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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

La délinquance absurde des « Faucheurs Volontaires » et autres joyeusetés

23 Août 2017 , Rédigé par Seppi Publié dans #Activisme, #OGM, #Pesticides, #critique de l'information

La délinquance absurde des « Faucheurs Volontaires » et autres joyeusetés

 

 

 

 

 

Assassiner la recherche-développement

 

FR3-Régions a titré : « Haute-Garonne : un hectare de plants de tournesols détruit par les faucheurs volontaires ». C'est un peu court : cet hectare, comme on l'a vu dans le communiqué ci-dessus, est un champ d'essais. Était...

 

Commentaire – asinesque – d'un Sherlock Holmes du vandalisme :

 

« Il n'y avait aucune trace d'herbe, raconte vendredi un de ces faucheurs. On a donc la certitude que plusieurs de ces variétés ont été rendues tolérantes aux herbicides. Les plantes absorbent donc des produits comme du glyphosate. Et après ça se retrouve dans la nourriture des bêtes... »

 

Quel prodigieux esprit de déduction ! Au fait, les variétés de tournesol que ces gens détestent (par conviction et par manipulation, la première cause pouvant être le fruit de la seconde) ne sont pas tolérantes au glyphosate..

 

 

Le procès de Foix va-t-il s'européaniser ?

 

Cette courageuse action nocturne et anonyme a été entreprise juste avant l'audience du Tribunal de Foix (Ariège) devant lequel devaient comparaitre 21 « Faucheurs Volontaires » qui avaient peint des bidons d'herbicides contenant du glyphosate en septembre 2016 à Saint-Jean-du-Falga et à Pamiers, et en mars 2017 à Foix.

 

« Peint » ? En novlangue Faucheurs, répercutée avec des guillemets par la Dépêche, ça s'appelle « neutralisé » (« Glyphosate : une dizaine de faucheurs volontaires "neutralisent" des bidons d'herbicide ».


 

Filmer et diffuser des images de délinquance, pas de problème...

 

 

La Dépêche toujours, bien loquace sur le sujet, voire complaisante (voir aussi ce publireportage ici) nous apprend dans « Le parquet et la défense des Faucheurs demandent la saisine de la Cour européenne de justice » que l'avocat des prévenus a fait valoir que le règlement européen autorisant la commercialisation des herbicides contenant du glyphosate ne respecte pas le principe de précaution. Il a donc demandé que le président du tribunal saisisse la Cour de Justice de l'Union Européenne afin qu'elle réponde à cette question.

 

 

Question chambre de résonance, la Gazette ariégeoise fait aussi fort...

 

 

Selon FR3-Régions,

 

« ...l'avocat a mis en avant l'article 191 du traité du fonctionnement de l'Union européenne concernant le principe de précaution. "Il vise à garantir un niveau élevé de protection de l’environnement grâce des prises de décision préventives en cas de risque", résume le Parlement européen sur son site Internet. »

 

Le texte exact de la partie pertinente est :

 

« 2. La politique de l'Union dans le domaine de l'environnement vise un niveau de protection élevé, en tenant compte de la diversité des situations dans les différentes régions de l'Union. Elle est fondée sur les principes de précaution et d'action préventive, sur le principe de la correction, par priorité à la source, des atteintes à l'environnement et sur le principe du pollueur-payeur. »

 

Le procureur de la République de Foix a soutenu la question préjudicielle. Sans commentaires (de ma part)... Mais si ça peut apporter plus de clarté à ce droit européen fort en pompeuses déclarations, ce sera fort bienvenu.

 

Le juge dira, le 12 octobre prochain, s'il répond favorablement à cette requête.

 

Commentaire de l'avocat des prévenus :

 

« Ce dossier local va donc devenir européen et, si la Cour européenne dit que le principe de précaution n'est pas respecté, alors cela voudra dire que les produits de Monsanto contenant du glyphosate ne pourront plus être vendus. Il reste encore beaucoup de travail mais nous sommes sur la bonne voie. »

 

Il va certes vite en besogne, mais cela offre des perspectives intéressantes. L'inobservation du « principe de précaution » faisant échec à la notion de délinquance et d'atteintes à la propriété d'autrui (qui, en l'occurrence, n'est pas cette entreprise qu'ils aiment tant haïr mais des jardineries et magasins de bricolage), par exemple ?

 

 

Pour savoir qui a témoigné en faveur des prévenus...

 

 

Apologie de la délinquance...

