Glané sur la toile (27) : « Comment fonctionne la machine à fric de Greenpeace »
C'est ici, sur Agriculture&environnement [1]. Et c'est évidemment à lire.
Résumons : l'anti-nucléaire, ça eut payé... mais ça paye plus ! L'anti-OGM, ça eut payé... alors faisons de l'anti-pesticides... déguisé en soutien de l'« agriculture écologique »... pour faire tourner la pompe à fric.
Quelques compléments :
1. Greenpeace, c'est cette organisation qui emploie des recruteurs de rue sans états d'âme pour leur bien-être aux États-Unis d'Amérique [2]. Tu ne fais pas ton quota... t'est viré !
En France, Greenpeace vient de proposer un CDD – de quatre semaines « avec possible reconduction sur plusieurs mois » – de collecteur de signatures de pétitions pour cinq jours par semaine, « de 11h à 19h (avec des pauses) », et ce, « sur la base d'une rémunération horaire fixe de 10 euros brut hors prime de précarité et CP » [3]. Rappel : le SMIC horaire est à 9,61 € brut pour 35 heures.
Mais rassurerz-vous, braves gens,
« Greenpeace vous permet d'acquérir une expérience de terrain au sein d'un contexte exigeant et vous donne accès à des connaissances pointues sur une thématique devenue incontournable : la défense de l'environnement. »
2. Pascal Husting est ce directeur des programmes de Greenpeace International – la maison-mère installée à Amsterdam pour raisons essentiellement fiscales – dont des employés ont demandé la démission parce qu'il était un navetteur aérien entre Luxembourg et Amsterdam [4]. C'était l'épisode : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ».
3. Sa pseudo-interview vaut le détour. Comment dire artistiquement que Greenpeace France est juridiquement une association loi 1901 et pratiquement une succursale sans beaucoup de liberté d'action de la nébuleuse internationale amstellodamoise [5] ?
« Cela laisse très peu de temps pour mener des campagnes purement nationales. »
C'est curieux car, dans le même temps, on nous dit que le directeur général (Executive Director) [6]
« [...] dirige le bureau national et dispose d’une marge considérable d’initiative et de responsabilité : lancement des campagnes et des actions, recrutement des salariés, allocations des ressources, relations avec les médias et les pouvoirs publics, etc. »
Un autre document tourne autour du pot [7] :
« Greenpeace est une organisation anglo-saxonne, dans sa pratique et ses règles internes. En ce sens, elle a un fonctionnement plus proche des grandes organisations internationales que d’une association française de type loi 1901. Cette identité se traduit par une répartition particulière des rôles et des responsabilités.
« Le directeur général (Executive Director ou « ED ») dirige le NRO et dispose d’une marge considérable d’initiative et de responsabilité : lancement des campagnes et des actions, recrutement des salariés, allocations des ressources, relations avec les médias et les pouvoirs publics, etc. Le « board » du NRO n’intervient pas dans l’exercice courant de ces responsabilités.
« Mais l’ED est nettement cadré par la dimension internationale de Greenpeace. La majorité des projets menés aujourd’hui sont des internationaux et l’interaction avec d’autres bureaux de GP à l’étranger est forte. L’ED ne peut donc pas décider tout seul de mener campagne sur tel ou tel sujet. Le respect des stratégies définies par GPI est également essentiel pour le bon fonctionnement de l’organisation. »
4. S'agissant de transparence financière – reconnaissons-le, bien plus transparente que pour d'autres « organisations » – Greenpeace France peut proclamer en bombant le torse : « Greenpeace France est financée à 100% par ses donateurs privés » [8].
Mais sur 15.370.000 € collectés en 2013, un tiers seulement (5.163.000 €) va aux campagnes nationales (lesquelles ?). Greenpeace International engloutit 4.322.000 €. Il y a deux postes, « collecte de fonds » et « direct dialogue » (si on a bien compris la collecte de signatures, et évidemment aussi de fonds) qui consomment ensemble 4.166.000 €. La collecte de fonds... c'est 18 % de la collecte de fonds ; 27 % si on compte large. L'administration représente 10 % de la collecte, à 1.527.000 €.
Le mot « donateurs » doit aussi retenir l'attention. Le site de Greenpeace nous permet de faire un « don », pas de devenir membre. Selon l'article 3 de ses statuts [9] :
« Pour être adhérent il faut avoir adressé son bulletin d’adhésion à l’association et être à jour de sa cotisation. Les adhérents élisent, suivant les modalités définies par le règlement intérieur, ceux d’entre eux qui siègent à l’assemblée statutaire avec voix délibérative ».
Insistons : il n'y a pas de rubrique « adhérer », pas de lien vers un bulletin d'adhésion sur le site. Et, dans ses comptes plus détaillés, les recettes principales sont libellées « dons manuels non affectés », et il n'y a pas de rubrique « cotisations des adhérents ».
Un don du reste exonéré d'impôts pour les deux tiers. Le Gouvernement français, visiblement, ne voit donc pas d'inconvénient à financer une nébuleuse dont une grande partie des activités consiste précisément à contrecarrer les activités du Gouvernement et à saboter l'économie française ; et dont 28 % s'évade à l'étranger.
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[2] http://seppi.over-blog.com/2015/09/greenpeace-le-temps-des-excuses-et-de-la-penitence.html
[3] http://www.greenpeace.org/france/fr/jobs/candidature/?offreid=dbfa382664dfd
[7] http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266636/GP_un_mouvement.pdf
[9] http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266635/statuts-de-l-association-green.pdf