGEN annonce évidemment la publication des deux chefs-d'œuvre et la conférence de presse du mardi 26 janvier 2016, mais sous un titre qui représente un sacré dérapage par rapport aux conclusions de l'article citées ci-dessus : « Le premier OGM Bt commercialisé était toxique à long terme pour les animaux ». Il n'est plus « proposé », mais affirmé péremptoirement...
Ce qui est publié, c'est le communiqué de presse.
On y lit aussi :
« ...des causes microbiennes furent activement recherchées. Toutes sortes d’analyses furent effectuées, y compris par des laboratoires universitaires, en accord avec le ministère de la santé allemand et Syngenta. »
Rappel, des sites Biosicherheit, et, en anglais, GMO-Safety, relatant les conclusions des experts :
« Deux des vaches mortes ont été examinées pour des signes du pathogène du botulisme, Clostrifium botulinum, et, dans les deux cas, il a été trouvé dans l'intestin. Cette maladie peut s'étendre à un troupeau entier et provoquer la mort en l'espace de quelques semaines ou quelques mois. L'infection a aussi été trouvée dans trois des cinq vaches survivantes. »
La conférence de presse a eu lieu au Parlement européen, sous le parrainage de M. José Bové et de Mme Michèle Rivasi. But de la manœuvre selon le communiqué du parti et la page personnelle de Mme Rivasi : instiller une nouvelle dose de peur pour actionner le « principe de précaution ». But de la manœuvre aussi, faute d'avoir touché les grands médias : alimenter la blogosphère.
Avec, comme toujours, les approximations et les exagérations. On se contentera de celle-ci, de Mme Rivasi :
« Le professeur Gilles Eric Séralini a observé en conditions réelles l’impact de l’ingestion de maïs Bt176 (présent dans l’ensilage) par des vaches sur une période de trois ans. »
On serait mort de rire si ces gens ne contribuaient pas à l'élaboration de la législation européenne.
C'est une blague !
P.S. : Ne pas oublier de lire aussi :
#Séralini et les #OGM : après la tragédie, la farce sur Tout se passe comme si ;
Séralini exhume une vieille histoire de vaches maltraitées sur Imposteurs.