 

La Dépêche, encore, nous sert un « Faucheurs volontaires : la députée réagit ». La députée, c'est Mme Bénédicte Taurine, députée FI de la première circonscription de l'Ariège. C'est tellement choquant que cela mérite d'être cité in extenso :

 

« Aujourd'hui sont traduits devant le tribunal de Foix 21 militantes et militants du collectif des Faucheurs volontaires. Nous ne pouvons que les remercier et les soutenir. Leur action n'est pas un acte de dégradation ni de destruction de bien d'autrui, mais une action de salubrité publique. Ils s'attaquent aux grandes firmes capitalistes mondiales comme Monsanto, dont le seul objectif est de faire du profit, toujours plus de profit. Au même titre que des personnalités comme Snowen, Assange, Manning et bien d'autres moins connues, ils sont traînés devant les tribunaux du monde entier parce que ce sont des lanceurs d'alerte. Ils nous ouvrent de nouvelles portes pour agir en politique. L'activité humaine est en train de provoquer une sixième grande extinction des espèces vivantes. La biodiversité recule. Les maladies cancéreuses, les malformations infantiles, les décès dans les zones affectées par les herbicides à base de glyphosate et de coformulants se répandent dans le monde. Il faut absolument mettre en place une conférence internationale pour envisager l'arrêt de tout usage de pesticides. Refuser les OGM, bannir les pesticides en commençant par une interdiction immédiate des plus dangereux comme le glyphosate et néonicotinoïdes, etc. Voilà les dispositions, déjà contenues dans le programme de la France Insoumise, que je défendrai à l'Assemblée nationale. »

 

Il y a des citoyens français qui doivent être ravis de savoir qu'être membre de l'Assemblée Nationale confère le droit de faire l'apologie de la délinquance (à ce stade présumée sur le plan judiciaire).

 

 

 

 

...et une critique bien sentie

 

« Lettre d’une faucheuse volontaire aux faucheurs anonymes » sur le site Bellaciao... Une critique qui vient de l'intérieur, en réaction à l'assemblée générale annuelle de juillet, et qui fauche bien des illusions. Extraits :

 

« ...D’un mouvement populaire et paysan, nous sommes devenus un petit milieu qui cultive l’entre-soi et amateur de courbettes pour nos petits chefs.

 

[...]

 

« Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? […] Quand […] font leur beurre de la lutte, sans plus y participer, qu’apportent leurs postures électoralistes face à la nécessité d’agir concrètement ? [...] Il a suffi qu’on les menace de confisquer quelques biens matériels pour qu’ils flanchent. Mais, par contre ils étaient tout à fait satisfaits que nous les aidions à payer les amendes ! Quid des sans-grades qui sont laissés à eux-mêmes ? Où on vous explique que c’est votre part du combat de payer seul vos jours-amendes ? Quand les "compagnons de route", comme Christian Vélot, font […] la générosité de chacun d’entre nous pour financer leurs vendettas personnelles ? Alors qu’ils demandent 30 000 euros de dommages et intérêts ? A quel moment a-t-il été question d’un remboursement des petits qui les ont aidés ? L’argent de ses DVD qu’on a acheté et vendu ne lui suffisait pas ? Quand ces beaux parleurs viennent témoigner aux procès de ceux qui ont vraiment agi, viennent-ils bénévolement ? En fait, ils n’oublient surtout pas d’envoyer leurs petites notes avec les frais de déplacement et de restaurant. [...] Une classe de petits notables, de petits chefs s’est créée, dont la parole est d’or et dont les écrits sont devenus paroles d’évangile. Et ils comptent bien en profiter !

 

La recherche d’argent est devenue une fin en soi. […] De la défense d’une agriculture paysanne et authentique, nous sommes devenus les ouvriers d’un biobusiness, sans rapport avec une agriculture biologique qui a un vrai lien avec la terre. Nous marchandons notre image avec Biocoop et compagnie, qui en tirent de juteux profits. Encore d’autres qui exploitent la cause et la dénaturent d’autant plus ! Les faucheurs, complices d’un capitalisme rampant qui a juste changé sa devanture, qui l’eut cru en 2003 sur le plateau du Larzac ?

 

[…] Agir de nuit, sans revendication, c’est abandonner une lutte légitime pour le simple vandalisme ! [...] Ces actions de nuit ne sont que des lâchetés, malheureusement cautionnées par une majorité d’entre nous aujourd’hui, en témoigne celle qui a été préparée pendant l’AG de juillet ! Quand en plus nous fauchons les mauvais champs, cela tourne au pitoyable ! A ma connaissance, deux fois en moins d’un an, des champs ont été fauchés à tort ! Comment pouvons-nous espérer être respectés après cela ? [...]

 

Répondant à un commentaire, l'auteure ajoute :

 

« De qui se moque-ton à éluder le fond du problème, posé dans cette lettre ?

 

De quoi avez-vous peur ? De la vérité crue sur vos méthodes abjectes ? »

 

Voilà un grand pas dans une prise de conscience.

 

Et pour avoir les noms de ces gens dont l'auteure pense le plus grand bien, allez sur le site source.

 

 

Des explications d'une éclatante clarté...

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